Après le succès de _jeanne_dark_ , Helena de Laurens retrouve Marion Siéfert pour la reprise du Grand Sommeil au Théâtre des Bouffes du Nord, spectacle créé en 2018. La comédienne, danseuse et performeuse que l’on vu la saison dernière dans L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi, mis en scène par Thibaud Croisy répète actuellement le nouveau spectacle de Loïc Touzé : Cabaret Brouillon.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Ça dépend des projets et du rapport que j’ai avec les pièces que je joue. Je dirais qu’en général j’ai plus peur de me faire mal ou que quelque chose d’extérieur au spectacle puisse venir me perturber que de monter sur scène.
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je me lève le plus tard possible, je dors le plus possible, comme tous les jours de représentations. Je suis accro au sommeil.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Je suce le bonbon magique de Céline et Julie que vous pouvez vous procurer dans le film de Jacques Rivette.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier » ?
À partir du moment où j’ai regardé des films, j’ai voulu vivre dedans et particulièrement dans les comédies musicales.
Premier bide ?
Avec des amies très chères on avait un collectif bordélique qui s’appelait les Travlators, on organisait des soirées et on faisait des performances dans des clubs. Un jour on a fait une perf au musée du Quai Branly, on dansait sur Asereje de Las Ketchup qui passait à l’envers, on faisait un pentacle géant avec une immense tresse de faux cheveux jaunes, et à la fin l’une d’entre nous sortait d’un oeuf en plâtre géant qui explosait sur la scène… Tout ça dans un auditorium de musée : une cata, on est vite retourné danser sur de toute petites scènes dans des caves, ça nous allait beaucoup mieux.
Première ovation ?
Peut-être mes premières performance de danse en club, le public de la nuit est hystérique et folle et danser au milieu d’une foule suante qui hurle c’est drôle et excitant.
Premier fou rire ?
En ce moment on a de bons fous rires pendant les répétitions du Cabaret Brouillon de Loïc Touzé.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
J’ai le souvenir d’une émotion très forte devant En atendant de Anne-Teresa de Keersmaeker, c’était en 2011 au Théâtre de la Ville. Tout au long de la pièce la lumière déclinait très progressivement pour finir dans le noir. Les danseurs disparaissaient petit à petit dans la pénombre, il ne restait plus que les bruits de leurs pas ou de leurs souffles, on ne les voyait plus mais on les sentait.
Première mise à nue ?
J’ai du mal avec cette expression. Pour moi il n’y a pas de mise à nue au théâtre mais seulement de la mise en scène. Ce serait inquiétant si je me sentais mise à nue. En tant que comédienne je fais partie d’une pièce, d’un espace, d’une lumière, d’un temps, il y a des choix, je ne suis pas dans le vide. Certes je suis exposée sur la scène et des gens me regardent mais c’est le principe du théâtre, si c’est cela une mise à nue, alors c’est toujours une mise à nue… Par ailleurs la vulnérabilité d’une présence sur scène peut exister avec la nudité comme avec un amoncellement de costumes.
Première fois sur scène avec une idole ?
Avec Frédéric Leidgens et Emmanuelle Lafon dans L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi, mise en scène par Thibaud Croisy.
Première interview ?
Devant un miroir.
Premier coup de cœur ?
La Belle et la Bête de Jean Cocteau avec mon premier amour d’enfance : Jean Marais… qui joue 2 rôles dont un rôle double : La Bête + le Prince = le rêve. Et puis les larmes deviennent des diamants, les statues sont vivantes, les chevaux savent où vous voulez aller, les gants vous transportent, les bêtes fument. « Va où je vais le Magnifique, va, va, va ! »
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !