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Juan Ignacio Tula, en roue enfin libre

A voir, Cirque, Evry, Les critiques, Lyon, Malakoff, Reims, Thionville
Sortir par la porte, une tentative d’évasion de Juan Ignacio Tula
Sortir par la porte, une tentative d’évasion de Juan Ignacio Tula

Photo Grégory Rubinstein / Collectif Des Flous Furieux

Dans un spectacle très intime, inattendu et convaincant, le circassien Juan Ignacio Tula s’entoure de l’auteur Hakim Bah pour raconter son passé en désintox et permet de percevoir comment son agrès, la roue Cyr, est aussi une réparation.

C’est peut-être une histoire qu’on s’invente, mais, à voir Instante, puis Sortir par la porte (une tentative d’évasion), il semble que la roue Cyr commence tout juste à panser les plaies de Juan Ignacio Tula, déposées sans détour en mots, en vidéo et bien sûr en gestes dans cette création toute neuve qu’il porte seul au plateau, et dont la première a eu lieu en mai au Pôle national Cirque du Prato, à Lille, où il est artiste associé. Déjà dans Santa Madera (2017), alors en piste avec son complice Stefan Kinsman, le circassien témoignait d’un rapport très fort avec son agrès, caressant, puis battant la terre, matière organique disséminée en éclats. Séverine Chavrier et Mathurin Bolze étaient « regards extérieurs ». Excusez du peu. Formé en Italie, puis au CNAC (2012-2014), Juan Ignacio Tula s’est essayé au solo dans l’incroyable Instante (2020), numéro continu de derviche. Trente minutes sans poser au sol son cercle d’une quinzaine de kilos, et une sensation puissante de vertige couplée à une approche de la douleur et du corps malmené.

Désormais, il lâche sa roue Cyr. Elle est toujours là, mais à ses pieds. Quand elle tournoie, c’est moins vite, moins longtemps, placée autour de son buste, puis, plus haut, arrimée à ses mains levées. Elle se fait même reposoir pour sa tête fatiguée. Voici venu le temps de la douceur. Car c’est sous une autre forme que l’artiste expulse une blessure. Il prend la parole pour dire qu’il (re)vient de loin. D’Argentine bien sûr, son pays natal, mais aussi d’une cure de désintoxication dure, très dure, durant son adolescence cabossée. En trois phases de traitement, il va retrouver la légèreté. Elle s’incarne notamment dans l’utilisation d’une caméra fixée à sa roue Cyr (plus grande qu’habituellement), qui rend compte de la liberté que permet cet agrès – presque la sensation de voler, à l’image de cet oiseau cerf-volant qui ouvre le spectacle. Il n’y a plus de notion de performance. C’est déroutant et, in fine, convaincant, car Juan Ignacio Tula, en collaboration avec Hakim Bah, Mara Bijeljac et Arthur B. Gillette avec qui il avait déjà proposé un Sujet à Vif à Avignon (Pourvu que la mastication ne soit pas longue, 2021), trouve un vrai langage, intime, à l’opposé des spectacles de cirque inutilement bavards au cours desquels les artistes enchainent les poncifs sur leur discipline, le temps ou l’apesanteur. Ici, ce n’est pas son propos. Détaillant, grâce à des inscriptions sur écran, en quoi a consisté cette cure, ses interdits, ses objectifs, ses odeurs, les rencontres avec ses congénères de rehab’, il se réapproprie son corps, le socle de son travail.

Les espaces mentaux et géographiques s’ouvrent au point qu’il peut se lancer dans une tentative d’évasion, deuxième fragment du titre de cette pièce qui prend tout son sens au fur et à mesure de son déroulé. La traversée aurait pu être encore plus longue et plus nourrie – notamment par le truchement des séquences filmées en direct en totale plongée depuis le grill technique ou par la danse et le chant, esquissés ici –, mais l’émotion non feinte de Juan Ignacio Tula ne souffre peut-être pas la durée. Avec Sortir par la porte (une tentative d’évasion), il livre un habile alliage des disciplines et fait du cirque un formidable médium pour dire l’enfance violentée.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

Sortir par la porte (une tentative d’évasion)
Conception, interprétation Juan Ignacio Tula
Mise en scène Mara Bijeljac et Juan Ignacio Tula
Dramaturgie Mara Bijeljac
Écriture Hakim Bah
Création sonore et musicale Arthur B. Gillette
Mise en espace sonore et mixage Harold Kabalo
Création et régie vidéo Claire Willemann, Yann Philippe
Création lumières Jérémie Cusenier
Régie générale / son et lumières Celia Idir
Regard extérieur Andrea Petit-Friedrich

Coproduction Malakoff Scène nationale ; Le Manège, Scène nationale de Reims ; Le Sirque, Pôle National Cirque Nexon Nouvelle Aquitaine ; Le Prato, Pôle National Cirque, Lille ; Festival utoPistes – Lyon ; Les SUBS, lieu vivant d’expériences artistiques, Lyon ; Communauté d’agglomération Mont Saint-Michel-Normandie
Aides à la résidence Malakoff Scène nationale ; MA, Scène nationale Pays de Montbéliard ; Le Manège, Scène nationale de Reims ; Le Sirque, Pôle National Cirque Nexon Nouvelle Aquitaine ; Le Prato, Pôle National Cirque, Lille
Soutien ARTCENA – Ecrire pour le cirque ; DRAC Hauts-de-France ; Réseau CIRQ’AURA ; Ministère de la Culture – DGCA ; DRAC AURA pour l’aide au projet

Durée : 1h

Les Subs, Lyon, dans le cadre du Festival utoPistes
du 22 au 24 mai 2025

Théâtre du Briançonnais, Briançon
les 13 et 14 novembre

L’Agora, Scène nationale de l’Essonne, Évry-Courcouronnes
les 18 et 19 novembre

Malakoff, Scène nationale, dans le cadre du Festival OVNI
les 21 et 22 novembre

Le Manège, Scène nationale de Reims
les 30 et 31 janvier 2026

Festival Spring, en partenariat avec l’Agglomération du Mont-Saint-Michel
les 12, 13 et 14 mars

CDN de Thionville, dans le cadre de la Semaine Extra – festival jeune public
du 1er au 5 avril 2026

 

23 mai 2025/par Nadja Pobel
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