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Miranda, un mariage et un enterrement

À la une, A voir, Les critiques, Opéra, Paris

photo Pierre Grosbois

Sur diverses compositions d’Henry Purcell, Raphaël Pichon et Katie Mitchell signent une création originale qui se présente comme une suite inventée de La Tempête de Shakespeare où l’héroïne réhabilitée fait éclater sa propre vérité.

Tandis que le sublime Didon et Enée par Deborah Warner (2008) hante toujours la mémoire de la salle Favart, Katie Mitchell, une autre metteuse en scène britannique et de grande envergure s’attaque à la musique de Purcell. Le jeune chef d’orchestre Raphaël Pichon a relevé le défi de dénicher et assembler plusieurs pièces courtes et souvent méconnues du compositeur, toutes écrites pour la scène. D’inspirations profanes ou sacrées, elles suivent une trame narrative totalement inédite au centre de laquelle se révèle Miranda. Seul personnage féminin dans la pièce de Shakespeare et bien moins célèbre qu’Ariel ou Caliban, exilée comme son père Prospero et condamnée à la noyade, elle se présente adulte et sauvée, venue régler ses comptes. Elle revient sur son mariage prématuré et quasi forcé avec Ferdinand, le viol dont elle a été victime, le mutisme dans lequel elle a grandi. A travers elle, Katie Mitchell épaulée de la librettiste Cordelia Lynn, fait entendre sans trop de finesse son discours habituel teinté de militantisme féministe et d’empathie pour les méprisés dans le climat tendu et attristé d’un lourd psychodrame familial.

Le travail scénique est absolument sensible mais la dramaturgie du spectacle laisse dubitatif tant elle repose sur un coup de théâtre énorme : Miranda se fait passer pour morte et met en scène ses funérailles. Tous pleurent sa perte avant de la voir réapparaître, menaçante, en tenue virginale, un revolver à la main, dans l’austère chapelle aux allures de lugubre blockhaus toutefois ornée des fleurs et cierges de circonstance. La mise en scène est élégamment illustrative et particulièrement savante pour orchestrer les mouvements de foule dans le recueillement comme dans l’affolement.

C’est surtout musicalement que le spectacle est somptueux. Dans une approche on ne peut plus rigoureuse et amoureuse de cette musique ancienne, Raphaël Pichon dirige son ensemble Pygmalion à la hauteur de son excellente réputation faisant preuve d’une pureté et d’une délicatesse infinies dans les accents les plus plaintifs des partitions. Un duo féminin domine une belle distribution. Kate Lindsey campe une Miranda ardente et déliée, Katherine Watson chante un poignant Alléluia avec le jeune et admirable Aksel Rykkvin avant de livrer, abasourdie mais téméraire, un beau Let me weep. L’air extrait de The Fairy Queen est la page la plus célèbre de la compilation. Avec éloquence, la production rend compte de la puissance humaine et émotionnelle de la musique de Purcell absolument bouleversante.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Miranda de Purcell
Spectacle en anglais surtitré.
Direction musicale, Raphaël Pichon
Mise en scène, Katie Mitchell
Avec Kate Lindsey, Katherine Watson, Allan Clayton, Marc Mauillon, Henry Waddington
Chœur et orchestre, Ensemble Pygmalion
Direction musicale Raphaël Pichon
Mise en scène Katie Mitchell
Librettiste Cordelia Lynn
Collaborateur artistique Dan Ayling
Collaboration aux mouvements Joseph Alford
Dramaturgie Sam Pritchard
Décors Chloé Lamford
Costumes Sussie Juhlin-Wallen
Lumières James Farncombe
Miranda Kate Lindsey
Anna Katherine Watson
Ferdinand Allan Clayton
Le Pasteur Marc Mauillon
Prospero Henry Waddington
Anthony Aksel Rykkvin / Marius Valero Molinard*
Chœur et orchestre Ensemble Pygmalion
Production Opéra Comique, Opern Koeln
* Membre de la Maîtrise populaire de l’Opéra Comique
Durée : 1h30 sans entracte

Opéra Comique
25 Septembre 2017 20h00
27 Septembre 2017 20h00
29 Septembre 2017 20h00
1 Octobre 2017 15h00
3 Octobre 2017 20h00
5 Octobre 2017 20h00

27 septembre 2017/par Christophe Candoni
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