Le mandat de Jean-Michel Ribes à la tête de la direction du Théâtre du Rond-Point s’achèvera la 31 décembre 2022. Voici la liste des candidat.e.s finalistes retenu.e.s par les tutelles pour lui succéder.
Frédéric Bélier-Garcia
Après avoir étudié et enseigné la philosophie de 1991 à 1995, en France et aux États-Unis, Frédéric Bélier-Garcia devient conseiller artistique notamment à la Comédie-Française et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD) auprès de divers metteurs en scène.
Il signe sa première mise en scène en 1999 sur une pièce de Max Frisch, Biographie : un jeu, avec François Berléand, Emmanuelle Devos, Éric Elmosnino. Suivront notamment Un garçon impossible de Petter S. Rosenlund à la Comédie-Française, L’Homme du hasard de Yasmina Reza.
Il crée ensuite la première pièce de Marie NDiaye, Hilda qui reçoit le Grand Prix du Syndicat de la Critique en 2002. Avec sa compagnie Ariètis, il monte notamment Un message pour les coeurs brisés de Gregory Motton au Théâtre de la Tempête (2000) et Une nuit arabe de Roland Schimmelpfennig au Théâtre du Rond-Point à Paris (2002), affirmant ainsi son goût pour le théâtre contemporain européen.
De janvier 2002 à décembre 2005, Frédéric Bélier-Garcia est metteur en scène associé au Théâtre National de Marseille-La Criée, où il alterne créations, ateliers de formation, interventions. Il y produira des textes de Jon Fosse, Et la nuit chante et de Schnitzler, La Ronde.
Il crée un opéra contemporain, Verlaine Paul, de Georges Boeuf et Franck Venaille, produit par l’Opéra de Marseille, conçu par le GMEM (Centre National de Création Musical). Reprenant son indépendance, il créera en France La Chèvre ou qui est Sylvia ? d’Edward Albee au Théâtre de la Madeleine, et Dans la luge d’Arthur Schopenhauer de Yasmina Reza à Théâtre Ouvert.
Il est aussi auteur avec Emmanuel Bourdieu du Mental de l’équipe, dont il co-signe la mise en scène avec Denis Podalydès en 2007.
Parallèlement à cette activité, au cinéma, Frédéric Bélier-Garcia est co-scénariste des films de Nicole Garcia, Place Vendôme ; L’Adversaire ; Selon Charlie (en sélection officielle au Festival de Cannes 2002 et 2006) et Un balcon sur la mer. Il a aussi travaillé avec Brigitte Roüan, Éric Rochant…
À l’opéra, la direction de l’Opéra de Marseille lui confie la mise en scène de Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart en 2005, puis Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti. Il a mis en scène ensuite deux oeuvres de Rossini Le Comte Ory et Le Barbier de Séville. Suivront Le Directeur de Théâtre / Bastien et Bastienne de Wolfgang Amadeus Mozart à Aix-en-Provence. En juillet 2009, il a mis en scène La Traviata de Giuseppe Verdi aux Chorégies d’Orange. En juin 2016, il met en scène Macbeth de Giuseppe Verdi, à Marseille. Fort de ce parcours, il est nommé le 1er janvier 2007 directeur du Centre Dramatique National Pays de la Loire à Angers. Il y revisite des classiques comme La Cruche Cassée d’Heinrich von Kleist, Liliom de Ferenc Molnár. Il construit un cycle festif autour d’Hanokh Levin dont il monte deux comédies : Yaacobi et Leidental et Yakich et Poupatchée — Comédie crue, puis La Princesse transformée en steak-frites d’après Christian Oster, ainsi que La Règle de Marie NDiaye. En 2012, il monte La Mouette d’Anton Tchekhov, repris au Théâtre Nanterre-Amandiers en septembre-octobre 2014, puis en 2013, Perplexe de Marius von Mayenburg. En 2014, il crée à la Comédie-Française Trahisons de Harold Pinter, et à Angers Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset. En 2015, il crée Chat en poche de Georges Feydeau.
Le 1er janvier 2015, Frédéric Bélier-Garcia est nommé à la direction du Quai. Le 1er janvier 2016, le Nouveau Théâtre d’Angers devient Le Quai Centre dramatique national Angers Pays de la Loire.
Lors de la saison 2016-2017, il crée L’Histoire du Soldat de Igor Stravinski et Charles-Ferdinand Ramuz, Honneur à Notre Élue de Marie NDiaye. En 2018, il crée La Tragédie de Macbeth de William Shakespeare et Dans la luge d’Arthur Schopenhauer de Yasmina Reza. En 2019, il crée Retours et Le Père de l’enfant de la mère de Fredrik Brattberg et un diptyque comédies policières Les guêpes de l’été nous piquent encore en novembre de Ivan Viripaev suivi de L’Affaire de la rue de Lourcine de Eugène Labiche.
Pascale Boeglin Rodier
Après avoir travaillé dans le secteur de la production cinématographique, auprès de Daniel Toscan du Plantier chez Erato Films, puis à l’AFAA, en tant que chargée de mission, responsable de l’Imaginaire Irlandais, Pascale Boeglin intègre l’équipe du Théâtre national de Chaillot, alors dirigé par Jérôme Savary.
En 2001, lorsque ce dernier est nommé directeur du Théâtre national de l’Opéra-Comique, elle le rejoint comme administratrice. Elle occupe cette même fonction à partir de 2007, sous la direction de Jérôme Deschamps.
En 2010, elle quitte Paris pour ouvrir le nouveau Théâtre Liberté à Toulon, comme Directrice Générale, avant d’être nommée Codirectrice.
Puis, à la suite du rapprochement entre Le Liberté et Châteauvallon, elle devient Codirectrice de la Scène nationale Châteauvallon-Liberté.
En dix ans, le lieu est devenu une institution majeure, accueillant plus de 300 manifestations par saison, dans et hors les murs, plus de 150.000 spectateurs, avec une programmation pluridisciplinaire et internationale.
Elle a accompagné des artistes émergents, comme Pauline Bayle ou Dorothée Munyaneza, mais aussi Emmanuel Meirieu, Jacques Gamblin ou Zabou Breitman. Elle a produit le dernier spectacle d’Emma Dante, présenté cet été au Festival d’Avignon, artiste dont elle a programmé toutes les créations.
Elle a également construit une belle fidélité artistique avec Simon Abkarian, dont elle dirige désormais la compagnie, avec notamment une tournée internationale de sa dernière création, Électre des bas-fonds.
Pascale Boeglin est diplômée de l’EDHEC et de l’Université Paris-Dauphine.
La ministre de la culture Audrey Azoulay, lui remet, en 2016, la distinction de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur.
Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel
Née à Paris, issue d’une famille franco-portugaise, j’ai baigné dès ma plus jeune enfance dans le milieu culturel avec un père en poste au théâtre des Quartiers d’Ivry dirigé par Antoine Vitez puis Philippe Adrien et une mère aide-soignante. Des cours de théâtre dès l’adolescence au TQI, mon parcours semble être tout tracé jusqu’à un accident grave de la route qui fera dévier ma trajectoire du monde théâtral vers une licence en psychologie. Suivront 3 années dans le social auprès de jeunes en grandes difficultés, et tout naturellement je suis retournée à mes premières émotions, le monde de la culture.
Après plusieurs expériences en tant qu’administratrice et productrice auprès de diverses compagnies de théâtre, ma rencontre avec Stéphane Ricordel est déterminante. Ensemble nous déciderons de monter la plus grande compagnie de trapèze volant et de faire le tour du monde. Ce rêve se réalisa et nous serons les nomades interplanétaires en parcourant plus de 57 pays avec une équipe permanente de 35 personnes et 70 en tournée. 15 années aux Arts Sauts, riches de rencontres, de libertés et de joies, jusqu’au vieillissement des corps qui nous fit signer l’arrêt en douceur de cette belle aventure humaine et collective.
La reconnaissance de la Mairie de Paris et du Ministère de la culture qui nous proposent de diriger des lieux.
C’est ainsi que le 9 mars 2009 nous prenons nos fonctions au théâtre le Monfort, en tant que directeurs. Nous y avons mis toute notre énergie pour en faire un lieu convivial, dynamique, au plus près des artistes, entourés aujourd’hui d’une équipe exceptionnelle. En 2016, nous saisissons l’opportunité d’un appel d’offre pour diriger le Festival « Paris Quartier d’été ». En poste depuis le 1er septembre 2016, c’est avec passion que chaque année nous prenons un immense plaisir à défricher dans la multitude de possibilités qu’offrent Paris et sa région, les lieux les mieux adaptés, les plus convaincants, les plus originaux possibles et d’y proposer toutes sortes d’événements atypiques, originaux, principalement en extérieur.
Après une enfance originale et particulière au Koweït, en Irak puis en Libye, une arrivée en France tardive à 17 ans, des études supérieures en biologie cellulaire et en arts plastiques, je deviens comédien suite à ma rencontre avec Augusto Boal. J’intègre la classe libre des cours Florent et joue mon premier spectacle avec Claude Régy. En parallèle je suis des cours à l’école de cirque Annie Fratellini et je me découvre une passion qui sera déterminante pour un long parcours de vie : « le trapèze volant ».
Je signe ensuite une première co-mise en scène avec Ramon Jésus Fernandez, qui fera une tournée conséquente à l’international. A l’origine de la naissance du Cirque du Soleil avec qui je collabore, je reviens une seconde fois en France et rencontre Laurence de Magalhaes avec qui je fonde Les Arts Sauts, compagnie emblématique de trapèze volant à très grande hauteur, aventure osée folle et passionnante qui nous a permis de sillonner le monde sous une bulle gonflable, et de jouer devant 1 000 personnes plus de 300 fois par an pendant 15 ans …
Après plusieurs années d’utopie collective, un besoin de se réinventer et de construire de nouveaux projets s’impose.
L’envie d’accompagner et de défendre à notre tour des équipes artistiques, après avoir été accueillis dans les théâtres et festivals les plus prestigieux. Nous postulons à la direction du théâtre Silvia Monfort que nous dirigeons aujourd’hui depuis 11 ans. Notre esprit de compagnie, de travail d’équipe, l’attention que nous portons aux équipes artistiques fait du Monfort un lieu singulier qui respire notre ADN et notre énergie joyeuse. En 2016 on nous confie la direction du Festival Paris l’été, festival parisien et francilien avec une programmation en partie extérieure, ambitieuse, atypique et internationale.
Pierre Notte
Il est auteur, metteur en scène, comédien, compositeur. Il a été journaliste, rédacteur en chef de la revue Théâtres et secrétaire général de la Comédie-Française. Depuis 2009, il est auteur associé au Théâtre du Rond-Point. Il est notamment l’auteur des pièces Je te pardonne (Harvey Weinstein) ; L’Effort d’être spectateur ; L’Homme qui dormait sous mon lit ; La Nostalgie des blattes ; Sur les cendres en avant ; Ma folle otarie ; C’est Noël tant pis ; Pédagogie de l’échec ; Demain dès l’aube ; L’Histoire d’une femme ; Perdues dans Stockholm ; La Chair des tristes culs ; Sortir de sa mère ; Bidules trucs ; Et l’enfant sur le loup ; Les Couteaux dans le dos ; Deux petites dames vers le Nord ; Journalistes (petits barbares mondains) ; Pour l’amour de Gérard Philipe ; J’existe ( foutez-moi la paix) ; Moi aussi je suis Catherine Deneuve ou Clémence, à mon bras.
Ses textes ont été traduits et présentés en France, en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en Grèce, en Autriche, en Bulgarie, au Japon, aux États-Unis, au Liban ou en Russie.
Il a mis en scène ses propres textes, et par ailleurs Kalashnikov de Stéphane Guérin, Noce de Jean-Luc Lagarce, Night in white Satie, L’Adami fête Satie ; Une actrice de Philippe Minyana ; La Magie lente et Jubiler de Denis Lachaud ; La Reine de la piste, autour des chansons d’Helena Noguerra. Lors de la saison 2021-2022, il a mis en scène 2020-2021, Je te pardonne (Harvey Weinstein)
Paul Rondin
Né en 1971, Paul Rondin suit tout d’abord une formation littéraire pour se diriger ensuite vers les arts du spectacle (sous la direction de Robert Abirached), tout en accompagnant son cursus de formations complémentaires en gestion des institutions culturelles et sciences politiques.
En 1988, dans la mouvance du rock alternatif, il crée un festival pluridisciplinaire et anime une association qui accompagne et met en œuvre des projets culturels. De 1994 à 1996 il est gestionnaire au service théâtre de la DRAC d’Ile-de- France au ministère de la Culture, puis chargé de mission à l’AFAA (ministère des Affaires étrangères). Il décide ensuite de se mettre au service des projets artistiques de Balazs Gera et François Lazaro. Il participe par ailleurs à un certain nombre d’aventures éditoriales et effectue des missions pour diverses structures, notamment des revues et des éditeurs.
C’est en 2000 qu’il devient administrateur du Centre Dramatique National d’Orléans, sous la direction d’Olivier Py, jusqu’en 2007. Au cours de cette période, il s’engage également aux côtés du Parlement International des Ecrivains. En 2007, il rejoint Olivier Py à l’Odéon-Théâtre de l’Europe pour en devenir le secrétaire général jusqu’à l’automne 2012. Après une mission de préfiguration du Festival d’Avignon, il en devient le directeur délégué à partir du 1er septembre 2013. En 2018 il reçoit un second mandat à la direction du Festival. Il cofonde en 2014 la French Tech Culture, intervient dans de nombreux colloques en France et à l’étranger sur des sujets de politique culturelle et traitant du rapport numérique/culture. Il a été avec Catherine Courtet (Agence Nationale de la Recherche) à l’initiative des Rencontres Recherche et Création. Paul Rondin est également coprésident de France Festivals aux côtés de Maria-Carmela Mini.
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