Camille Boitel et ses comparses construisent des spectacles autour de situations plus ou moins catastrophiques. Dans La Jubilation, il s’agit de savoir ne rien savoir. Ont été invités : des savants de l’ignorance, des expérimentateurs à leur insu, et toutes sortes de victimes de la jubilation.
Dans Le Cabaret calamiteux, les numéros ratent un à un, avec méthode et régularité. Dans
L’Immédiat, qui avait lancé le cycle des « pièces ratées », savamment ratées cela va sans dire, il y avait sur scène un vrai fatras d’objets épaves au milieu duquel erraient les naufragés hagards d’un monde en ruines qui résistaient tant bien que mal, et surtout poétiquement, aux circonstances.
Il y a donc une logique constante au monde de Camille Boitel, une logique un peu folle, excessive et surtout proliférante : le désordre se répand et crée non seulement un peu plus de désordre encore, mais aussi, heureusement, un peu plus de joie.
Un genre bizarre de joie, bien sûr, que Boitel appelle jubilation et pour laquelle il faudrait peut être ressusciter le vieux mot des troubadours : l’abjoie. Une joie qui est en même temps une souffrance. Une joie qui ne cesse de nous quitter et vers laquelle il faut sans cesse lutter pour revenir, replonger et finalement re-nager.
Ainsi en est-il de la condition humaine avec ce jeune circassien surdoué : le monde s’écroule, et on essaye de s’en sortir quand même… Une philosophie qu’il partage avec les membres du clan familial, devenu une famille de cirque à part entière, sans jamais en avoir eu les prédispositions.
à commencer par Raphaëlle, sa plus jeune sœur, qui signe ses propres spectacles depuis
bientôt deux ans ; sa mère Lilou, qui signait les costumes de L’Homme de Hus et ceux des
créations de Raphaëlle ; sa sœur Alice, qui veille de près ou de loin sur la création de leurs spectacles et son frère Silvère, qui joue, construit ou suit la technique dans plusieurs de leurs pièces dont L’Homme de Hus ou L’oublié(e), première pièce de Raphaëlle découverte sur le plateau de l’Hippodrome en février 2014.
Aujourd’hui, impossible de confondre Raphaëlle avec son frère. Tandis que le circassien s’est fait
un nom avec des spectacles d’acrobatie burlesque où le monde éclate de façon concrète,
dans un bric-à-brac délirant, Raphaëlle, elle, préfère une imagerie poétique et onirique, comme sur papier glace, et dévoilera, lors de cette nouvelle édition des Multipistes, sa deuxième création : 5èmes Hurlants. D’après dossier de presse.
Les Multipistes
Festival de cirque
Du mardi 1 au samedi 12 décembre 2015
Le TANDEM – Scène nationale Arras Douai
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