Le L.A. Dance Project sous la houlette de Benjamin Millepied est de retour à Paris et nous donne des nouvelles de la création vue de la Cité des Anges. Récit d’une soirée au Théâtre des Champs-Elysées.
Les passages du L.A. Dance Project se suivent mais ne se ressemblent pas du côté de l’avenue Montaigne. Ainsi après une programmation 100% Millepied l’an passé, la jeune troupe joue la carte de la diversité. Soit 4 programmes de chorégraphes tous plus ou moins liés à Los Angeles et un prologue –ce dernier dans les espaces publics du Théâtre des Champs-Elysées et signé Tino Sehgal. Split Step de Emily Mast et Zack Winokur ne manque pas de charme avec des lumières soignées rappelant la nuit urbaine et des jeux de mouvements. Les danseurs passent ainsi de gestes tout en tension à la fluidité d’un ensemble. Chaque passage prend des allures de scène de genre portée par la partition de Evan Mast. Encourageant.
La seconde pièce de cette soirée Made in L.A. est plus intrigante encore. Kinaesonata est l’œuvre de Bella Lewitzky. Un rapide coup d’œil dans les livres d’histoire de la danse aux Etats-Unis nous apprend que cette fille d’immigrés russes a compté dans le développement d’un courant chorégraphique californien. Interprète de Lester Horton puis artiste indépendante Bella Lewitzky va créer sa propre technique et s’imposer comme une pédagogue hors norme. Quasi inconnue en France elle revit par la grâce de cette programmation. Kinaesonata est riche de sauts et de courses, parodie la rythmique des gymnastes puis prend le temps d’un solo hommage lointain au Faune des Ballets russes. Datée des années 70 cette création peut sembler étrangère aux préoccupations de l’époque marquée par les mouvements de libération. Une petite musique néanmoins retient notre attention dans une approche poétique singulière. Les corps paraissent ici des notes d’une partition plus grande que nature. Sur la musique de Alberto Ginastera Kinaesonata a le charme évanescent d’une époque révolue.
5 Live Calibrations qui suit, de Madeline Hollander, fait vite retomber la tension hélas. Dans des costumes disgracieux les interprètes du L.A. Dance Project paraissent à la peine dans un exercice assez vain de répétitions d’une gestuelle fade. A oublier.
Hearts & Arrows de Millepied, déjà vu et plébiscité par le public, clôt cette soirée avec élégance. Benjamin Millepied y excelle dans un registre de portés et d’effets de groupe. Son Romeo et Juliette attendu l’an prochain devrait nous donner des nouvelles fraîches du plus américain des chorégraphes français.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Made in L. A.
Avant la représentation dans les espaces publics du Théâtre
(sans titre) (2018/19)
Tino Sehgal chorégraphie
Coproduction Luma, ArlesKinaesonata
Bella Lewitzky chorégraphie, pièce remontée par Walter Kennedy
Charles Gaines concept visuel
Alberto Ginastera musique (Sonate pour piano n°1, Op. 22 interprété par HyeJin Kim)
La Colburn School est fière de soutenir L.A Dance Project en rendant possible l’enregistrement de la Sonate pour piano no 1, opus 22, d’Alberto Ginastera.
Remerciements particuliers à l’artiste et ancienne élève du Conservatoire de Colburn, HyeJin Kim
François-Pierre Couture lumières
Jessica Owen costumesSplit Step
Une pièce de Zack Winokur et Emily Mast
Christopher Kuhl lumières
Evan Mast musique originale
Yehuda Duenyas design sonore
Emily Mast & Zack Winokur en collaboration avec Anthony Bryant, Daisy Jacobson, David Freeland Jr., Doug Baum, Gianna Reisen, Janie Taylor, Mario Gonzalez et Rachelle Rafailedes
Jessica Owen, costumes
Coproduction Luma, Arles5 Live Calibrations
Madeline Hollander chorégraphie
Celia Hollander musique originale
François-Pierre Couture lumières
Anna-Sophie Berger costumesHearts & Arrows
Benjamin Millepied chorégraphie
Philip Glass musique
Quatuor pour cordes n° 3 (Mishima) interprété par Kronos Quartet – 1985, Dunvagen Music Publishers Inc. (ASCAP). Utilisé avec la permission de l’auteur. Interprété par Kronos Quartet – Nonesuch Records. Enregistré en 1993. Produit par Judith Sherman, Kurt Munkacsi et Philip Glass.
Liam Gillick concept visuel
Roderick Murray lumières
Janie Taylor costumes
Première le 25 septembre 2014, Opéra Théâtre de Saint-Etienne
Première avec le design visuel le 1er décembre 2014, Miami
Commande de Van Cleef & Arpels.Durée du spectacle
1ère partie : 45mn environ – Entracte : 20mn – 2e partie : 40mn environCoréalisation Productions Internationales Albert Sarfati / Théâtre des Champs-Elysées
Théâtre des Champs-Elysées
JEUDI
31 octobre
20H00
VENDREDI
1 novembre
20H00
SAMEDI
2 novembre
20H00
DIMANCHE
3 novembre
17H00
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