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Annie Mercier, la mama du théâtre français

À la une, Les portraits, Théâtre
Annie Mercier dans Stabat Mater

Annie Mercier dans Stabat Mater

Elle est Madame Argante cette saison dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent « Les acteurs de bonne foi » à Nanterre et en tournée, Annie Mercier est une comédienne d’exception dans le paysage du théâtre français. Elle a joué avec les plus grands metteurs en scène de Roger Planchon à Charles Tordjman. Le début de sa carrière est surtout lié à Philippe Adrien. Elle participe à beaucoup de ses créations à la fin des années 80 : « Des aveugles » d’Hervé Guibert, « Cami, drame de la vie courante » ou encore «L’annonce faite à Marie » de Claudel, spectacle qui a marqué le début des années 90 (nomination aux Molières 91).

Dans les années 2000, Annie Mercier travaille avec de jeunes metteurs en scène. Laurent Gutmann, Guillaume Vincent, Christophe Rauck…Et en 2008 Stéphane Braunschweig, alors directeur du Théâtre National de Strasbourg lui propose le rôle de Dorine dans son « Tartuffe » qui va marquer l’histoire du théâtre. Cette composition brillante lui vaut une nomination aux Molières 2009 dans la catégorie « Meilleure comédienne dans un second rôle ». Ce rôle marque un tournant dans sa carrière et lui vaut désormais une petite popularité bien méritée.

Actrice exigeante dans ses choix, elle décide de jouer en 2009 un texte de l’italien Antonio Tarantino, « Stabat mater », dans une mise en scène d’Éric-Gaston Lorvoire. La pièce sera créée au Théâtre des Halles d’Alain Timar en Avignon en juillet. Elle reprend ce spectacle poignant au Lucernaire au printemps 2010. Dans Stabat, elle incarne Marie, une mère qui cherche à élucider la mort de son fils assassiné. Elle se  jette à corps perdu dans l’écriture compliquée et exigeante de Tarantino. Elle est captivante, l’on retient son souffle à chaque syllabe, à chaque mot énoncé.

Cette saison, Jean-Pierre Vincent a eu la riche idée de lui confier le rôle de Madame Argante dans « Les acteurs de bonne foi ». Son entrée en scène fait basculer la pièce. Annie Mercier en patronne sévère, cravache à la main, est une nouvelle fois éblouissante. Avec force et sensibilité, elle irradie une nouvelle fois la scène avec sa voix rauque si bouleversante.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

25 septembre 2010/par Stéphane Capron
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