Au théâtre de la Bastille, Céline Champinot met en scène le troisième volet de sa trilogie biblico-pop. Une expérience qui vire au calvaire.
Inutile d’y aller par quatre chemins : la dernière pièce de Céline Champinot, Les Apôtres aux cœurs brisés, découverte au théâtre de la Bastille s’impose, haut la main, comme le plus mauvais spectacle jamais vu. Nous en sommes sortis passablement hérissés, mais aussi franchement sidérés que la majorité du public, qui n’a pas de critique à écrire, n’ait pas quitté la salle en cours de représentation – une quinzaine de spectateurs prirent leurs jambes à leur cou ; c’est bien peu -. En dépit du travail évident fourni par l’équipe, à commencer par les cinq comédiennes survoltées qui se démènent au plateau, cette affaire frise le canular théâtral, sans humour aucun.
Troisième volet d’une trilogie biblico-pop – selon les mots de l’autrice -, cette pièce difficile à décrire mêle des thèmes bibliques (l’action se déroule un an après la mort de Jésus), des références à la musique des Beatles (les actrices sont costumées comme les Fab Four époque Sergent Pepper) dans un décor post-apocalyptique (des écrans d’ordinateur et des câbles multicolores pendent du haut de la scène). Le fil narratif est inexistant. Les bouts de texte, déclamés ou hurlés, semblent avoir été écrits dans une langue étrangère. Les chansons pop, traduites en français, sont volontairement massacrées. Et les concepts philosophiques, vaguement platoniciens, laissent une impression de grand n’importe quoi.
Un geste punk ? Même pas. Jamais, on ne saisit où Céline Champinot et les siennes veulent en venir, ce qu’elles critiquent, ou ce qu’elles défendent. Sans objectif, leur outrance ennuie et au-delà de notre incompréhension, aucune image de théâtre ne séduit par sa poésie, sa singularité, sa bizarrerie ou même sa folie. On a l’impression d’assister à une pièce de Beckett jouée par des enfants en descente de LSD : l’expérience est longue et particulièrement anxiogène. Pourtant, la probité nous impose de préciser que dans la salle, le public, plutôt jeune, rit parfois aux éclats. Après mûre réflexion, le mystère reste entier.
Igor Hansen-Love – sceneweb.fr
Les Apôtres aux cœurs brisés – cavern club band
Texte et mise en scène Céline Champinot
Avec Maëva Husband, Élise Marie, Sabine Moindrot, Claire Rappin, Adrienne Winling
Lumière Claire Gondrexon
Scénographie Émilie Roy
Dramaturgie et chorégraphie Céline Cartillier
Composition musicale Antoine Girard et Céline Champinot
Création sonore Benjamin Abitan et Raphael Mouterde Costumes les Céline
Confection costumes Laurence Rossignol
Régie générale Géraud Breton
Production/diffusion Mara Teboul – l’Œil Écoute
Durée : 1h50
Production : Groupe La Galerie compagnie associée, Théâtre Dijon Bourgogne – CNDl.
Coproduction : Théâtre des 13 vents – CDN Montpellier, Comédie de Colmar – CDN Grand Est, Alsace (en cours).
Soutiens : L’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan, Kunstencentrum BUDA, La Spedidam (en cours).
Théâtre de la Bastille, Paris
Du 13 au 28 janvier 2022
Comédie de Colmar, Colmar
Les 31 mars et 1er avril 2022
La Comédie de Saint-Etienne, Saint-Etienne
Du 5 au 8 avril 2022
Théâtre des 13 vents, Montpellier
Du 12 au 15 avril 2022
Sachez que lorsqu’un spectacle vous déplaît à ce point, personne ne vous oblige à rester et encore moins à pondre un article effarant de vacuité. Vous qui avez certainement fait quelques études (si ce n’est des études journalistiques, au moins une licence arts du spectacle ?), vous avez certainement du apprendre ce qu’est analyser un spectacle. Et cela fait partie du travail de journaliste. Vous n’avez pas rédigé une critique mais un paragraphe purement subjectif et objectivement mauvais, sans aucune profondeur d’analyse et de réflexion. Probablement écrit juste après le spectacle, dans le métro, avec le carnet sur vos genoux, sans aucun recul, aucune distance critique. Mais sachez que cet article vous ridiculise et paradoxalement donne envie de voir ce spectacle. Vous devriez vous reconvertir dans la publicité. Merci.
Un spectacle jamais vu oui, de l’audace, une place faites aux actrices virtuoses, une dinguerie, de la précision, une langue musicale…! Merci de la respiration poétique merci
Spectacle hilarant et savant (le critique qui n’y a rien compris ignore manifestement le Nouveau Testament). Les actrices sont extraordinaires. Une excellente soirée qui a transporté la salle…absolument ailleurs, entre l’Île de Houellebecq et Patmos de Saint Jean.