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Les Pêcheurs de perles dans le creux de la vague

À la une, Décevant, Les critiques, Lille, Opéra
Simon Gosselin

photo Simon Gosselin

Le collectif belge FC Bergman évacue radicalement les attraits orientalistes de l’oeuvre de Bizet pour raconter Les Pêcheurs de perles à travers le prisme de la vieillesse et du souvenir post-traumatique. Dénuée de charme, la production souffre en plus d’importantes faiblesses musicales.

Point de cadre enchanteur et sauvage, de nature luxuriante et d’exotiques parfums, autant d’éléments catalyseurs de l’aspiration à un ailleurs largement fantasmé des artistes du XIXe siècle. A la place : les ternes pièces en enfilade d’un hospice peuplé de vieillards rabougris en peignoirs et pyjamas, accrochés à leurs déambulateurs ou le nez dans la soupe. Les maisons de retraites abondent sur les scènes lyriques depuis L’Iphigénie de Glück montée avec autrement moins d’outrance et bien plus de sensibilité par Warlikowski. L’esthétique choc est désormais largement banalisée. Sinistre, cette transposition n’appelle guère le voyage et la rêverie. L’absence de couleurs, de suavité, d’alanguissement, de sensualisme, dans l’interprétation de l’orchestre de Picardie dirigé par Guillaume Tourniaire n’arrange guère les choses. Sans mystère, sans magie, l’exécution quasi expéditive ne parvient à envoûter.

Installé sur une tournette, le décor rend visible par moment une gigantesque vague de carton-pâte. L’espace est visuellement plus beau. S’il devient sacrément piégeur pour les solistes qui l’arpentent d’un pas non assuré, il offre aussi les quelques seuls beaux moments oniriques du spectacle lorsqu’il est habité du souvenir nostalgique de l’amour de jeunesse de Nadir et Leïla rejoué par un duo de jeunes danseurs lascifs. Ainsi, les personnages principaux sont dédoublés. Le trio vocal sur lequel repose l’intrigue n’est franchement pas à la hauteur. Les voix masculines sont usées, élimées. Stefano Antonucci non prévu dans le rôle de Zurga paraît vite à bout de souffle tandis que Marc Laho, un peu plus vaillant, est un ténor claironnant, souvent tendu, plutôt loin de tutoyer les étoiles dans sa romance « Je crois entendre encore » qui n’est pas le moment suspendu espéré. Gabrielle Philiponet possède de plus vigoureux moyens vocaux mais peine à bien les moduler au point que son chant se fait parfois criard. Il faut la voir apparaître au cours d’un cérémonial ridicule, portée comme une papesse sur un fauteuil roulant – la vierge dévolue au temple a bien des heures de vol mais retrouvera inopinément sa première fraîcheur au fil de la représentation – pour comprendre l’inepte propos de la mise en scène. On connait l’univers fascinant de poésie et de fantaisie des sympathiques artis27tes du collectif anversois depuis que Het Land Nod les a révélés au public français. Mais ici, rien ne séduit. Ils ratent malheureusement leur première incursion dans le monde lyrique.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Les Pêcheurs de perles

Opéra de Georges Bizet (1838-1875)
Livret de Michel Carré et Eugène Cormon

Direction musicale Guillaume Tourniaire
Mise en scène, décor et lumières FC Bergman : Stef Aerts, Marie Vinck, Thomas Verstraeten, Joé Agemans
Costumes Judith Van Herck
Assistant mise en scène Tom Goossens
Chef de chant Benjamin Laurent
Chef de chœur Yves Parmentier

Avec
Leïla Gabrielle Philiponet
Nadir Marc Laho
Zurga André Heyboer
Nourabad Rafal Pawnuk

Chœur de l’Opéra de Lille Orchestre de Picardie
Orchestre national en région Hauts-de-France

Avec le soutien du CIC Nord Ouest, Grand Mécène de l’Opéra, du Crédit Agricole Nord de France, Mécène principal de la saison et du Crédit du Nord, Mécène associé à la saison.

Durée : 1h45 (sans entracte)

Opéra de Lille
Janvier 2020 : je 23 (20h), sa 25 (18h), ma 28 (20h), je 30 (20h)
Février 2020 : di 2 (16h), ma 4 (20h)

27 janvier 2020/par Christophe Candoni
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