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Faire du théâtre autrement

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Alain Richard

Véritable rencontre du théâtre et du travail social, Le social brû(il)le porte la marque des démarches originales et méticuleusement pensées en même temps qu’il met en lumière un domaine mal connu. Une initiative précieuse menée par l’entremise du collectif travaux publics et de Sandra Iché.

Pas nécessaire de dire pourquoi le social brûle aujourd’hui. Manque de moyens, politiques répressives et culpabilisantes à gogo, le très vaste domaine des travailleurs sociaux pâtit de la crise générale de l’État social remis en cause par les politiques libérales qui se succèdent et la résistible droitisation des esprits. Pour le faire briller, la voie n’était, elle, pas toute tracée. Le collectif travaux publics a donc imaginé ce spectacle bien particulier, Le social brû(il)le (prononcer le social brûle brille) dans lequel il mêle comédiens pros et travailleurs sociaux à travers des formes multiples qui se succèdent au plateau. Interview par ses collègues d’un artiste/travailleur social, dystopie d’un État qui licencie tous ses travailleurs sociaux au prétexte qu’ils ont favorisé la révolution, représentations d’une scène de deux pièces jumelles de Brecht (Celui qui dit oui / celui qui dit non) ou autre visionnage de vidéos de travailleurs sociaux en action ponctuent, entre autres, cette curieuse proposition issue d’un appel des Nouveaux Commanditaires.

Le susnommé groupe de citoyens spectateurs via la MC93, a formulé une commande de spectacle au collectif Travaux publics. La mission élaborée au terme de nombreuses discussions était de traiter la question suivante : « comment agir ensemble ? ». Vaste thématique que le collectif composé de comédien.ne.s et chercheur.se.s a ensuite repris pour mener un projet avec des travailleurs sociaux – dont le travail porte en son cœur l’agir ensemble – de Seine-St-Denis. 5 d’entre eux se retrouvent au plateau, pas seulement à parler d’eux, mais aussi à interpréter des fictions, à jouer donc. Le social brû(il)le, avant tout, met donc en pratique ce sur quoi il travaille. Agir ensemble. Et c’est, on le sent avec bonheur, le programme qu’a suivi ce projet. Résultat, ce n’est pas le théâtre qui s’empare du social, ni le social qui fait du théâtre, mais deux univers qui inventent une manière de faire ensemble à la fois œuvre de théâtre mais aussi de travail social sur les spectateurs. Imprégné des principes de l’éducation populaire, d’horizontalité, de réciprocité des apprentissages, Le social brû(il)le brille de cet état d’esprit.

On pourrait reprocher au spectacle d’avoir vu trop large – le domaine du travail social comme en témoigne une session sur la définition officielle qui lui a été donnée est vaste et multiforme. Psychologues, éducateurs spécialisés, assistants sociaux habitent notamment cette immense sphère aux problématiques multiples. Faisant varier les focales, le spectacle passe ainsi  sans sourciller de questions générales et politiques à des problématiques de terrain, plus concrètes. On a du mal à se caler jusqu’à comprendre qu’il faut se laisser porter par ces propositions multiples issues d’une année de travail en commun. On approche donc au passage la question du sens du travail social, on y esquisse quelques propositions de réforme avant d’entrer dans le programme d’une session de formation puis de visionner une émouvante vidéo d’un échange entre une psychologue et quelques-uns de ses patients, qu’elle-même vient commenter sur le plateau. A travers les pièces successives de ce puzzle dont la structure se révèle petit à petit, le spectateur se repère progressivement et avec d’autant plus de plaisir qu’un esprit joueur et convivial en émane, à rebours de premières minutes quelque peu austères.

Au final, c’est tout un univers qui s’entrouvre et laisse percevoir quelques-unes de ses caractéristiques. Un milieu plein d’interrogations, de réflexions sur la meilleure manière de conduire son travail et de rester fidèle à son esprit d’origine quand la tendance est à l’efficacité et à la domestication plus qu’à l’autonomisation des esprits. Mais le social brû(il)le donne aussi à goûter toute la saveur d’une démarche originale à plus d’un titre, par son processus de création autant que par son résultat. Ce n’est pas un spectacle de plus mais un véritable pas de côté, une manière de faire du théâtre autrement comme on fantasme d’en voir davantage.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Le social brû(il)le

Collectif Travaux Publics : Virginie Colemyn, Marjorie Glas, Sandra Iché, Lénaig Le Touze, Candice Raymond

Mise en scène collective Travaux Publics
Avec  les travailleurs sociaux
Nancy Andrieu, Guillaume Auger, Bintou Diarra-Soukouna, Maïté Soulez Lixivel, Dominique Medina, Jennifer Panzovski, Laurelou Pelletier, Michèle Sawaya, Fabien Turblin
Vidéo Hélène Crouzillat

Distribution : Nancy Andrieu, Nathalie Baunaure, Sébastien Derrey, Bintou Diarra, Sandra Iché, Lénaig Le Touze, Jennifer Panzovski, Laurelou Pelletier, Michèle Sawaya, Fabien Turblin

Son Lundja Medjoub, Kinda Hassan
Lumière Sylvie Garot
Régie générale Benjamin Duprat
Contribution à la recherche Brahim Maza, Jessie Marcel-Séjour, Farida Si Ahmed, Stéphanie Hubert, Sébastien Derrey

Diffusion Irène Afker Production déléguée MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny Coproduction Fondation de France (dispositif des Nouveaux Commanditaires), 3 bis f — Centre d’arts contemporains d’intérêt national à Aix-en-Provence Avec le soutien de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes

Production Travaux Publics
Production de la création MC93 – Maison de la Culture de Seine- Saint-Denis dans le cadre du projet des Nouveaux commanditaires à la MC93
Coproduction Fondation de France, 3bisF – centre d’arts contemporains à Aix-en-Provence
Soutien de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Accompagnement à la production et diffusion jusqu’à la création
Parallèle – Pratiques artistiques émergentes internationales
Remerciements Mari Linnma, Kaouthar, Moussa, Akeem, Sofiane Kasmi, Étienne Fourestier, Chantal Jean-Louis, Laureline Girard, Gada Hatem, Marine Simon, Magali Terrier, Julien Rivoire, Omar Somi, Sabrine Yousfi, Julie Zwarjtes, Claire Peslerbe

Durée 1h45

Pavillon Villette
du 23 au 27 avril 2024

26 avril 2024/par Eric Demey
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