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Céleste, ma planète, allégorie écologique

A voir, Jeune public, Les critiques, Paris, Théâtre

© Emilia Stéfani Law

Avec Céleste, ma planète, Didiez Ruiz récidive dans le jeune public et témoigne d’un intérêt particulier pour les récits à suspense. En adaptant le roman de Timothée de Fombelle, il révèle un auteur à découvrir et orchestre un trio de comédien.nes sur fond d’animation dessinée admirablement tressé.

Sur scène il n’y a rien. Rien qu’un écran. Pour adapter au théâtre le roman de Timothée de Fombelle, Didier Ruiz (dont ce spectacle est la deuxième incursion du côté du jeune public, après Polar Grenadine) fait le choix de la simplicité et du décor dessiné. Projetées sur ce carré blanc central, les illustrations de Lucien Aschehoug animent ce récit plein de suspense et de poésie réparti entre trois interprètes. Hugues de la Salle joue le personnage principal, adolescent solitaire et livré à lui-même, narrateur de l’histoire, Delphine Lacheteau, est Céleste l’évanescente, la nouvelle de la classe qui disparaît presque aussitôt qu’elle apparaît, et Mathieu Dion en inénarrable caméléon endosse avec chaleur tous les rôles gravitant autour du duo fraîchement amoureux. Tous les trois s’accordent avec harmonie et il se dégage de leurs présences juvéniles un charme adorable.

Et pourtant le climat est sombre. L’histoire se passe dans un futur proche déshumanisé et atrocement pollué, sous le signe de l’anticipation. Dans une ville irrespirable où les immeubles sont des tours de verre dépassant les 300 étages, les gens vivent sous cloche, remplissent leur frigo en ligne et alignent leurs voitures dans des parkings interminables. Notre héros y mène une adolescence plus qu’aisée mais morne, à peine égayée par la compagnie de son ami Brice. Sa mère travaille chez Industry, elle est éternellement absente et désertée de toute tendresse maternelle. Un jour, au collège, une jeune fille débarque pour la première fois et c’est le coup de foudre immédiat. Sauf que le lendemain elle n’est déjà plus là, évaporée dans la ville fourmillante et géante. Pourquoi a-t-elle disparu comme ça, d’un coup ? Comment la retrouver ? Voici le début d’une enquête haletante dans cet univers dystopique pas si éloigné de notre civilisation.

L’écriture de Timothée de Fombelle, imagée, dynamique, distillant jeux de mot et poésie, déploie ses péripéties avec un sens du rythme et du dévoilement progressif savamment mené. Didier Ruiz lui rend grâce dans une adaptation au plus près du texte qui fait la part belle à la narration avec quelques épiphanies chantées. Et l’esthétique proche de la bande dessinée qui installe un imaginaire à la fois concret et futuriste, trouve sa place facilement en arrière-plan des interprètes qui donnent corps et vie à ce récit prenant. Il serait dommage de trop en dévoiler ici mais sachez que l’histoire tresse habilement deux enjeux, le sentiment amoureux et l’empathie pour la terre. Et ménage en subtilité ses effets et sa conclusion. Ici, la dimension écologique est traitée avec une vraie singularité et l’état de la planète incarné par la dégradation de l’état de santé de la jeune fille abordé avec une profondeur neuve.

Céleste, ma planète parvient, sans être ni didactique ni plombant, à alerter sur l’urgence écologique via une allégorie bouleversante et une intrigue trépidante. Une fois de plus, Didier Ruiz témoigne de l’infinie délicatesse de son geste de mise en scène et d’une humanité communicative. Son spectacle s’adresse aux jeunes générations et s’il ne nie pas le risque en cours et à venir, il choisit l’espoir et la vie plutôt que la désolation et l’extinction. On en sort ragaillardi bien que la gorge serrée de ce dont il témoigne.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Céleste, ma planète
d’après Céleste, ma planète de Timothée de Fombelle © Gallimard Jeunesse
adaptation et mise en scène Didier Ruiz
dramaturgie Olivia Burton
jeu Delphine Lacheteau, Hugues de la Salle, Mathieu Dion
scénographie Emmanuelle Debeusscher
vidéo Zita Cochet
création lumière Maurice Fouilhé
création sonore Adrien Cordier
images animées Lucien Aschehoug, Aurore Fénié
costumes Marjolaine Mansot
régie Jérôme Moisson
production La compagnie des Hommes
coproduction Les Bords de Scènes –Grand-Orly Seine Bièvre, le Théâtre de Chevilly-Larue, Maif Social Club – Paris, Le Channel – scène nationale de Calais / soutiens département du Val-de-Marne, département de l’Essonne, SPEDIDAM / projet mené en partenariat avec l’Amin Théâtre – Le TAG, le Théâtre Traversière – Paris, La Faïencerie-Théâtre – Creil et l’Azimut– Antony/Châtenay-Malabry / avec la participation artistique du Studio-Esca, du Jeune Théâtre National / La compagnie des Hommes est conventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France et par la Région Ile-de-France.

Durée : 1h05
A partir de 10 ans

Du 8 au 25 février 2024
Théâtre Paris Villette

11 février 2024/par Marie Plantin
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