Des étoiles au bout de l’ennui

photo Laurence Leblanc

Fais que les étoiles me considèrent davantage est le nouveau spectacle de Jacques Allaire, d’après un texte de l’auteur guinéen Hakim Bah, un conte que les deux créateurs qualifient de “philosophique et de récit d’aventures”. Un spectacle sombre et ennuyeux.

On doit à Jacques Allaire, un spectacle qui a marqué l’histoire du Tarmac, Les Damnés de la terre d’après le texte de Frantz Fanon. On préfère conserver en mémoire celui-ci plutôt que cette dernière création, une commande d’écriture à Hakim Bah. Fais que les étoiles me considèrent davantage est une fable sur la quête de la richesse d’un couple isolé dans un coin de terre enneigé, vivant dans un abri de fortune. Elle puise ses racines dans l’oeuvre de Jack London.

Ruby (Marina Keltchewsky) a refait sa vie après le départ de son mari Zan (Jean-Pierre Baro) qui refait surface subitement. Les cauchemars resurgissent, celui de la mort de Tim, l’enfant de Ruby, assassiné par son père. Hakim Bah puise son inspiration dans plusieurs registres, de la tragédie grecque, au fantastique en passant par le conte, sans trouver un fil conducteur accrocheur. C’est décousu, terne et creux. Les monologues s’étirent en longueur. La langue manque de percussion.

Avec ce matériau hétéroclite, Jacques Allaire a bien du mal à tenir en haleine le spectateur. Sa scénographie, tout en noirceur, renforce le côté lugubre de l’histoire. Et sa mise en scène étire inutilement les scènes. On s’ennuie profondément. Et on souffre pour les acteurs méritants, dont Criss Niangouna et Jean-Pierre Baro qui font tout ce qui est possible pour donner de la hauteur à un texte plombant qui n’atteint pas l’objectif de départ.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Fais que les étoiles me considèrent davantage
Texte Hakim Bah
Spectacle de Jacques Allaire
Scénographie Jacques Allaire et Christophe Mazet
Son Guillaume Allory
Lumière Christophe Mazet
Costumes Wanda Wellard
Construction décor La Bulle Bleue

Avec Marina Keltchewsky, Jean-Pierre Baro, Malik Faraoun, Romain Fauroux, Criss Niangouna

Production : Le Tarmac – La scène internationale francophone

Coproduction : La Comédie de Saint-Etienne, Centre dramatique national ; Domaine d’O (Montpellier Méditerranée Métropole) ; Ville de Montpellier – Théâtre Jean Vilar ; Théâtre de Nîmes – scène conventionnée d’intérêt national – danse contemporaine – art et création ; Tropiques Atrium – Scène nationale de Martinique

Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie, de l’école de la Comédie de Saint-Etienne / DIESE # Auvergne – Rhône Alpes

Cette création a bénéficié d’une résidence d’écriture au sein de la résidence Lattara – Montpellier Méditerranée Métropole et de l’accompagnement de la Bulle Bleue – ESAT artistique, culturel, solidaire et singulier.

Durée: 2h

– Du 6 novembre au 24 novembre au Tarmac – du lundi au samedi à 20h

– Les 22-23-24 janvier 2019 à 20h à la Comédie de Saint-Etienne

– Le 17 mars à 16h au Théâtre Jean Vilar à Vitry sur Seine

– Les 27 et 28 mars à 20h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier

– Le 2 avril à 20h et le 3 avril à 19h au Théâtre de Nîmes