Séphora Pondi : « Médée est une histoire d’amour »

Séphora Pondi photo Stéphane Lavoué

Entrée à la Comédie-Française en septembre 2021, Séphora Pondi, incarne le renouvellement et le rajeunissement de la Troupe. A 31 ans, la metteuse flamande Lisaboa Houbrechts lui offre son premier rôle-titre dans Médée. La comédienne est rayonnante. 

Quelle image aviez-vous de Médée avant de vous plonger dans le personnage ?
J’avais l’image d’une femme assez extrême, radicale, passionnée, intense, terrifiante aussi, évidemment. Mais j’ai toujours été fascinée par cette figure.

Vous l’aviez déjà jouée ? Etudiée ?
Non, pas jouée, mais je l’avais lue sous toutes ses formes et c’était vraiment un très, très, très grand désir pour moi d’interpréter Médée. J’avais très envie de faire en sorte que ce rôle puisse traverser plusieurs émotions contradictoires. Et montrer sa diversité, la multiplicité de ses visages. J’ai cherché quelque chose de très épuré pour simplement faire émerger les sens. C’est un spectacle très sensoriel.

Comment s’est opérée la connexion avec le metteuse en scène Lisaboa Houbrechts ?
Très simplement parce que nous partageons un imaginaire en commun. J’ai l’impression qu’elle parle un langage qui est également le mien. Donc tout était très fluide et elle a voulu aller vers quelque chose d’assez allégorique. Ce qui me plaisait aussi beaucoup.

Avec beaucoup de musicalité et de poésie.
J’écoute beaucoup de musique et c’est vrai que mon rapport au plateau est teinté de mon goût pour le rythme, pour la scansion, pour les répétitions. On a travaillé sur une écriture un peu hachée au début, un peu morcelée. On s’est retrouvé sur cette question de la musicalité. J’aime aussi son travail extrêmement précis sur la lumière qui est extrêmement belle.

C’est un drame. Et pourtant, quand Médée arrive sur scène, elle porte un cœur. Est ce que c’est aussi une histoire d’amour ?
C’est totalement une histoire d’amour. En tout cas, Lisaboa a vraiment voulu traiter comme cela la question de l’amour entre Jason et Médée. C’est la pierre angulaire du spectacle : on voit comment cet amour s’éteint, comme il dévore Médée.

Vous êtes une toute jeune comédienne à la Comédie-Française, déjà distribuée dans un rôle-titre. Quelle ascension !
Oui ! Cela fera deux ans seulement en septembre que je suis entrée à la Comédie-Française. C’est encore très neuf et c’est un cadeau immense que l’on me fait parce que c’est un rôle que j’espérais jouer depuis très longtemps.