L’ancien pensionnaire de la Comédie-Française Nâzim Boudjenah a été condamné ce vendredi à neuf mois de prison, avec un sursis probatoire de deux ans, pour des menaces de mort contre les élues écologistes Sandrine Rousseau et Alice Coffin.
Pendant deux ans, il devra suivre des soins psychologiques et a pour interdiction d’entrer en contact avec les victimes. Il a également été condamné à une amende de 300 euros et devra suivre un stage de lutte contre la haine en ligne. L’ancien comédien de 52 ans, licencié à la suite de cette affaire en février dernier de la Comédie-Française, avait déjà été condamné en juin 2021, à Paris, à six mois d’emprisonnement avec sursis pour des menaces de mort proférées en 2019 et 2020 contre une ancienne petite amie, Marie-Coquille Chambel, avec un sursis probatoire de deux ans. Il comparaissait ce vendredi pour avoir proféré une nuit de juillet 2024 des menaces de mort, en récidive légale, sur le réseau social X, à l’encontre de la députée Sandrine Rousseau et de l’élue et militante féministe Alice Coffin.
À la barre, Nâzim Boudjenah a reconnu tous les faits. « Je tiens à réitérer mes excuses auprès de Sandrine Rousseau, Alice Coffin, Marie-Coquille Chambel aussi », a-t-il déclaré. « C’est une époque où j’étais perdu », a-t-il expliqué, rappelant que cela faisait cinq ans qu’il était « sous le coup de plusieurs procédures initiées » par son ex-petite amie. « Je me souviens que j’étais dans un état de détresse totale », a-t-il dit, indiquant qu’il s’était un temps retrouvé « à la rue ». Il a par ailleurs souligné qu’il y avait « dans l’air un discours » qui faisait qu’entre deux parties, un homme et une femme, « l’homme n’a aucune chance ».
Appelée à témoigner, Sandrine Rousseau a rappelé qu’elle avait déjà été condamnée pour des « violences verbales ». « La question c’est qu’est-ce qu’il a compris de cette condamnation ? », a-t-elle lancé. « À quel moment on se dit que des menaces de viol et des menaces de meurtre, ce n’est pas si grave ? », a-t-elle encore demandé.
« J’ai entendu cette espèce de rengaine sur ‘pauvre de nous les hommes’ et ‘ces folles de féministes’ », a pointé pendant ses réquisitions la procureure, rappelant que « 85% des violences physiques et 97% des violences sexuelles » étaient commises « par des hommes ». « Les femmes et les enfants sont très largement en danger face aux violences, que ce soit dans l’espace public, dans le cadre de l’intimité et maintenant dans le cyberespace », a-t-elle asséné.
© Agence France-Presse
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