Le metteur en scène Claude Régy est mort à l’âge de 96 ans. « Il est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, tranquillement, dans une maison de retraite médicalisée », ont indiqué son compagnon Alexandre Barry et son attachée de presse Nathalie Gasser. Claude Régy était un homme de théâtre respecté qui jusqu’au bout de ses forces a continué à monter des spectacles. Le dernier, « Rêve et Folie » de Georg Trakl avait été programmé au Festival d’Automne 2018 à Nanterre. Claude Régy avait alors annoncé que c’était sa dernière mise en scène.
Toute sa vie, Claude Régy l’a passé à monter de grands auteurs. Au début de sa carrière, ce sont surtout des français, Marguerite Duras ou Nathalie Sarraute. Puis l’anglais Pinter. Il connait d’immenses succès notamment au Théâtre Antoine avec Delphine Seyrig, Jean Rochefort, Michel Bouquet, Jean-Pierre Marielle ou Pierre Brasseur.
Puis il dénichent d’autres auteurs, notamment nordiques, à l’écriture plus radicale comme Arne Lygre ou Jon Fosse. Sa conception du théâtre tranche avec ses contemporains. Il développe une esthétique minimaliste qui deviendra sa marque de fabrique. Son théâtre de recherche fera de lui, l’un des metteurs les plus respectés dans le monde.
Il impose le silence au public avant d’entrer dans la salle. Pour que chacun fasse le vide. Ses spectacles se déroulaient le plus souvent dans l’obscurité pour laisser un maximum d’espace à l’imaginaire du spectateur. Sur scène, on distinguait peu ses comédiens.
Claude Régy privilégiait avant tout l’acoustique pour chacune puisse disait-il « trouver le goût des secrets enfouis dans l’âme humaine ». Là où l’homme plie quotidiennement sous l’extrêmement rapidité, Claude Régy imposait lui la lenteur.
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