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Sylvain Creuzevault défend les « sans-dents »

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Le Capital

Sylvain Creuzevault s’appuie sur le Capital de Marx (1867) pour raconter un pan de l’histoire de France post-révolutionnaire en 1848. C’est aussi le prétexte pour réfléchir à la notion de travail, de partage, et de ressusciter ce livre finalement peu connu. Un spectacle érudit teinté d’une bonne dose d’humour.

Voilà un spectacle qui s’intéresse aux « sans-dents » ! Créé en mars dernier au NTA à Angers, le spectacle de Sylvain Creuzevault est engagé. Il souhaite réveiller les consciences prolétaires et les combats socialistes révolutionnaires dans une époque où à gauche il est plus souvent question de social-démocratie que de socialisme ou de communisme.

Dans un dispositif bi frontal, dont on doute parfois de sa totale efficacité (on perd souvent des bribes de textes), les comédiens nous embarquent dans une balade révolutionnaire joyeuse et délurée. Cela débute par une rencontre imaginaire entre Michel Foucault et Sigmund Freud, un monologue comique magnifiquement interprété par Arthur Igual.

Puis l’on se retrouve dans un club politique parisien avec Blanqui, Ledru-Rollin, Raspail, Barbès. Nous sommes mai 1848. Ils commentent les résultats des élections du 23 avril 1848, les premières au suffrage universel qui envoient à l’Assemblée constituante une écrasante majorité de républicains modérés, des monarchistes et des bonapartistes. C’est la déception dans leurs rangs. Ces républicains contestent l’immobilisme du gouvernement. Ils rêvent d’un État fort qui organise le monde du travail et du commerce. Louis Blanc émet l’idée de la constitution d’un ministère du Travail et du Progrès pour améliorer la cause des classes populaires. Il est aussi question de soutenir la Pologne contre l’invasion des prussiens (on pense alors à la situation en Ukraine). Ils préparent donc la fameuse manifestation du 15 mai 1848.

Puis on saute quelques années, on se retrouve en Allemagne dans un banquet de mariage en 1919 où il est évoqué la mémoire de Rosa Luxembourg assassinée à Berlin en janvier de la même année. C’est alors le début du productivisme. Albrecht, un ouvrier est invité à la noce, on lui apporte l’assiette du pauvre et il raconte ses journées à l’usine. Cette partie casse un peu le rythme, la lumière qui était jusque là en plein feux devient tamisée, il y a petit risque de décrochage pour le spectateur. Puis retour en France en 1849, c’est l’heure du procès des chefs républicains compromis dans la manifestation du 15 mai 1848: Blanqui, Raspail, Barbès et l’ouvrier Albert. Les scènes du procès sont franchement drôles et bien enlevées.

Au centre de l’espace bi frontal, les comédiens jouent souvent à la table. C’est en fait une véritable prouesse de nous tenir en haleine dans un spectacle avec autant de références historiques dont la plupart nous sont sorties de la tête. On parvient toujours à se raccrocher à une citation, à une réflexion, et on effectue le parallèle avec la propre actualité qui nous environne. Et puis il y a une telle vivacité et une telle espièglerie dans le jeu qu’il est difficile de décrocher.

La pièce s’achève par un face à face autour de la marchandisation de l’économie et l’ensemble des comédiens entonnent le chant révolutionnaire La Semaine sanglante de Jean-Baptiste Clément écrite en 1871 à Paris. C’est un spectacle fougueux et énergique dont on sort un peu plus érudit qu’en entrant. C’est la magie du théâtre !

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Le Capital de Karl Marx

mise en scène Sylvain Creuzevault

avec

Vincent Arot,

Benoit Carré,

Antoine Cegarra,

Pierre Devérines,

Lionel Dray,

Arthur Igual,

Clémence Jeanguillaume,

Lucette Lacaille,

Léo-Antonin Lutinier,

Frédéric Noaille,

Amandine Pudlo,

Sylvain Sounier,

Julien Villa,

Noémie Zurletti

lumière Vyara Stefanova

scénographie Julia Kravtsova

costumes Pauline Kieffer

régie générale François Sallé

production et diffusion Élodie Régibier

production Nouveau Théâtre d’Angers – centre dramatique national Pays de la Loire, La Colline – théâtre national, Festival d’Automne à Paris, Comédie de Valence – centre dramatique national Drôme Ardèche, La Criée – théâtre national de Marseille, Le Parvis – scène nationale Tarbes Pyrénées, Printemps des comédiens, MC2 : Grenoble, La Filature – scène nationale de Mulhouse, L’Archipel – scène nationale de Perpignan, Le Cratère – scène nationale d’Alès, Scènes croisées de Lozère, Théâtre national de Bruxelles, GREC 2014 Festival de Barcelona avec le soutien du Théâtre Garonne et du Théâtre national de Toulouse

Durée: 2h30

 

Théâtre de la Colline

Festival d’Automne

du 05 Septembre 2014
au 12 Octobre 2014

du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h

5 et 6 novembre 2014

La Scène Watteau – Scène conventionnée de Nogent-sur-Marne

du 26 au 29 novembre 2014

MC2 : Grenoble

4 et 5 décembre 2014

L’Archipel – Scène nationale de Perpignan

du 5 au 7 février 2015

La Filature – Scène nationale de Mulhouse

du 13 au 14 février 2015

Le Cratère – Scène nationale d’Alès

du 11 au 14 mars 2015

Bonlieu – Scène nationale d’Annecy

du 13 au 16 mai 2015

Théâtre national – Bruxelles,

en partenariat avec le Kunstenfestivaldesarts

 

7 septembre 2014/par Stéphane Capron
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