Nous sommes en 1936, quelque part aux Etats-Unis, à l’ère du capitalisme triomphant… Filant à toute vapeur, l’industrie poursuit son expansion sans état d’âme, et sans voir le visage de ceux qu’elle abandonne et parfois écrase… Au sens propre, dans cette histoire, deux jeunes gens, issus de familles laissées pour compte par la modernité triomphante traînent leur rage de vivre sur le pont de Pope Lick ; là, ils s’amusent à défier la mort ; ils doivent traverser la voie avant que le train de marchandises n’ait eu le temps de franchir le pont ! Évidemment le jeu tourne mal…
C’est l’ère de la machine à vapeur qui fonce en exigeant des êtres humains qu’ils s’adaptent. C’est aussi une histoire d’amour, où chacun a joué son va-tout, où personne n’a triché. C’est enfin un livre essentiellement poétique qui dénonce les vies abîmées sans jamais donner de leçon. La metteuse en scène Anne Courel met la technologie numérique au service du texte en faisant dialoguer les acteurs avec des images en noir et blanc qui évoquent le documentaire. Les références sociales restent en toile de fond pour nous donner à aimer, au premier plan, les individus. Des ombres chinoises plus oniriques sont fabriquées sur scène. La partition sonore, composée de nombreuses archives mêlées à des bruits de piston et aux sifflements assourdissants de la locomotive intervient comme une matière « véridique » indispensable au récit.
AU PONT DE POPE LICK
Texte de Naomi Wallace (éd. Théâtrales Jeunesse)
Cie Ariadne
Mise en scène Anne Courel
Mathieu Besnier, Claire Cathy, Thomas Guerineau, Stéphane Naigeon et Jeanne Vimal jeu | Dominique Hollier traduction | Sabryna Pierre assistanat à la mise en scène | Fabienne Gras avec la participation de Pierre Grange et Rémi Devouassoud vidéo | Joran Juvin régie vidéo | Jean-Pierre Naude direction technique | Stéphanie Mathieu scénographie | Cara Ben Assayag costumes | Hubert Arnaud lumières | François Chabrier avec la complicité de Patrick Najean son | Maurizio Priod régie son
Théâtre – à partir de 13 ans – durée 60′Du 5 au 10 avril 2016 au théâtre Dunois
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