Entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon en 2016, Winterbranch révèle une part plus sombre de l’œuvre de Merce Cunningham. Dans une ambiance dissonante, les corps tombent et se relèvent, en lutte avec la gravité. En écho à cette attraction du sol, le chorégraphe Alessandro Sciarroni a conçu pour les danseurs du ballet une giration vertigineuse et entêtante.
Pour ce programme, le Ballet de l’Opéra de Lyon met en avant la danse comme instrument de compréhension du corps à partir de ses opérations élémentaires : les poussées, les chutes, la gravité, la répétition, le rapport entre verticalité et horizontalité. A priori, rien ne rapproche Merce Cunningham du chorégraphe italien Alessandro Sciarroni, si ce n’est la même volonté d’envisager le corps humain comme potentiel infini, fonctionnant au sein d’un vaste système de signes. Dans Winterbranch, Cunningham cherche à mettre en forme le fait de tomber et de se redresser, comme l’abscisse et l’ordonnée du mouvement. La scénographie en clair-obscur de Rauschenberg et les éclats sonores de 2 sounds – composition minimaliste de La Monte Young – donnent à l’ensemble une tonalité crépusculaire. Comme dans Folk(s), qui poussait la danse folklorique à son point d’implosion, Alessandro Sciarroni s’intéresse à la répétition en tant que limite. Issu du projet « turning », TURNING_motion sickness version, créée pour les danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon, cherche à s’approcher du mouvement perpétuel – au risque du vertige physique. Intrigant croisement entre les derviches tourneurs et le ballet classique, cette pièce soumet les interprètes à un effort de maîtrise et d’endurance, indissociable d’une forme de lâcher-prise et d’assentiment à l’incontrôlable.
Winterbranch / TURNING_motion sickness version
Winterbranch :
Chorégraphie, Merce Cunningham
Musique, La Monte Young, 2 Sounds
Lumières, Beverly Emmons, d’après les lumières originales de Robert Rauschenberg
Décors et costumes, Robert Rauschenberg
Remontée par Jennifer Goggans, Cherryl Therrien
Avec trois danseurs et trois danseuses du Ballet de l’Opéra de Lyon
Pièce créée le 21 mars 1964 au Wadsworth Atheneum (Hartford)
Production originale Merce Cunningham Dance Company, Winterbranch (1964) © Merce Cunningham Trust. All rights reserved.
TURNING_motion sickness version :
Chorégraphie, Alessandro Sciarroni
Musique, Yes Sœur ! (Alexandre Bouvier et Grégoire Simon)
Avec les danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Lyon
Lumières, Sébastien Lefèvre
Costumes, Ettore Lombardi
Assistantes du chorégraphe, Marta Ciappina, Elena Giannotti
Pièce créée le 14 septembre 2016 à l’Opéra national de Lyon dans le cadre de la Biennale de la Danse
Production Opéra national de Lyon
Coréalisation Le CENTQUATRE-PARIS ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings
En partenariat avec France Inter et ARTE
L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon.Durée : 1h10 avec entracte
Le CENTQUATRE-PARIS
18 au 21 Décembre 2019
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