1942. Une salle de classe du lycée de Courbevoie. Robert, la soixantaine, enseigne pour sa dernière année. Il fait un cours sur la guerre de 14-18 à ses terminales. Mais de quelle façon parler des allemands quand ils occupent le pays ?
A la maison, Suzanne son épouse, a reçu des coups de fil du proviseur : peut-elle un peu « calmer » Robert ? De son côté, àl’insu de Robert, elle écoute la radio allemande, elle semble s’intéresser beaucoup à l’occupant. Elle fréquente des officiers dans le cadre de son travail d’assistante d’un impresario parisien…
Ce couple s’aime mais partage un lourd secret, hérité des derniers mois de 1918.
Une pièce qui se déroule alternativement au lycée puis dans l’appartement du couple.
Une pièce qui relie étroitement des évènements de la première guerre mondiale et de la deuxième.
ROBERT, UN PROFESSEUR TRES VIRULENT. SUZANNE, UNE FEMME EN LUTTE.
Ils ont un mobile à leur fureur intérieure… Un secret familial les lie tous deux autour d’un fait assez ignoré encore aujourd’hui : La falsification par l’état-major français de la date de mort des derniers combattants tombés le 11 novembre 1918 quelques minutes avant l’armistice dans le secteur de la Meuse.
L’Etat-major connaît depuis la veille l’heure exacte de la fin des hostilités : 11h. Mais parce que les ordres sont d’attaquer l’ennemi jusqu’à la dernière minute de la guerre, des soldats tomberont dans la nuit précédente et la matinée. Qu’à cela ne tienne : on écartera les témoins, on ira jusqu’à déplacer un régiment sur le front d’orient, on inscrira la date du 10 novembre sur les tombes des derniers fauchés… Ces faits, Robert les raconte à dessein en cours d’histoire…
La première guerre mondiale est tout le temps présente dans la pièce, mais la pièce se passe en 1942. La question pour moi valait le coup d’être posée : Comment parler d’un conflit entre l’Allemagne et la France, à une période où l’ancien vaincu est devenu le vainqueur ?
Mon père s’appelait Robert. Je ne crois pas qu’il ressemblait au Robert de la pièce, mais au fond, qu’est-ce que j’en sais ? Et à l’instant où j’écris ces lignes je réalise que je fais porter aux deux personnages un chagrin aussi lourd que le sien le fut après la mort de son frère…
Enfant, je n’en avais rien su, mais l’enfant est une éponge…
La mort de Philippe à ce qu’on appelle le champ d’honneur (le mot me blesse), cela fait cent ans exactement. Philippe Sabres.
Trois quarts d’heure avant l’Armistice
Texte et mise en scène de Philippe Sabres
Avec : Isabelle Fournier et Philippe Bertin
Scénographie : Olivier de Logivière. Lumières : Laurent Schneegans. Son : Thibaud LalanneDu 24 août au 18 novembre 2017
Du jeudi au samedi à 19h30
EssAïon
6, rue Pierre au Lard.75004 Paris. (à l’angle du 24 rue du Renard)
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