Elfriede Jelinek a écrit ce monologue fleuve en réaction à l’évacuation violente de demandeurs d’asile en 2013 à Vienne. Sur scène, ce sont de multiples voix qui parlent, voix des vivants et des morts, voix des exclus et des nantis, comme un chœur qui jaillit du monde. Une tragédie moderne pour une soirée exceptionnelle mise en scène par Ludovic Lagarde.
Les Suppliants déroute et fascine tout à la fois. La grande dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek a écrit ce monologue fleuve en réaction à l’évacuation violente de demandeurs d’asile en 2013 à Vienne. Ce sont de multiples voix qui parlent, voix des vivants et des morts, voix des exclus et des nantis, comme un chœur qui jaillit du monde. Comme tous les textes de théâtre de Jelinek, tous les registres sont mêlés : la tragédie – comme le titre l’indique en nous rapprochant d’Eschyle –, la philosophie, et la vie la plus quotidienne. Sa langue splendide traverse tous les registres et compose une odyssée à la hauteur de la douleur humaine. Ludovic Lagarde avait déjà proposé une première lecture de ce texte lors du dernier festival Reims Scènes d’Europe, il poursuit, pour une grande soirée exceptionnelle, son geste de mise en scène pour donner à cette tragédie moderne tous ses prolongements : littérature, textes politiques, poésie, récits contemporains et discours juridiques s’entrechoquent, produisant une sonorité neuve.
Les Suppliants
TEXTE ELFRIEDE JELINEK
TRADUCTION MAGALI JOURDAN, MATHILDE SOBOTTKE
MISE EN SCÈNE LUDOVIC LAGARDELa Comédie de Reims
Le 29 mars 2018
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !