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La vie brève ressuscite Edgar Allan Poe

À la une, Coup de coeur, Ivry, Les critiques, Paris, Théâtre
Patrick Berger

© Patrick Berger

Pour l’ouverture de son nouveau festival Bruit (3 décembre – 25 janvier 2020) au Théâtre de l’Aquarium, le collectif La vie brève présente sa Chute de la maison. Un délicieux opéra théâtral où des motifs de la célèbre nouvelle d’Edgar Allan Poe se mêlent à des lieder de Robert Schumann et à bien d’autres choses.

Créée en 2017 par le collectif La vie brève, dans le cadre du dispositif « Talents Adami Paroles d’Acteurs », La Chute de la Maison met le plateau du Théâtre de l’Aquarium dans tous ses états. Jouée par les mêmes dix jeunes comédiens et musiciens qu’il y a deux ans, cette pièce raconte le retour parmi les vivants d’une femme, une certaine Louise Guillaume, dans un hôpital du XIXème siècle. Une prétendue résurrection qui offre aux interprètes de vastes espaces de jeu et d’imaginaire, qu’ils ont construits avec les metteurs en scène et en musique Samuel Achache, Jeanne Candel et Florent Hubert autour de trois œuvres centrales : la nouvelle La Chute de la maison Usher d’Edgar Allan Poe et les lieder de Robert Schumann et des morceaux de Franz Schubert. Ensemble, ils tissent un joyeux délire où les œuvres du passé nourrissent une belle énergie théâtrale aux accents d’opéra.

La scène d’ouverture pose d’emblée le rapport du spectacle au texte d’Edgar Allan Poe dont il reprend presque le titre. Le nom « Usher » en moins, ce qui déjà donne une idée de la liberté avec laquelle les trois concepteurs du spectacle et leurs dix interprètes ont approché l’œuvre. Devant une serre en verre utilisée par La vie brève un précédent spectacle, Orfeo – pour leur arrivée à la tête du Théâtre de l’Aquarium, Samuel Achache et Jeanne Candel affirment ainsi à la fois leur goût pour le recyclage, la récup’, et leur envie de travailler sur l’idée de répertoire – Chloé Giraud et Antonin Tri Hoang[i] (en alternance avec Florent Hubert) se livrent sur un mode absurde à un savoureux dialogue sur une invention toute fraîche : le téléphone. Un dialogue de sourds, car la sœur qu’incarne la comédienne a davantage commerce avec l’au-delà, et surtout avec son casse-croûte qu’elle dévore goulûment en parlant – qu’avec les mutations technologiques en cours.

Loin du domicile de Roderick Usher où se déroule la nouvelle de Poe, nous voilà dans un hôpital du XIXème siècle inventé par les artistes à partir de références diverses et d’un travail d’improvisation. Pour se faire comprendre, le garçon nommé « Tri » – tous les personnages portent le nom des comédiens – a recours à des gesticulations et à des images incongrues. Avec la légèreté, le décalage dont le collectif La vie brève a fait sa signature depuis Crocodile trompeur / Didon et Énée, les deux comédiens posent ainsi les bases d’un espace-temps complexe. D’un entre-deux époques. Ils ouvrent la voie au phénomène bientôt annoncé par l’une des médecins de l’hôpital (Valentine Vittoz, en alternance avec Margot Alexandre). Et à une agitation de la petite société que forment docteurs, patients et religieux. Un microcosme du passé traité par les comédiens avec des matériaux variés.

Autour d’une Louise Guillaume avare en mots mais non en malice et en airs de piano, chacun développe des réactions extrêmes qui vont de la passion à l’effroi. Jouant et chantant – du Schumann et du Schubert pour l’essentiel, mais aussi des chants d’ailleurs, comme celui qu’interprète la comédienne d’origine turque Hatice Ozer pour accueillir la revenante – leurs sentiments, les dix comédiens composent une mosaïque haute en couleurs. Dans une réjouissante pagaille très organisée, qui débouche sur une mise en abyme carnavalesque. Après une réunion qui vire à la chamaillerie, une décision est prise : pour la rapatrier dans l’au-delà, une représentation du Royaume des Morts sera donnée à la facétieuse Louise Guillaume. La comédie porte ainsi une réflexion sur l’espace théâtral, sur les rencontres improbables qu’il permet. Non laisser place à une certaine mélancolie, à une profondeur qui se déploie en même temps que les rires, en eux.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

La Chute de la maison

Mise en scène : Jeanne Candel, Samuel Achache et Florent Hubert

D’après des motifs d’Edgar Allan Poe, de Franz Schubert et de Robert Schumann

Avec : Margot Alexandre, Adrien Bromberger, Chloé Giraud, Louise Guillaume, Julie Hega, Jean Hostache, Hatice Özer, Antoine Sarrazin, Vladimir Seguin, Antonin Tri-Hoang

Direction musicale : Florent Hubert

Costumes : Pauline Kieffer

Regard scénographique : Lisa Navarro

Chef de chant : Nicolas Chesneau

Assistante à la mise en scène : Carla Bouis

Collaboration artistique : Victor Assié

Coproduction Association artistique de l’Adami ; Festival d’Automne à Paris // En collaboration avec le CDC Atelier de Paris / Centre de développement chorégraphique national, la vie brève et les productrices associées // La vie brève est conventionnée par la DRAC Île-de-France et bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication (Direction Générale de la Création Artistique). La vie brève est une compagnie associée au Théâtre Garonne ; Jeanne Candel est artiste associée au Théâtre de Lorient ; Samuel Achache et Jeanne Candel sont membres du Collectif artistique de La Comédie de Valence.

Durée : 2 h

Théâtre de l’Aquarium – Festival Bruit. Avec le Festival d’Automne à Paris

Du 3 au 7 décembre 2019

Théâtre des Quartiers d’Ivry

Du 11 au 15 décembre 2019

[i] Antonin Tri Hoang a créé Chewing gum Silence, mis en scène par Samuel Achache. A voir au Théâtre de l’Aquarium les 21 et 22 décembre 2019 et les 10 et 11 janvier 2020.

5 décembre 2019/par Anaïs Heluin
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