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Une Brèche qui tranche net

À la une, A voir, Festival d'Avignon, Les critiques, Paris, Théâtre

Photo Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

A la fin du Festival d’Avignon en 2019, Tommy Milliot assurait la création de la dernière pièce de Naomi Wallace, La Brèche, un texte fort, captivant et dérangeant qui ausculte la cruauté inconséquente de jeux adolescents. Il est à l’affiche au 104.

Monté par Tommy Milliot, La Brèche est un spectacle qui tranche net. Il se situe aux antipodes des formes spectaculaires envahissantes, des Odyssées boursouflées, des discours hurlés qui ont lourdement fait crouler cette édition du Festival sous de vains et criards effets. Au gymnase du lycée Mistral, s’impose enfin la force d’un geste sensible qui va à l’essentiel et peut parfois subjuguer. Il se traduit scéniquement dans une forme non dénuée de sophistication, mais qui se présente dans sa radicale simplicité. Le plateau nu est une sorte de no man’s land très peu éclairé et sur lequel tombe une légère bruine. A la fois ouvert et confiné, l’espace figure un sous-sol, un terrain vague, un « quelque part » dans une ville de banlieue, possiblement le Kentucky d’où est originaire Naomi Wallace. L’écriture crûment réaliste de la dramaturge américaine, toujours trop peu montée en France, se charge d’évoquer les images absentes au plateau.

Au cœur de La Brèche, éclate sèchement le drame de quatre adolescents qui, en se lançant un défi puéril et insoucieux pour se prouver la puissance des liens qui les unissent, commettent l’irréparable. Entre Jade, jeune fille au caractère bien trempé, aussi désirable qu’intimidante, son frère Acton, grand échalas pestiféré, Frayne et Hoke, ses camarades et faux protecteurs, se jouent insidieusement les débordements d’une jeunesse submergée, maladroitement confrontée au désir et à l’excès. La construction originale de la pièce juxtapose et fait s’alterner deux époques. Ces allers-retours temporels entre les années 70 et 90 obligent sept comédiens à interpréter les quatre personnages. L’habile procédé permet d’axer l’intrigue autant sur le fait malheureux que sur ses répercussions dans un avenir proche. Quatorze ans plus tard, devenus adultes, ils se retrouvent à l’occasion de l’incinération d’Acton qui s’est suicidé en se jetant d’un pont. Les révélations s’accumulent, la vérité éclate, difficile à assumer.

Tommy Milliot, qui a créé sa compagnie Man Haast en 2014, est un jeune artiste dont La Brèche est seulement la troisième mise en scène. Il est déjà venu à Avignon, aussitôt après avoir remporté le prix du Festival Impatience avec Lotissement de Frédéric Vossier porté à la scène dans une même veine minimaliste et éloquente. Il démontre une nouvelle fois son approche franchement contemporaine et essentialiste du texte comme de la scène. On peut émettre quelques réserves, notamment le noir dans lequel est constamment plongé le plateau et qui ne permet pas de voir assez le visage des acteurs, la raideur du jeu un peu trop vert et bridé, mais la puissance du texte restituée nous a réellement secoué, chamboulé.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

La Brèche
Texte Naomi Wallace
Traduction Dominique Hollier
Mise en scène et scénographie Tommy Milliot
Avec Lena Garrel, Matthias Hejnar, Pierre Hurel, Dylan Maréchal, Aude Rouanet, Alexandre Schorderet, Edouard Sibé
Dramaturgie Sarah Cillaire
Lumière Sarah Marcotte
Son Adrien Kanter
Décor et construction Jeff Garraud
Assistanat à la mise en scène Matthieu Heydon

Production Man Haast
Coproduction Festival d’Avignon, Pôle Arts de la Scène – Friche La Belle de Mai (Marseille), Théâtre Joliette Scène conventionnée pour les expressions contemporaines (Marseille), Théâtre du Bois de l’Aune (Aix-en-Provence), Centquatre-Paris
Avec le soutien de Artcena, Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Département des Bouches-du-Rhône, Ville de Marseille, Spedidam, Fondation FACE, Fonds d’insertion pour jeunes artistes dramatiques Avec l’aide de Nanterre-Amandiers Centre dramatique national, Théâtre Ouvert Centre national des dramaturgies contemporaines (Paris), Montévidéo Centre d’art (Marseille), La Fabrique (Ateliers décors) du Théâtre des 13 vents Centre dramatique national Montpellier
Avec la participation artistique de l’Ensatt
En partenariat avec France Médias Monde.

Durée : 1h50

Le 104, Paris
du 7 au 17 octobre 2020
les 15 et 16 octobre à 20h30, le 17 octobre à 18h30

8 octobre 2020/par Christophe Candoni
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