Thomas Quillardet monte un texte de Tiago Rodrigues, Tristesse et joie dans la vie des girafes à la Chapelle des Pénitents Blancs. Ce spectacle jeune public est construit autour du manque, de l’absence, de la quête d’une jeune fille pour combler ce vide, le tout dans une scénographie très inventive à l’orée entre bruitage et théâtre d’objets.
Girafe est une grande fille qui vient de perdre sa mère, auteure à succès. On l’appelle ainsi car elle est beaucoup trop mûre pour son âge, que ce soit de corps ou d’esprit. Son père, acteur désargenté, n’a pas les ressources pour payer l’abonnement télévisé et la jeune fille se retrouve sans Discovery Channel, sa chaîne favorite qui devait l’aider à faire un exposé pour l’école. Bien décidée à ne pas laisser la pauvreté, le manque, entre ses rêves et elle, elle se met en quête, en compagnie de son ours en peluche Judy Garland, d’une solution à son problème.
Le texte de Tiago Rodrigues nous frappe d’abord par la construction scientifique que l’héroïne se fait de son entourage. Les adultes ne s’embrassent pas, ils « fabriquent des baisers » et les enfants sont « la version minimale d’une personne ». L’humain est ainsi disséqué comme une machine et ses faits et gestes sont classifiés dans un système qui donne à Girafe une grille de lecture du monde de ce pragmatisme étonnant mais douloureux que l’on entend souvent chez les jeunes orphelins. Mais Tiago Rodrigues, coutumier du fait, glisse quelques piques provocantes dans son texte : l’ours en peluche est ici un personnage d’une grossièreté extrême. Il ne manque jamais une occasion de déverser un flot de gros mots sur sa propriétaire et plus généralement sur le monde qui l’entoure. Ce trait de caractère qui plait beaucoup aux enfants dans la salle – ah, les jeux avec l’interdit ! – risque de faire grincer les dents aux parents qui les accompagnent. Plus encore, ce comportement outrancier empêche le texte d’atteindre une dimension poétique pourtant appelée par une telle situation.
La scénographie, très ingénieuse, contribue néanmoins à créer une ambiance merveilleuse. Dans une cage de métal, laissant à vue tous les portants et les ficelles, comme pour une histoire qu’un enfant se raconte à lui-même, on voit apparaître une chambre, une tente, le bureau d’un premier ministre et la rue avec ses prédateurs. La lumière et les objets, les bruits que recrée l’héroïne font de cet espace un lieu de tous les rêves. Des songes qui viennent combler le fossé atroce causé par l’absence de mère, et qui permettront à l’enfant de se reconstruire, avec force et humour.
Tristesse et Joie dans la vie des girafes
Texte : Tiago Rogrigues
Traduction et mise en scène : Thomas Quillardet
Scénographie : Lisa Navarro
Lumière : Sylvie Melis
Costumes : Frédéric Gigout
Assistanat à la mise en scène : Claire Guièze
Avec : Marc Berman, Jean-Toussaint Bernard, Maloue Fourdrinier, Christophe Garcia
Production 8 avril
Coproduction Le Théâtre Scène nationale de Saint-Nazaire, Théâtre Paul Éluard (Choisy-le-Roi), Festival d’Avignon, Théâtre Jean Arp (Clamart), Théâtre de La Coupe d’Or (Rochefort), Terres de Paroles Seine-Maritime – Normandie
Avec le soutien d’Artcena, Drac Île-de-France, Maison Antoine Vitez et pour la 71e édition du Festival d’Avignon : Fondation Raze
Résidence Le Théâtre Scène nationale de Saint-Nazaire
Tristesse et joie dans la vie des girafes de Tiago Rodrigues, traduction Thomas Quillardet, est publié aux éditions Les Solitaires intempestifs.
durée estimée 1h10 – à partir de 10 ansThéatre du Rond-Point
23 février – 3 mars 2024
Mais, c’est très mauvais. Un grand portique pour monter trois tissus légers, Des acteurs qui jouent comme au vaudeville des années 50 et cerise sur le gâteau un enfant qui fait un chantage à un adulte en le menaçant de pédophilie si celui ci ne lui donne pas ce qu’il veut. Comment ose t’on monter un tel spectacle? Aucune légèreté ni inventivité. Que comprennent les enfants aux coupes budgétaires, ils ne rient qu’à bordel de merde de putains de . … navrant.