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Jacques Bonnaffé: « Avant d’entrer en scène, je me donne une représentation mentale détaillée d’un cornet de frites en me récitant Montaigne »

#SDP, Actu, Les interviews, Théâtre
Carole Bellaiche

photo Carole Bellaiche

Il a débuté sa carrière dans le Nord, dans sa région natale avec La Salamandre de Gildas Bourdet à Lille. Amoureux de poésie, des langues et aussi des accents, il mené pendant plus de dix ans sur les routes sont magnifique Cafougnette et l’Défilé, hommage au grand poète ch’ti Jules Mousseron. Il est sur la scène du Rond-Point cette semaine dans Kadoc de Rémi De Vos dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes. Voici son interview Soir de Première.

Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Il vaut mieux, après tout le mal qu’on s’est donné. C’est plus solidaire. Parfois des personnes autour me refilent le trac, si jamais je l’oubliais.

Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je n’ai pas de plan prévu, pas de rituel, cela va dépendre du spectacle. Certaines fois il faut tomber de la dernière pluie, penser à tout sauf à ça, d’autres fois il ne faut faire qu’y penser et se chauffer toute la journée

Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Je me donne une représentation mentale détaillée d’un cornet de frites en me récitant ce passage de Montaigne sur les échecs de la volonté.
La main se porte souvent où nous ne l’envoyons pas. La langue se transit, et la voix se fige à son heure. (…)
Les outils qui servent à descharger le ventre, ont leurs propres dilatations et compressions, outre et contre nostre advis,
comme ceux destinés à descharger les roignons.

Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
En voyant mon prof d’anglais jouer avec conviction enflammée une jeune fille effarouchée dans une farce médiévale. Il avait conservé sa moustache sous une perruque de laine, était en proie à un texte extravagant, qu’il ne récitait pas : il le créait littéralement et il semblait en train de l’écrire et de le vivre tout à la fois. Et l’étonnement muet qu’il suscitait m’a fait comprendre l’amour du public.

Premier bide ?
A 7 ans pour la communion de mon frère, incapable de déclamer « Pauvre Ruteboeuf » où je croyais être particulièrement insurpassable,

Première ovation ?
Quelques minutes après, quand dans un élan de cruauté sans borne, la tablée se mit à applaudir ma crise de sanglots avec cette compassion minable des adultes. Il me refusaient les huées nécessaires à une évolution fulgurante et redoublèrent évidemment (standing ovation) quand je me mis à passer aux braiments étranglés. J’ai passé plus de 40 ans à m’en remettre.

Premier fou rire ?
Dans La Veuve, comédie de Corneille mise en scène de Christian Rist Je peux citer les coupables, dont Alcidon, imperturbable et magnifique.

Premières larmes en tant que spectateur ?
La Classe Morte de Tadeusz Kantor

Première mise à nue ?
C’est Godard qui s’en est chargé, du grand art (dans Prénom Carmen)

Première fois sur scène avec une idole ?
Tout est relatif, j’ai côtoyé des idoles qui ne pouvaient pas faire autre chose que « le job » un peu comme des élus en campagne. Puis j’ai joué je me souviens avec Myriam Boyer, en quelques minutes elle emportait cette adhésion incroyable. Comme si les spectateurs étaient en elle.

Première interview ?
Avec Marcel Proust, il m’avait refilé un questionnaire interminable qu’il avait piqué à Jacques Chancel, c’était évident.

Premier coup de cœur ?
Dans Jacques ou la Soumission de Ionesco, au Lycée, ma partenaire avait trois nez, mais d’autres attributs largement compensatoires, des genoux inoubliables.

25 février 2020/par L'équipe de sceneweb
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