Rabih Mroué est un artiste des frontières. Le théâtre est son lieu, autant que la performance, les installations, la vidéo et l’univers des images. S’il se tient à la croisée des genres, s’il propose une forme de théâtre élargi, c’est sans doute qu’il ne croit pas que les choses soient si violemment séparées: dans son monde, la fiction et la réalité se confondent, les souvenirs deviennent vivants, les images sont parfois plus vraies que la vérité. Dans son monde, le passé n’est pas mort, il n’est même pas passé. En 1990, la guerre civile libanaise s’achevait officiellement. Rabih Mroué avait 23 ans. En 1991, une loi d’amnistie générale effaçait tous les crimes passés. Sans doute, cette loi était-elle nécessaire, mais on comprend que cette incitation nationale à oublier puisse donner, au contraire, furieusement envie de se souvenir.
L’œuvre de Rabih Mroué interroge avec constance quelle mémoire est possible, de quels outils nous disposons aujourd’hui pour la (re)constituer — d’où son goût des images et des technologies de l’enregistrement. Surtout Rabih Mroué, comme d’autres artistes de sa génération, se demande quel usage politique les artistes libanais peuvent faire de cette mémoire qu’ils créent ou recréent.
Riding on a Cloud + Trilogy
6 >18 octobre 2014
Avec le Festival d’Automne à Paris
au Théâtre de la Cité internationale
Riding on a Cloud
du 6 au 11 octobre 2014
lundi 6, mardi 7, vendredi 10 et samedi 11 octobre à 20h
jeudi 9 octobre à 19h
relâche mercredi
durée 1 h — spectacle en arabe et anglais surtitré en français
au Théâtre de la Bastille
Trilogy
du 14 au 18 octobre 2014
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