Tout sur la saison 2017/2018 du Théâtre de la Ville

« Avec un taux de remplissage de 80%, le public a suivi le nomadisme dû aux travaux en cours place du Châtelet« . Emmanuel Demarcy-Mota s’est réjoui de ce chiffre en présentant la deuxième saison « hors les murs » du Théâtre de la Ville avec plus de 30 nouvelles créations en danse, en théâtre et en musique, venues de 26 pays représentant tous les continents. 15 nouveaux artistes sont programmés pour la première fois dans cette saison éclatée sur 18 lieux.

Le Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert par Jérôme Deschamps avec Micha Lescot ouvrira la saison en septembre à l’Espace Cardin. Les choix d’Emmanuel Demarcy-Mota se sont portés sur la redécouverte d’œuvres méconnues du répertoire mondial : Mme Klein de Nicholas Wright créé par Brigitte Jaques-Wajeman, Le Traitement de Martin Crimp par Rémy Barché ou la recréation de L’État de siège d’Albert Camus.

Katie Mitchell va mettre en scène en français La Maladie de la mort de Marguerite Duras avec Lætitia Dosch, et Irène Jacob. Deux grands metteurs en scène internationaux s’attaquent à deux grands auteurs. L’anglais Simon McBurney à Stefan Sweig avec La Pitié dangereuse et le russe Anatoli Vassiliev à Tchekhov avec Le Récit d’un homme inconnu. Dans cette saison théâtrale le public pourra applaudir des spectacles déjà créés comme En Manque de Vincent Macaigne (Vidy cet automne), Les Parisiens d’Olivier Py (cet été à Avignon), Espæce d’Aurélien Bory (Avignon 2016), Melancholia Europea de Bérangère Janelle (MC2). Deux spectacles de Mohamed El Khatib dans le cadre du Festival d’ Automne sont programmés dont le fameux Stadium avec 53 supporters du RCL Lens.

Côté danse le public pourra retrouver les chorégraphes Israel Galván, Angelin Preljocaj, Maguy Marin, Hofesh Shechter, Akram Khan, Anne Teresa De Keersmaeker, Honji Wang et Sébastien Ramirez, Jérôme Bel, Dimitris Papaioannou, Emanuel Gat, Pina Bausch et Christian Rizzo. Parmi les reprises le Love Supreme d’Anne Teresa De Keersmaeker et de Salva Sanchis sur la musique de John Coltrane.

En danse comme en théâtre, nombre de projets donneront la « parole » à des témoins du monde d’aujourd’hui et porteront un regard à la fois singulier et citoyen sur les temps que nous traversons : le danseur syrien Mithkal Alzghair évoquera le corps face à la guerre et à l’exil, les Colombiens de Mapa Teatro, la guérilla et le processus de paix, la chorégraphe chinoise Wen Hui revisitera les ballets officiels de la Révolution culturelle, la Coréenne Lyon Eun Kwon dansera pour échapper au service militaire de son pays, tandis que Robyn Orlin évoquera Louis XIV et le chorégraphe burkinabé Salia Sanou le drame des réfugiés.