Dans Les Idoles, son nouveau spectacle créé au Théâtre Vidy à Lausanne et actuellement à l’Odéon, Christophe Honoré redonne vie à six artistes morts dans les années 80: Jean-Luc Lagarce, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Serge Daney, Cyril Collard et Jacques Demy. Une génération décimée par le SIDA. Certainement l’œuvre la plus personnelle pour le metteur en scène depuis le début de sa carrière.
Est ce qu’il s’agit de votre œuvre la plus personnelle ?
Avant de démarrer le spectacle, je me suis posé la question de savoir comment je pouvais aborder le théâtre à la première personne. C’est plus facile en littérature ou au cinéma. C’est plus rare au théâtre. C’est un spectacle sincère et je retrouve mes 20 ans quand j’ai admiré ces gens là. Mais je ne souhaitais pas rester uniquement dans la nostalgie, donc oui c’est un spectacle personnel.
Comment avez-vous écrit ce spectacle pour faire communiquer toutes ces personnalités ?
Il a fallu d’abord trouver l’idée de l’endroit où je pouvais les convoquer. C’est comme convoquer des fantômes. On a choisi un lieu clandestin, un lieu de passage. Et puis c’est un faux groupe, ils ne se connaissaient pas tous personnellement. Il y a des amitiés et des inimitiés. Il a fallu créer une affection entre eux, des hostilités. Cela a été tout le travail avec les comédiens de créer cette matière là à partir d’improvisations. Ils se sont lancés dans la fiction, ce n’est pas un biopic, ce sont des figures rêvées, des figures imaginaires mais à partir de figures réelles, ces artistes qui ont compté pour moi.
Dans le construction vous alternez des passages chorales et des monologues plus intimistes.
Il y a la fois l’enjeu de faire exister ce groupe pour installer de la vie sur scène et de l’autre côté j’aime faire partager aux spectateurs les univers de chacun pour que l’on retrouve l’écriture de Guibert ou de Lagarce.
Comment avez-vous choisi les comédiens ?
En rien avec la ressemblance. Pour Guibert je voulais une femme pour m’affranchir du genre pour éviter le mimétisme. Avec Marina Foïs on a déjà travaillé au cinéma mais jamais au théâtre. Il m’a semble que Guibert et Marina pouvaient se rejoindre. Guibert est un mélange de douceur et de provocation. Il est incisif et drôle. Ces qualificatifs s’accordent bien à la personnalité de Marina Foïs.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !