Médée accomplit un voyage qui est une œuvre d’amour : sa nature se construit sur sa souffrance et s’en nourrit. Elle choisit la culpabilité ! Son histoire l’exige, c’est sa nature. C’est une barbare qui ne reconnaît d’autre autorité que son propre instinct, pour cela elle s’attache désespérément au concept de liberté. Pour elle, il est rassurant de se croire libre, de pouvoir choisir son propre destin, de pouvoir le faire et le défaire de ses propres mains. Son appartenance à un groupe familial, à une classe, une nation ou une religion, limite sa présumée liberté, car Médée se sent étrangère de toute façon. Sa tragédie consiste en la difficulté de maintenir conscientes ses pulsions primitives, tout en luttant désespérément, afin qu’elles ne se transforment pas en règles à respecter !
J’imagine un voyage autour du personnage de Médée entourée d’hommes qui sont des victimes de Corinthe.
J’imagine que ces hommes rêvent de ventres fertiles, de vagissements de nouveaux-nés, de rubans et de trousseaux d’enfants attendus. J’imagine l’attrait de ce spectacle dans un lieu plein de grâce et de sons, où l’atmosphère du théâtre lui-même souligne la dramaturgie de l’histoire. Où à meubler suffiraient un chant et un silence. Où la parole de Médée éclate simple et claire. Note d’intention d’Emma Dante
Verso Medea, spectacle-concert d’après Euripide d’Emma Dante
Musique et chants
Fratelli Mancuso
Lumières
Marcello D’Agostino
Avec
Elena Borgogni Médée
Carmine Maringola Giasone – Mariarca
Salvatore D’Onofrio Creonte – Giuseppina
Sandro Maria Campagna Messaggero Caterina
Roberto Galbo Rosetta
Davide Celona Mimma
Production Compagnia Sud Costa Occidentale, Palerme
Organisation Aldo Miguel Grompone, RomeBouffes du Nord
du 10 mai 2016 au 28 mai 2016
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