Plongée dans la folie d’un monologue monomaniaque, la pièce culte d’Olivier Cadiot et Ludovic Lagarde connait une nouvelle vie. Après l’avoir incarnée durant 25 ans, Laurent Poitrenaux a transmis son rôle à Guillaume Costanza, nouveau cœur battant de cette mécanique de précision.
Exilé dans son entresol, Robinson, un majordome habité par l’obsession de la perfection tente d’améliorer son service en inventant des méthodes extravagantes. Le texte virtuose suit le flux délirant de ces pensées obsessionnelles, quête éperdue d’une perfection illusoire. Son monologue accueille commentaires, fragments de discours et de dialogues, ciselés par la performance du comédien et portés par le traitement sonore singulier de sa voix ainsi qu’un jeu sophistiqué sur ses mouvements.
Aventure de théâtre peu commune, Le Colonel des Zouaves est né d’une commande à Olivier Cadiot qui, en 1997, y répondit par un roman. Compressé, déconstruit et reconstruit par une équipe où chacun (metteur en scène, musicien, comédien, chorégraphe ou créateur lumière) a réglé sa partition avec minutie, le texte s’est redéployé pour faire du narrateur une figure de théâtre. Après un quart de siècle d’un succès continu, Laurent Poitrenaux a transmis cette composition à Guillaume Costanza. Johana Beaussard interprète désormais la création sonore de Gilles Grand et Stephany Ganachaud a passé au comédien la pensée chorégraphique et les techniques d’Odile Duboc.
« En 1997, je créais Le Colonel des Zouaves d’Olivier Cadiot, dans une mise en scène de Ludovic Lagarde. Ce spectacle est l’un des plus beaux cadeaux que mon métier m’ait offert. Je le considère même comme mon véritable acte de naissance d’acteur. Il a été l’occasion de rencontres artistiques essentielles qui, au fil du temps, se sont transformées en amitiés théâtrales. Il a également été le creuset de tous mes fondamentaux d’acteur, que cela soit via l’exigence que propose l’écriture d’Olivier, la découverte de la voix sonorisée aux côtés de Gilles Grand ou du travail corporel avec Odile Duboc qui m’a révélé à moi-même, tout ceci sous le regard bienveillant et inspiré de Ludovic Lagarde, sans qui toute cette aventure n’aurait pas existé. Avec ce spectacle, il y a donc bien eu pour moi un avant et un après. Ce que j’ignorais alors, c’est qu’après avoir reçu un accueil enthousiaste, il allait m’accompagner 25 ans durant, une expérience rare pour un acteur. Durant toutes ces années, c’était un bonheur sans nom que de retrouver ce monologue qui a évolué avec moi, qui m’a fait grandir, qui m’a vu grandir. Il m’a permis, à la manière d’un spectacle étalon, de mesurer mon évolution d’acteur, de définir encore et encore mes nouveaux manques comme mes nouvelles forces. Ce spectacle s’est nourri de ma vie d’homme, et ses résonances en moi ont évolué, se sont complexifiées, enrichies. J’ai goûté ce bonheur pendant 25 ans… puis est arrivé le moment où l’idée de transmettre ce spectacle s’est imposée à moi. »
Laurent Poitrenaux
Le colonel des Zoauves
texte : Olivier Cadiot
mise en scène et scénographie : Ludovic Lagarde
avec Guillaume Costanza et Johana Beaussart (accompagnement son)
collaboration artistique : Odile Duboc (chorégraphe)
musique : Gilles Grand
lumière : Sébastien Michaud
costume : Marie La Rocca
atelier costumes : Peggy Sturm
conseil chorégraphique : Stéfany Ganachaud
assistante à la mise en scène : Céline Gaudier
régie générale : François Aubry
conseil technique son : Jérôme Tuncerproduction pour la récréation : Compagnie Seconde Nature
coproduction : CDN Orléans / Centre-Val de Loire, Théâtre de Lorient CDN
avec le soutien du CENTQUATRE-PARIS
résidence de recréation : Théâtre de Lorient CDN, février 2024
remerciements à Théâtre Ouvert et au Théâtre de la Ville à Paris
La Compagnie Seconde Nature est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France
Le texte Le Colonel des zouaves est publié aux Editions P.O.L.
Le création de la première version avec Laurent Poitrenaux a eu lieu en mai 1997 au CDDB à Lorient.du 4 au 6 février 2025
CDN d’Orléansdu 12 au 14 février
dans le cadre du Festival Les Singulier·es, au CENTQUATRE-PARIS
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