Dans la longue série des concertos qui ont traversé les trois derniers siècles, réjouissons-nous aujourd’hui d’une nouveauté : le concerto rebelle, qui donne de la voix, fait valoir ses humeurs musicales et se pose en résolu frondeur : le concerto contre. Contre piano et contre orchestre. Cette idée contestataire, tout sauf saugrenue si l’on se remémore les interactions parfois électriques entre solistes et instrumentistes, est portée par la troupe musicale qui gravite depuis douze ans autour de Samuel Achache.
Le metteur en scène et musicien, accompagné de fidèles comme Eve Risser et Antonin-Tri Hoang (tous deux passés par l’Orchestre national de jazz), ou encore Florent Hubert (avec qui il était associé sur les opéras revisités Crocodile trompeur et l’Orfeo, je suis mort en Arcadie), va note à note explorer la forme concertante, avec pour point de départ le Concerto Wq 43/4 pour clavier de Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788). Cette pièce du fils cadet de Jean-Sébastien, composée en 1772 et issue de sa série de concertos hambourgeois, œuvres de la maturité, parachève sa maîtrise du genre comme elle la perturbe par certaines expériences nouvelles. Le flambeau de la recherche est désormais entre les mains de l’orchestre la Sourde (après tout, Beethoven l’était…), collectif qui brasse jazz et classique, instruments modernes et d’époque, composé de musiciens qui ont accompagné le travail d’Achache autour de la compagnie la Vie brève.
Nul ne sait encore, pour cette création qui naîtra à l’Athénée, où l’aventure au gré des humeurs et des digressions portera. Certainement partout. Et certainement au cœur du théâtre. Car le travail de longue haleine d’Achache et sa bande, “écouter le théâtre et regarder la musique”, cherche toujours à tâtons de nouveaux points de jonction où l’œuvre et l’instrumentiste se confrontent et se retrouvent en musique, certes, mais aussi en mots, pensées, avancées langagières, fabrication de concepts… des portes cachées aux marges des textes et partitions s’ouvrent alors sur scène et dévoilent aux spectateurs la richesse de territoires inédits aux paysages iconoclastes.
CONCERTO CONTRE PIANO ET ORCHESTRE
Direction artistique Samuel Achache, Eve Risser, Antonin-Tri Hoang, Florent Hubert
Scénographie Lisa Navarro
Lumières César Godefroy
Costumes Pauline KiefferAvec Thibault Perriard batterie, percussions, Paul-Marie Barbier vibraphone, Eve Risser piano, Antonin-Tri Hoang, Florent Hubert clarinettes, saxophones, Samuel Achache, Olivier Laisney trompettes, Nicolas Chedmail cors chromatique et naturel, flûte à bec, guitare, Anne-Emmanuelle Davy flûte, Marie Salvat, Clément Janinet violons, Étienne Floutier, Pauline Chiama violes de gambe, Gulrim Choi, Myrtille Hetzel violoncelle, Thibaut Roussel théorbe, Matthieu Bloch, Youen Cadiou contrebasses
Production déléguée Association R(e)V(e)R
Coproduction La Sourde, La Soufflerie à Rezé
Avec le soutien de l’ADAMI, de la SPEDIDAM, de la SACEM, de la Région Grand Est, de L’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Théâtre de La Renaissance.Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Les 21, 22, 23, 24 et 25 septembre 2021 à 20hThéâtre de la Renaissance (Oullins)
le 12 octobre 2021
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