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SStockholm, genèse en cave

À la une, Décevant, Les critiques, Théâtre

® Pierre Planchenault

Après l’excellent Sandre (2014), le collectif Denisyak reprend au TnBA à Bordeaux sa première création, SStockholm, inspirée de l’affaire Natasha Kampusch. En vain, car on l’oubliera aussitôt.

Lorsque le collectif Denisyak, fondé en 2010 par l’auteure Solenn Denis et le comédien et metteur en scène Erwan Daouphars, présentent Sandre en 2016 au Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (TnBA) dont ils sont artistes associés depuis deux ans, puis dans le Off à Avignon et à la Maison des Métallos, c’est pour beaucoup une découverte. Né au sein de la Pépinière du Soleil Bleu et du Glob Théâtre, le duo sévit jusque-là essentiellement en Région Aquitaine, où il est toujours basé. Rares sont donc les personnes qui avaient vu leur première création. Sa reprise à Bordeaux cette saison est l’occasion d’assister à rebours à la genèse du collectif. Chose rare, à une époque où une création chasse l’autre au rythme de plus en plus effréné des saisons. Hélas, SStockholm fait partie des premières fois qu’il vaut mieux ne garder qu’en souvenir.

En s’installant sur l’un des deux gradins qui délimitent un plateau très sombre, on pouvait pourtant espérer une force, une étrangeté proche de celles de Sandre. Posées sur la terre qui recouvre la scène, la petite table en formica et les deux chaises qui soulignent le vide alentour rappellent le fauteuil et le lampadaire de l’autre pièce, où Erwan Daouphars déployait le monologue d’une mère infanticide écrit par Solenn Denis. La solitude, l’enfermement de Sandre étaient en germe dans SStockholm. De même que l’amour monstrueux, l’amour à mort, comme le suggère le titre qui évoque un syndrome célèbre : l’empathie que développe un otage pour son geôlier. Denisyak a de la suite dans les névroses. C’est à peu près tout ce qu’on retiendra de ce spectacle.

Attablés comme des géants dans une maison de poupée, Erwan Daouphars et Faustine Tournan – le collectif souhaite inviter dans chaque pièce des artistes extérieurs – forment d’abord un couple singulier, mais plutôt joyeux. Piochant dans la même assiette, ils se nourrissent d’œufs et de jambon en discutant de choses et d’autres. D’un western, de cactus, de la guerre froide… Mari et femme ? Père et fille ? Lorsque l’homme demande à sa compagne de faire une division, et qu’au lieu du résultat elle inscrit à la craie « C’est toi qui me baises », la relation échappe aux schémas classiques. Mais le trouble dure peu. Une fois établie l’identité des personnages – le geôlier et sa victime enfermée dans une cave donc, inspirés de l’affaire Natascha Kampusch qui a fait beaucoup de bruit en 2006 –, SStockholm perd toute ambiguïté.

Malgré une tentative de brouillage des frontières entre réel et imaginaire, Erwan Daouphars et Faustine Tournan peinent à donner de l’épaisseur à la violence qu’ils s’emploient à incarner. La comédienne virevolte trop. Elle fait trop l’enfant. Ce qui empêche le jeu plus intérieur – mais moins que dans Sandre, où il jouait le féminin sans mimétisme, avec une parfaite sobriété – de son compagnon de plateau d’être assez précis dans ses contrastes. Assez glaçant. Or, traité sans une précision suffisante, sans une intention claire, un fait divers ne dit rien d’autre que le sordide qui le constitue. En l’occurrence, les coups. Les viols. On repense à Sandre, où le fait divers servait une langue et une analyse psychologique d’une grande finesse, et on quitte SStockholm sans se retourner. En espérant que pour sa prochaine création, prévue pour la saison prochaine au TnBA, Denisyak fera de même.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

SStockholm

Écriture : Solenn Denis (Texte publié aux Éditions Lansman)

Mise en scène : Collectif Denisyak

Avec : Erwan Daouphars, Faustine Tournan, Solenn Denis

Scénographie : Éric Charbeau et Philippe Casaban

Création lumière : Yannick Anché

Création sonore : Jean-Marc Montera

Regard chorégraphique : Alain Gonotey

Construction décors : Nicolas Brun et Stéphane Guernouz

Reprise de production : Collectif Denisyak et Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine

Production : Compagnie du Soleil Bleu (dans le cadre de la Pépinière du Soleil Bleu-Glob Théâtre)

Collaboration avec le Collectif Denisyak

Coproduction avec l’IDDAC – Institut Départemental de Développement Artistique et Culturel – Gironde, OARA – Office Artistique de la Région Aquitaine, Glob Théâtre – Bordeaux

Soutien financier de la DRAC-Aquitaine, de l’ADAMI et de la Ville de Bordeaux.

En partenariat avec La Chartreuse de Villeneuve lès Avignon, La Factorie – Val de Reuil.

Durée : 1h20

Théâtre de la Tempête
Du 02 au 12 décembre 2021

16 janvier 2019/par Anaïs Heluin
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