Acteur et metteur en scène, Sacha Vilmar s’est formé au Conservatoire Gautier d’Épinal dans la classe d’Art dramatique de Guillaume Fulconis. En 2018, il fonde le festival Demostratif à Strasbourg, événement consacré à l’émergence. Il sera cette semaine sur la scène du Théâtre de la Manufacture – CDN de Nancy Lorraine pour la création de Quatrième A (lutte de classe) de Guillaume Cayet dans la mise en scène de Julia Vidit.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Si seulement ça n’arrivait que les soirs de première ! Je suis très traqueur ! Mais qu’est-ce que c’est bon !
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Le matin, je travaille sur autre chose. Puis je trottine dans la ville pour finir les cadeaux de première. Et j’aime arriver tôt au théâtre et passer du temps en loge.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Écouter de la musique et chanter. Déambuler dans le décor. S’échauffer le corps et la voix. Re-déambuler dans le décor. Vérifier la mise. Re-re-déambuler dans le décor. Re-vérifier la mise. Discuter avec les camarades. Rire ! Déconner avant de jouer ! Re-re-re-déambuler dans le décor. Re-re-vérifier la mise. Boire de l’eau et avoir peur du pipi pendant le spectacle. Écouter les gens s’installer en salle et avoir hâte de les rencontrer.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
En option théâtre au lycée. C’était Julia Vidit l’intervenante. Elle m’avait dit que faire rêver les autres, créer des illusions, se faire un jeu de la réalité, c’était un métier. Et je me suis accroché à cette idée.
Premier bide ?
En jouant La Pyramide de Copi dans une maison de retraite…j’entends encore la télévision branchée sur Vosges TV qui crachait à toute berzingue en fond sonore…
Première ovation ?
Au lycée. Je jouais Murdoch, dans Assoiffés de Wajdi Mouawad, et il répétait plus de 80 fois au proviseur : « J’EN SAIS RIEN. J’EN SAIS RIEN. J’EN SAIS RIEN. JSR. JSR. JSR. JSR. JSR. JSR… ». J’en avais profité pour attraper au col notre proviseur qui était au premier rang.
Premier fou rire ?
En jouant La Pyramide de Copi dans une maison de retraite…je vois encore deux infirmières exfiltrer une résidente qui venait de se pisser dessus. On n’aura pas mis longtemps à la suivre.
Premières larmes en tant que spectateur, spectatrice ?
J’avais un beau ballon rouge d’Angela Dematté, avec Romane et Richard Bohringer.
Première mise à nue ?
Mise à quoi ?
Première fois sur scène avec une idole ?
Dans Adieu mes chers cons que j’ai mis en scène en 2022. Je jouais aux côtés de Philippe Girard. Sa voix, son rire, ses yeux bleus. Quelle leçon !
Première interview ?
En 2018, pour les Dernières Nouvelles d’Alsace, je venais parler pour la première fois du festival Démostratif. Je me souviens de l’immense bureau de la journaliste et de son tout petit carnet.
Premier coup de cœur ?
Trio kazoo avec William Masson, Christian Florentin et Frédéric Flusin. Ils jouaient trois musiciens classiques venus interpréter l’unique symphonie d’un illustre inconnu et une mouche s’invitait et faisait tout dégénérer. J’entends encore les rires de la salle, la rythmique des acteurs et le bruit de cette mouche infernale ! Ça m’avait complètement fasciné !
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