Stéphane Lissner, le directeur général de l’Opéra national de Paris et Eric Ruf, l’Administrateur de la Comédie-Française, ont reçu un courrier de Franck Riester, le ministre de la culture et de Laurent Pietraszewski, le secrétaire d’État chargé des retraites. Il invite les directeurs des deux institutions à mener avec lui des concertations pour la mise en oeuvre de la réforme des retraites à partir du début de l’année prochaine jusqu’à l’automne 2020, alors que les deux institutions culturelles sont pratiquement à l’arrêt depuis le début du conflit.
L’Opéra et la Comédie-Française sont les seules institutions culturelles concernées par la réforme du gouvernement. Le régime spécial de l’Opéra date de 1698, sous Louis XIV. Celui de la Comédie-Française remonte à 1914 et avait été justifié par la dangerosité liée à l’alternance des spectacles. Ces deux maisons fonctionnent à plein régime, 6 jours sur 7 pendant onze mois dans l’année. 513 levers de rideau à l’Opéra et 912 à la Comédie-Française pour la saison 2018-2019 sur l’ensemble de leurs salles.
La grève qui touche l’Opéra a entraîné l’annulation d’une cinquantaine de spectacles et les pertes avoisinent désormais les 10 millions d’euros. Même chose à la Comédie-Française, plus de 25 représentations ont été annulées surtout à la salle Richelieu, les deux autres lieux le studio et le Vieux-Colombier sont moins impactés.
Le gouvernement a proposé aux danseurs de Opéra de Paris, en grève contre le projet de réforme des retraites, que le nouveau texte entre en vigueur seulement pour les danseurs recrutés à partir de 2022. « La réforme entrera en vigueur pour les danseurs recrutés après le 1er janvier 2022, tandis que les règles actuelles seront maintenues pour les danseurs recrutés avant cette date » écrivent les Ministres dans leur courrier. Les danseurs de l’Opéra de Paris partent actuellement à la retraite à 42 ans compte tenu de la spécificité et la « pénibilité » de leur métier, des risques de blessure et du fait que la majorité des danseurs peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d’excellence. Dans le courrier à Stéphane Lissner, le gouvernement propose d’élaborer « un dispositif de reconversion professionnelle » pour les quelques danseurs (6 par an en moyenne sur les 5 dernières années) qui s’arrêteront chaque année.
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