Son Richard III acclamé au Festival d’Avignon 2015 arrive à l’Odéon – Théâtre de l’Europe. Le metteur en scène allemand est venu à Avignon sous toutes les directions depuis 15 ans, de Bernard Faivre d’Arcier à Archambault-Baudriller jusqu’à Olvier Py depuis l’année dernière. Une longue histoire d’amour qui ne se dément pas. Rencontre avec la coqueluche du public français
Le Festival d’Avignon et vous c’est une vieille historie d’amour depuis vos débuts avec Die Baracke et c’est toujours le même engouement du public.
Oui c’est un amour réciproque. Moi aussi je suis fan des atmosphères et des ambiances avignonnaises mais surtout de la connaissance du public. Ils connaissent l’histoire de mes spectacles. Ils m’abordent dans les restaurants, dans la rue. Ils décrivent les spectacles mieux que les critiques allemands.
Oui car nul n’est prophète en son pays !
C’est à la fois terrible mais je suis assez content que cela soit comme cela. Sinon que reste-t-il à faire si tout le monde est d’accord ! Je vais rester jusqu’au moment où la critique allemande comprenne que je fais du bon théâtre.
Le rôle de Richard III est incarné par Lars Eidinger qui enflamme tous les soirs la salle
C’est vrai. Lars est un acteur qui retrouve le bonheur dans l’improvisation, dans l’instant. Il a le désir absolu de se mettre en danger, de se mettre au contact avec les spectateurs même s’il ne parle pas bien français. Il retrouve son bonheur dans la complicité avec les spectateurs dans ce jeu entre la scène et la salle. Il n’a pas peur de ce jeu sur l’instant. Avoir ce public à Avignon et ce décor qui est très avancé vers le public et le retrouver au milieu de la foule est une configuration de théâtre qui n’est pas dans nos habitudes.
Et du coup on a finalement de la sympathie pour ce Richard III qui est quand même horrible !
C’est vrai car il trahi, il séduit, il manipule. Moi je vais au théâtre pour voir des personnages complexes. Je préfère les âmes noires et complètement violentes. En même temps on a essayé de retrouver les raisons de son comportement. Il est le résultat de ce qui se passe dans la société à l’époque.
L’opéra-théâtre d’Avignon se transforme en salle de rock pendant le spectacle. On aurait envie de se lever pour danser !
J’aimerai bien que le public se lève pour danser. C’est un rêve ! Je fais de la musique et je retrouve dans les concerts cette énergie et cette force que j’ai du mal à retrouver au théâtre. Le théâtre parle des passions et j’essaye de mêler ces deux arts. Shakespeare a joué avec plusieurs genres, d’un théâtre qui ne se gène d’être jouissif et divertissant.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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