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Simon Delétang ferme La Maison à double tour

À la une, Bussang, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre

Photo Simon Gosselin

Après Tarkovski, le corps du poète, créé en 2017 au TNS, Julien Gaillard confie un nouveau texte à Simon Delétang. Le jeune metteur en scène installe La Maison au Théâtre de La Colline, mais l’ambiance austère dans laquelle elle se trouve plongée dissuade d’y entrer.

Trois hommes plongés dans l’obscurité. Une barque qui semble tenir en équilibre sur une structure en espalier où trônent quelques herbes folles, de celles qui poussent une fois que la vie a déguerpi. La Maison dessinée par Simon Delétang a comme un air de déjà-vu. Dès les premières minutes, ombres noires sur fond coloré à l’appui, elle fait immédiatement écho – à tout le moins dans notre esprit – à La Barque le soir, le spectacle que Claude Régy avait créé en 2012 aux Ateliers Berthier du Théâtre de l’Odéon. L’atmosphère y est sombre, l’ambiance austère. Y réside aussi cette faculté à transformer un texte de douze pages en un spectacle long d’1h15, lent phrasé à la clef.

Suite de courts paragraphes regroupés en séquences, La Maison entend s’approcher de « la vivacité des sensations enfantines », cette « folie » décrite par Julien Gaillard dans sa note d’intention. Mi-fantômes, mi-vivants, trois frères explorent une bâtisse où une chambre inhabitée focalise leur attention. Par bribes de souvenirs, ils convoquent leur enfance avec ses jeux, ses monstres, ses fantasmes, ses fascinations. Simon Delétang choisit d’en faire un univers menaçant, presque effrayant, d’amplifier ces inquiétudes qui peuvent naître face à la découverte du monde. Dans sa vision, le vivant n’est que très peu perceptible alors que le texte de Julien Gaillard en est empli. Le jeune metteur en scène, désormais directeur du Théâtre du Peuple de Bussang, opte pour un parti-pris quasi neurasthénique qui bloque toute réflexivité et toute émotion. Alors, on regarde le spectacle passer sans vraiment se sentir concerné.

Pourtant, la prose de Julien Gaillard forme un ensemble intéressant. Son sens de la phrase fait émerger une certaine poétique, où les métaphores agissent en contreforts. Mais Simon Delétang ne parvient jamais à en dénouer les aspects les plus sinueux, les errements les plus tortueux, à l’ouvrir quand, parfois, il aurait tendance à se replier sur lui-même. Seul le trio de comédiens, composé de Rémi Fortin, Julien Gaillard et Frédéric Leidgens, semble, grâce à leur talent respectif, vouloir bâtir des ponts, sortir les mots prononcés de l’espace scénique où ils sont cantonnés pour les faire raisonner plus largement. Leur action se révèle d’ailleurs vertueuse quand elle parvient à éclairer, voire à animer, le propos du tandem Gaillard-Delétang – déjà aux commandes du spectacle sur Tarkovski.

Las, la scénographie, esthétiquement réussie, du même Delétang ressemble pour eux à une cage dorée. Perchés sur cette structure en espalier, ils s’en trouvent prisonniers, contraints à un jeu trop figé, parfois maniéré. Les quelques tentatives de pure mise en scène, affranchies du texte, n’y feront rien. Dans ses fondations comme dans son aspect extérieur, La Maison manque de cette dose de générosité qui pourrait donner l’envie d’y pénétrer.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

La Maison
de Julien Gaillard
mise en scène et scénographie
Simon Delétang
avec
Rémi Fortin, Julien Gaillard, Frédéric Leidgens
dramaturgie
Julien Gaillard et Simon Delétang
lumières
Julien Louisgrand
son
Nicolas Lespagnol-Rizzi
costumes et collaboration à la scénographie
Léa Gadbois-Lamer
Théâtre du Peuple-Maurice Pottecher/Bussang
coproduction La Colline – théâtre national
avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Duréee: 1h15

du 17 Janvier au 11 février 2018
du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h
création à La Colline

du 14 au 17 février 2018 à 20h30 au Casino de Bussang

20 janvier 2018/par Vincent Bouquet
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