Voilà plusieurs années que Robert Lepage lorgnait vers Le Rossignol, opéra à la croisée de nombre de ses amours. Il y retrouve Stravinsky d’abord, dont il avait mis en scène The Rake’s progress à l’Opéra de Lyon en 2007. Il y retrouve aussi Andersen, à l’origine du livret, dont il avait proposé une biographie imaginaire flamboyante, seul en scène, il y a quelques années (Le Projet Andersen). Il y retrouve enfin sa prédilection pour l’Asie entamée il y a un quart de siècle avec La Trilogie des dragons. Mais cet inlassable créateur de formes ne risquait pas de se contenter de renouer avec des inspirations passées. Pour cette “chinoiserie“, représentation exotique d’une Chine imaginaire, Robert Lepage a choisi de mêler différentes techniques traditionnelles asiatiques : le théâtre d’ombres balinais, les marionnettes bunraku du Japon ou encore les marionnettes d’eau vietnamiennes. Le champ de vision habituel du spectateur (fosse / scène / décor) s’en trouve ainsi métamorphosé. L’orchestre est en fond de scène, tandis que les chanteurs plongent au premier plan dans une fosse emplie d’eau sur laquelle naviguent des jonques à marionnettes et autres éléments de décor, discrètement déplacés par des hommes-grenouilles ! Chaque chanteur manipule dans l’eau son double miniature aux costumes identiques, renouant ainsi avec le caractère “mimodramatique“ de l’oeuvre. Un dispositif inédit, qui pour être révolutionnaire n’en est pas moins fidèle à la démarche originelle du compositeur. En marge de la partition du Renard présenté en première partie, Stravinsky avait noté de jouer la pièce “si possible sur des tréteaux placés devant l’orchestre“. Ajoutant : “Si elle est jouée dans un théâtre, que ce soit devant le rideau“. Il n’imaginait alors sans doute pas que près d’un siècle plus tard, un metteur en scène visionnaire pourrait lui rendre son avant-gardisme au centuple. D’après dossier de presse.
Le rossignol et autres fables
Conte lyrique en trois actes
Livret de Igor Stravinsky et Stephan Mitousov, d’après Le Rossignol de Hans Christian Andersen, 1914
Précédé de Ragtime, Trois pièces pour clarinette seule, Pribaoutki, Berceuses du chat, Deux Poèmes de Constantin
Balmont, Quatre Chants paysans russes et Renard.
En russe
Direction musicale
Alejo Pérez
Mise en scène
Robert Lepage
Scénographie
Carl Fillion
Conception des marionnettes
Michael Curry
Chorégraphie des marionnettes
Martin Genest
Costumes, perruques et maquillage
Mara Gottler
Lumières
Etienne Boucher
Conception des ombres chinoises
Philippe Beau
Chef des Chœurs
Alan Woodbridge
Orchestre et Chœurs
de l’Opéra de Lyon
Le Rossignol
Anna Gorbachyova
La Cuisinière
Elena Semenova
Le Pêcheur
Lothar Odinius
L’Empereur de Chine
Ruslan Rozyev
Le Chambellan
Nabil Suliman
Le Bonze
Michael Uloth
La Mort
Svetlana Shilova
En coproduction avec le Festival d’Aix-en-Provence, la Canadian Opera Company et le Nederlandse Opera d’Amsterdam
En collaboration avec Ex Machina
Durée 2h10 environ
Opéra de Lyon
avril 2O12
dim 22 à 16h – lun 23
mar 24 – jeu 26
et ven 27 à 20h
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