Michel Didym dirige le Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture depuis le 1er janvier 2010. Il quittera ses fonctions à la fin de cette année et prépare activement en ce moment La Mousson d’été. Voici la liste des candidat.e.s finalistes pour sa succession. Contrairement à la liste pour Nanterre, ici les femmes sont majoritaires. Le nom sera connu durant l’été.
Nathalie Fillion
Nathalie Fillion est écrivaine, metteure en scène, actrice, et pédagogue à l’École du Studio d’Asnières. Boursière du Centre National du Livre, elle fait plusieurs résidences à la Chartreuse, Centre National des Ecritures du Spectacles de 2001 à 2006. Elle met en scène certains de ses textes dont Pling (Ed. Le Bonhomme vert) un spectacle musical au Centre Dramatique National de Lorient (2008), Alex Legrand (Ed. l’Harmattan) (Aide à la création de la DMDTS ), créé en 2004, joué cent fois à Paris et en tournée. Son livret, Lady Godiva, Opéra pour un flipper, est joué à l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille et lu au Festival d’Avignon (2006). En 2007, la Comédie Française lui passe commande d’une pièce courte, Les Descendants (Ed. L’Avant Scène), traduite en roumain et en italien, lue à Rome et diffusée sur le RAI 3.
Elle a écrit deux récits, une quinzaine de textes pour le théâtre, dont un livret, des pièces courtes pour diverses compagnies, et une traduction de L’Oiseau vert de Carlo Gozzi. Tous ses textes ont été joués, certains sont édités chez l’Harmattan, l’Avant Scène, Lansman, Editions de L’Amandier. Elle partage depuis 2005 diverses expériences d’écriture avec un groupe d’écrivains complices, qui, sur un projet de Fabrice Melquiot, fondent ensemble en 2009 La Coopérative d’Ecriture.
Cédric Gourmelon
Metteur en scène et comédien, il est formé à l’école du Théâtre National de Bretagne (promotion 1994-1997). En 2000, il danse avec Catherine Diverrès dans Le Double de la bataille (Théâtre de la Cité Internationale). En 2001, il joue dans Violences de Didier-Georges Gabily, mis en scène par Stanislas Nordey (Théâtre National de la Colline). En 2000 et 2002, il met en scène deux créations au Théâtre National de Bretagne : La Nuit, d’après des textes d’Hervé Guibert, Samuel Beckett et Luciano Bolis et Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert. En 2004, il collabore à la mise en scène de Stanislas Nordey pour l’opéra Les Nègres d’après Jean Genet (Opéra National de Lyon, Grand Théâtre de Genève). Il est metteur en scène associé au Quartz – Scène Nationale de Brest de 2004 à 2007 et artiste associé à La Passerelle – Scène Nationale de Saint-Brieuc de 2011 à 2013. Passionné par l’oeuvre de Jean Genet dont il compte quatre mises en scène (Le Condamné à mort, Haute Surveillance, Splendid’s et Le Funambule), il s’intéresse aussi à des auteurs classiques avec Edouard II de Marlowe en 2008, Hercule Furieux et OEdipe de Sénèque en 2011. Il monte et adapte différents textes contemporains, La Princesse Blanche de R. M. Rilke (2003), Words…words…words… d’après Léo Ferré (2005), Ultimatum d’après Fernando Pessoa, David Wojnarowicz, Patrick Kerman (2007), La Femme sans bras de Pierre Notte (2010), Il y aura quelque chose à manger de Ronan Mancec (2012). Il travaille en Russie, où il a mis en scène Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce en 2010 pour le MKHAT (Théâtre d’Art de Moscou), Tailleur pour dames de Georges Feydeau en 2013 pour le Théâtre Drama de Minousinsk, et au Maroc, en 2016 où il crée Le Déterreur d’après Mohammed Khaïr Eddine à l’Institut Français de Casablanca, en tournée dans les Instituts Français du Maroc et au Tarmac à Paris en 2017. En 2013, il crée Au bord du gouffre de David Wojnarowicz, préparé en résidence à New York dans le cadre de la Villa Medicis Hors les murs dont il est lauréat cette année-là. En 2016, il met en scène Tailleur pour dames de Georges Feydeau dans une nouvelle version au CDN de Sartrouville. En 2017, il met en scène Haute Surveillance de Jean Genet, à la Comédie Française. En 2019, il met en scène Liberté à Brême de Rainer Werner Fassbinder, au Théâtre national de Bretagne. Il a dirigé de nombreux stages de formation de pratique théâtrale à l’Académie Expérimentale du Théâtre, à l’université Rennes 2, Paris 8, au Conservatoire d’art dramatique de Montpellier, à l’École d’Acteur de Cannes (ERAC), à l’École d’acteur du TNB, à l’École Supérieur d’Art Dramatique de Paris (ESAD). Il travaille actuellement sur ses deux prochains spectacles : Hang de Debbie Tucker Green et Nous trois de Wolfram Höll.
Christine Letailleur
De 1996 à 1998, parallèlement à ses études universitaires en sociologie, philosophie et arts du spectacle, Christine Letailleur participe aux ateliers de recherches menés par Stanislas Nordey au Théâtre Nanterre-Amandiers. De 1999 à 2001, elle est permanente artistique au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis sous la direction de Stanislas Nordey : elle y crée son premier spectacle professionnel, Médée de Hans Henny Jahnn et conçoit des petites formes notamment sur des textes d’August Stramm. De 2005 à 2016, la compagnie est adossée au TNB – Théâtre national de Bretagne, dirigé par François Le Pillouër. Christine Letailleur y crée la plupart de ses spectacles. A partir de 2010, elle y est artiste associée. René Gonzalez, directeur du Théâtre de Vidy-Lausanne, soutient ses projets et l’accueille dans son théâtre. En 2015, Stanislas Nordey, l’a conviée à participer au projet du Théâtre national de Strasbourg comme artiste associée.
Fabrik Théâtre fait découvrir en France des dramaturges d’outre-Rhin aux univers singuliers, porteurs d’une langue et d’une puissance poétique rares, comme August Stramm, Hans Henny Jahnn, Leopold von Sacher-Masoch, Frank Wedekind, Ernst Toller. Grâce aux mises en scène de ces auteurs, certaines pièces épuisées ont été rééditées comme Hinkemann et L’Homme et la Masse d’Ernst Toller à L’Avant-scène théâtre. L’adaptation que Christine Letailleur a conçue de La Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch a été éditée aux Solitaires intempestifs. En 2017, suite à la mise en scène de Baal de Bertolt Brecht, dans sa version peu connue de 1919, l’Arche Editeurs a édité la pièce dans une traduction d’Eloi Recoing.
La compagnie s’intéresse également aux grandes œuvres de la littérature française du XVIIIème siècle mêlant intime, politique et philosophie. Christine Letailleur a adapté La Philosophie dans le boudoir de Sade et Les Liaisons dangereuses de Laclos qui ont été publiées aux Solitaires Intempestifs. Grâce à son interprétation de la marquise de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses, Dominique Blanc a reçu en 2016 le Molière de la meilleure comédienne.
La compagnie s’intéresse à la fois aux grands textes flamboyants et aux tragédies plus intimistes, ce qui lui permet de toucher divers publics et de varier les actions autour de ses spectacles. En 2012, Christine Letailleur a adapté et mis en scène Le Banquet de Platon, spectacle conçu plus particulièrement en direction des lycées, des écoles supérieures, des universités mais aussi du tout public.
D’autre part, Christine Letailleur affectionne particulièrement les autrices à l’univers et au style uniques et personnels. D’autant plus lorsque celles-ci ont été engagées dans les combats de leur époque et qu’elles ont milité aux côtés des femmes, comme Marguerite Duras dont elle a mis en scène Hiroshima mon amour en 2009 et plus récemment L’Eden Cinéma, créé en février 2020 au Théâtre national de Strasbourg et repris en décembre 2020 au Théâtre de la Ville puis en tournée en 2021.
Depuis plusieurs années, les productions se déroulent principalement sur les grands et moyens plateaux et la compagnie a créé des fidélités avec des collaborateurs techniques pour l’élaboration et la construction des décors ainsi que pour les créations son, lumière, vidéo.
Depuis 2006, Fabrik Théâtre été soutenue principalement par le TNB – Théâtre national de Bretagne, le TNS – Théâtre national de Strasbourg, le T2G – Théâtre de Gennevilliers, le Théâtre national de la Colline et le Théâtre de la Ville – Paris. A l’échelle nationale, la compagnie Fabrik Théâtre désire continuer à diffuser ses spectacles dans les théâtres qui l’ont déjà programmée et/ou coproduite au fil des créations comme : le Granit de Belfort, le Théâtre des Salins à Martigues, la Maison de la Culture de Grenoble, d’Amiens, le Trident à Cherbourg, L’Espal au Mans, les Feuillants à Dijon, la Passerelle de Saint-Brieuc, le CDDB de Lorient, le Quartz à Brest, la Coursive à la Rochelle, le Parvis de Tarbes, le Théâtre de Sète, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Apostrophe à Cergy-Pontoise, le Théâtre national de Nice, le Théâtre de Cornouaille à Quimper…
La compagnie poursuit le développement de son rayonnement international. Par le passé, ses spectacles ont été joués en Suisse au Théâtre de Vidy-Lausanne, en Croatie à Zagreb au World Theatre Festival, à New-York au Baryschnikov Art Center, au Japon au SPAC de Shizuoka, en Russie au Festival de Perm où Christine Letailleur a reçu le prix de la mise en scène pour Hiroshima mon amour, en Belgique au Théâtre de Liège et en Italie à l’Emilia Romagna Teatro Fondazione.
Fabrik Théâtre continuera d’accompagner le travail d’adaptation et de mise en scène de Christine Letailleur qui est aujourd’hui reconnu par les publics, les professionnels et la presse.
Fabrik Théâtre est conventionnée et soutenue par l’État, DRAC Île-de-France.
Julie Vidit
Comédienne, metteuse en scène et formatrice, Julia Vidit se forme à l’École-Théâtre du Passage, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de 2000 à 2003.
Au théâtre, elle joue sous la direction de Ludovic Lagarde, Victor Gaultier-Martin, Jean- Baptiste Sastre, Edward Bond, Alain Ollivier et Jacques Vincey. Elle fait l’expérience de Shakespeare, Marivaux, Corneille mais aussi d’auteurs contemporains : Jean Genet, Yukio Mishima, Michel Vinaver ou encore Carole Fréchette. Au cinéma, après quelques courts-métrage d’étude, elle tourne avec Laurent Tuel et Thomas Vincent.
En 2006, elle crée la compagnie Java Vérité pour mettre en scène Emmanuel Matte dans Mon cadavre sera piégé de Pierre Desproges. En 2009, elle crée un Fantasio de Musset. En 2010, elle monte avec Emmanuel Bémer un spectacle musical Bon gré Mal gré. De 2011 à 2013, artiste associée trois ans à Scènes Vosges – Scène Conventionnée d’Épinal, elle développe deux projets avec la population : Bêtes et Méchants et Le Grand A. Le Faiseur de Théâtre de Thomas Bernhard, créé en 2014 au CDN de Thionville est repris en tournée notamment au Théâtre de l’Athénée.
De 2014 à 2017, une résidence à l’ACB-Scène Nationale de Bar-le-Duc accueille la création Illusions d’Ivan Viripaev en mars 2015. Pour ce spectacle, Julia Vidit s’associe avec l’auteur et dramaturge Guillaume Cayet. Ils imaginent ensemble une forme participative La Grande Illusion avec 60 amateurs, qui sera donnée lors de la saison 2015/2016. Elle y prépare aussi la création Le Menteur de Pierre Corneille qui sera créée en octobre 2017 à La Manufacture-CDN de Nancy-Lorraine où elle est artiste associée sur la saison 2017/2018. En 2019, Julia Vidit est en résidence au Carreau-Scène Nationale de Forbach où elle recrée La Grande Illusion de Guillaume Cayet avec 80 participants. En complicité avec un dessinateur-vidéaste, elle y prépare la production de La Bouche pleine de terre de Brãnimir Sčepanovič qui sera créée au Studio-Théâtre de Vitry en janvier 2020 et diffusée notamment sur les temps forts numériques des CDN de Reims et Nancy. Une nouvelle création partagée voit le jour à La Scène Nationale 61 : Le Menteur 2.0 se créé en mai 2019 avec des habitants. Par ailleurs, Julia Vidit réfléchit à mettre en scène Chacun sa vérité de Luigi Pirandello, qui sera produit et accueilli par Le NEST, CDN de Thionville-Lorraine en 2022.
Elle crée régulièrement des formes décentralisées afin de s’adresser aux publics loin de l’offre théâtrale. Elle a ainsi créé Rixe de Jean-Claude Grumberg en 2015 et Dernières pailles de Guillaume Cayet en 2017. Ces deux spectacles sont encore en tournée. En 2019, elle met en place L’Autour, une itinérance artistique en région Grand Est dont le principe est de diffuser un spectacle puis de proposer de nombreuses actions de médiation. Pour rencontrer les publics scolaires et les inviter aux œuvres en salle, Julia Vidit et Guillaume Cayet conçoivent Nous serons à l’heure, Le Menteur 2.0 et Skolstrejk (la grève scolaire), des petites formes très demandées, qui résonnent avec les créations plus imposantes.
Attachée à la transmission, Julia Vidit est formatrice, notamment auprès d’acteurs en voie de professionnalisation. Par ailleurs en 2012 et 2014, elle est assistante à la mise en scène au Théâtre du Peuple-Bussang, en charge la formation des acteurs amateurs. A l’été 2016, elle est metteuse en scène pour Les Tréteaux de France dans le cadre du stage de réalisation à Phalsbourg (57).
Julia Vidit est artiste associée au NEST, CDN de Thionville.
La Compagnie Java Vérité est conventionnée par la DRAC et la Région Grand Est.
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