Redouane Leflahi formé au Conservatoire de Rouen, porte à bout de bras le Peer Gynt de David Bobée. Déjà présent dans beaucoup de productions du directeur du CDN de Rouen, il trouve ici un premier grand rôle qui devrait accélérer sa carrière. C’est la première révélation théâtre de ce début d’année 2018.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans la peau de Peer Gynt ?
En fait je ne devais jouer le rôle au départ. Et puis David a été contraint de changer d’acteur, du coup en cascade, je me suis retrouvé à devoir le reprendre. Je n’ai eu que deux semaines et demie pour me mettre dans la peau du personnage. On s’est rencontré avec David au Conservatoire de Rouen, il était dans le jury d’entrée. Il m’a très vite appelé pour jouer des rôles dont la reprise de Lucrèce Borgia avec Béatrice Dalle.
Comment avez-vous abordé ce rôle énorme ?
C’est vrai, c’est énorme. Et encore on a de la chance car il y a de nombreuses coupes ! C’est une épopée, c’est un rôle magnifique. Je ne sors jamais de scène. Tout gravite autour du personnage. Ce qui rend intéressant la pièce, c’est tout le fantastique qu’il y a autour, les délires qui sont mis en scène, les personnages qu’il se crée jusqu’à ses 90 ans. C’est vraiment l’épopée d’une vie.
On sent à la fin de la pièce le poids des âges sur les épaules du personnage et sur les vôtres. Vous êtes vieilli parce que vous êtes fatigué ?
C’est certain je suis fatigué mais il y a aussi un gros travail sur le corps. Fatigué, comme ne pas l’être ! Émotionnellement c’est un grand huit, ce sont des émotions qui partent et qui reviennent. C’est du très physique et du coup on se retrouve vieilli avant l’heure. Ce soir j’ai pris 5 ans dans les dents !
Avez-vous toujours voulu être comédien ?
Depuis tout petit, ensuite les histoires personnelles font que l’on commence très tard. J’ai commencé à 19 ans après le BAC. Je prends beaucoup de recul, surtout quand on sait d’où je viens. J’ai eu la chance de faire le Conservatoire de Rouen, c’est une très belle formation, et je remercie Maurice Attias, mon professeur. Il m’a tout donné en deux ans et demi.
Avez-vous des modèles dans le théâtre ?
Aucun parce que je n’y connaissais pas grand-chose. Je suis vraiment venu de nulle part avec zéro référence. Ma seule référence c’était le cinéma, ce serait un mélange de Louis De Funès et Jim Carrey. Je suis fier de mon parcours. Quand j’ai commencé à penser à vouloir être acteur, je me suis posé la question de la forme de théâtre que je souhaitais faire. J’ai tout de suite pensé à du stand-up. J’ai beaucoup de respect pour ces comédiens, mais ce n’est pas pour moi. Si je n’avais pas fait de théâtre, je n’aurai jamais entendu parler d’Olivier Py ou de Claude Régy.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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