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« Vive le sujet ! – Série 4 » : la danse au croisement des rencontres

A voir, Danse, Festival d'Avignon, Les critiques
Rien d'exceptionnel de Balkis Moutashar Vive le sujet ! Tentatives Série 4 au Festival d'Avignon 2023
Rien d'exceptionnel de Balkis Moutashar Vive le sujet ! Tentatives Série 4 au Festival d'Avignon 2023

Rien d’exceptionnel de Balkis Moutashar / Photo Christophe Raynaud de Lage

Dans le Jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph, les deux propositions du quatrième et dernier volet de Vive le sujet ! Tentatives rassemblent deux chorégraphes qui mêlent leur travail aux disciplines de leurs invités. L’artiste française Balkis Moutashar convie au plateau la jeune romancière Lucie Rico, tandis que le danseur Mohamed Toukabri a choisi de s’associer au plasticien allemand Luca Giacomo Schulte.

Rien d’exceptionnel, de Balkis Moutashar

Connue en France pour son travail autour du costume (Attitudes habillées, De tête en cape), la chorégraphe Balkis Moutashar a décidé de se laisser guider par les mots de la jeune romancière, et néophyte de la danse, Lucie Rico, autrice du Chant du poulet sous vide (POL, 2021) et de GPS (POL, 2022). Les deux femmes développent le récit d’une adolescence banale et morose, qu’elles ont peut-être eu en commun, et qui cherche l’émergence de l’exceptionnel, d’un évènement de bascule. « Je n’avais vu de mes yeux aucune merveille du monde, déclame Lucie Rico. Parfois je confonds mon histoire avec celles qu’on me raconte. Quand est-ce que je vais devenir une histoire dingue ? »

Le texte est majoritairement pris en charge par Lucie Rico, bien qu’elle s’implique également dans des moments de chorégraphie commune avec Balkis Moutashar. Les corps des deux femmes, en combinaison de jean, se répondent alors en miroir dans de lents pas de deux qui traversent le plateau. Le déséquilibre technique entre les deux danseuses est totalement assumé, et là n’est pas le sujet : elles se déhanchent, souriantes, sur ABBA ou Larusso, puis dansent un slow collé-serré, comme à la fin d’un bal de promo. La danseuse guide la novice, comme les mots de l’autrice ont inspiré la chorégraphe pour bâtir son récit, dans une bienveillance et une complicité émouvante.

L’exception survient finalement et bouscule cette langueur adolescente : « L’exceptionnel s’est présenté à moi sous la forme d’un drame. On ne peut pas discuter avec un ouragan ». Et l’enfance quitte définitivement le corps des deux femmes, qui abandonnent leurs combinaisons en jean pour des maillots à paillettes, prêtes à conquérir le monde. « J’ai dit pardon à la réalité et au quotidien. Je leur ai dit : laissez moi revenir avec vous. Alors, avec un peu d’imagination, les gestes deviendraient exceptionnels. »

For the Good Times, de Mohamed Toukabri

De son côté, le jeune chorégraphe Mohamed Toukabri, formé à l’école bruxelloise P.A.R.T.S. dirigée par Anne Teresa De Keersmaker, invite sur scène le plasticien allemand Luca Giacomo Schulte pour une variation tendre et poétique. Les deux artistes rendent hommage à Raimund Hoghe, célèbre chorégraphe allemand, décédé en 2021, Luca Giacomo Schulte ayant été l’un de ses très proches collaborateurs. Ici aussi, deux esthétiques se rencontrent et dialoguent : l’expertise des arts visuels et de la scénographie de Luca Giacomo Schulte et la danse de Mohamed Toukabri. Trois tableaux se succèdent. Lors de chacun d’eux, les corps des deux artistes s’organisent autour d’objets de couleurs vives – des carrés de tissus, un verre d’eau, des cailloux peints en rouge, des rectangles jaunes – qui sont disposés religieusement sur le plateau, à la manière d’un rituel mortuaire.

Peu à peu, ces reliques éparpillées sculptent l’espace de danse des deux artistes qui évoluent autour, comme pour rendre hommage à leurs morts à travers leurs corps. « Qu’ils ont de la chance, d’avoir quitté ce monde », chante le rappeur Disiz, entre deux airs lyriques. Comme image finale, les deux artistes se rejoignent pour sculpter ensemble un monticule de terre, une tombe pour leurs souvenirs. Ici aussi, deux corps différents – là où Mohamed Toukabri est vibrant de finesse et d’apesanteur, Luca Giacomo Schulte est ancré dans le sol et joue sur la rigidité. Mais, ici aussi, chacun guide tour à tour l’autre pour créer un univers visuel inédit, où les individualités s’opposent, se regardent, pour finalement se rencontrer.

Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

Vive le sujet ! Tentatives – Série 4

Rien d’exceptionnel 
Chorégraphie Balkis Moutashar
Texte Lucie Rico
Avec Balkis Moutashar, Lucie Rico
Assistanat à la chorégraphie Clémence Galliard, Lisa Vilret
Production association Kakemono
Coproduction SACD, Festival d’Avignon, Étoile du nord Scène conventionnée d’intérêt national art et création pour la danse et les écritures contemporaines
Avec le soutien de la Ménagerie de Verre dans le cadre du dispositif Studiolab, Accrorap Direction Kader Attou, Marseille Objectif Danse

For the Good Times
Chorégraphie et interprétation Luca Giacomo Schulte, Mohamed Toukabri

Production Caravan Production
Coproduction SACD, Festival d’Avignon, Hoghe+Schulte Company
Avec le soutien de Needcompany (Bruxelles), Tanzhaus NRW (Düsseldorf)

Durée : 1h30

Festival d’Avignon 2023
Jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph
du 19 au 25 juillet

21 juillet 2023/par Fanny Imbert
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