La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a reçu hier en fin d’après-midi, les organisateurs des grands festivals/concerts et les syndicats des branches concernées mercredi soir, suite aux déclarations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui avait évoqué devant le Sénat, la nécessité que soient « annulés ou reportés » des évènements culturels ou sportifs à l’été 2024, en raison de la mobilisation massive des forces de l’ordre pour les JO (26 juillet au 11 août). Rima Abdul Malak a tenté de les rassurer en disant vouloir chercher « au cas par cas » des solutions. Tiago Rodrigues, le nouveau directeur du Festival d’Avignon a participé à la réunion.
Avez-vous senti que la ministre de la Culture à vos côtés ? Avec l’envie de défendre la culture et de ne pas opposer la culture au sport ?
Cette réunion était beaucoup plus positive que les déclarations du ministre de l’Intérieur la semaine dernière, parce que c’était une réunion de concertation, et d’écoute. Elle a débuté par l’envie expresse de la ministre de la Culture de chercher des solutions pour que les manifestations culturelles et les grands festivals puissent se dérouler l’été 2024. Avec tous les collègues, on a eu l’opportunité d’exprimer notre ressenti et celui de tous les français qui ne comprennent pas cette idée que les Jeux Olympiques pourraient amener à l’annulation des manifestations culturelles et sportives. Au contraire, les Jeux Olympiques doivent être un levier à cette idée de l’exception culturelle de la République française. Et l’idée exprimée par le ministre de l’Intérieur la semaine dernière est contraire à l’esprit des Jeux olympiques et à l’esprit de la culture française. Pour un Portugais comme moi qui arrive en France pour diriger l’un des plus grands festivals de théâtre d’Europe, c’est très surprenant d’imaginer que les Jeux olympiques annuleraient la culture française. Ce serait aussi un acte d’anti décentralisation, un abandon des territoires, de la mission de service public. L’impact économique de nos manifestations culturelles est incroyable pour nos territoires, pour les populations. Surtout dans cette période post pandémie, où chacun a consenti de gros efforts pour faire revenir le public, et pour le renouveler. Priver les territoires et les populations de nos festivals serait inacceptable.
La Ministre souhaite trouver les solutions pour que toutes les manifestations culturelles puissent se dérouler. Quelles sont les pistes ?
Pour le moment, on a beaucoup de pistes sur la table. Les dates des Jeux olympiques sont figées, ce serait donc à nous de nous adapter, l’équipe du Festival d’Avignon va commencer une réflexion collective, avec nos partenaires, la mairie d’Avignon, le département, l’agglomération, la région, tous les collectivités au delà de l’Etat qui sont parties prenantes dans la vie du Festival d’Avignon. Et bien sûr un dialogue très étroit a déjà débuté avec nos partenaires du Off pour maintenir le Festival d’Avignon en 2024.
Au cours de cette réunion, la ministre a dit qu’il faudrait peut-être revoir la temporalité et le calendrier de certains festivals. Cela peut-il être une solution ?
Le festival d’Avignon est très conditionné par le début des vacances scolaires. Et on espère que dans cet esprit d’adaptation que le ministère de l’Education nationale soit inclus dans la réflexion, soit au niveau national, soit au niveau local, avec un ajustement du calendrier des vacances scolaires qui permettrait de créer une marge, pas seulement pour nous mais pour d’autres festivals.
Etes-vous un peu plus rassuré que la semaine dernière ?
Il nous manquait beaucoup d’informations la semaine dernière. C’est pourquoi je n’ai pas pris la parole immédiatement. La situation est très complexe et très inquiétante. Mais il y a une voie ouverte pour trouver des solutions.
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