Le metteur en scène Arnaud Meunier va quitter la direction de La Comédie de Saint-Etienne à la fin de l’année pour prendre la direction de la MC2, scène nationale de Grenoble à partir du 4 janvier 2021. Voici la liste des 4 candidatures retenues pour présenter un projet pour lui succéder. Deux duos mixtes, deux candidatures uniques masculines, pas de candidature féminine seule, le Ministère de la Culture avait pourtant prolongé le délai de dépôt des candidatures au « regard d’un faible nombre de candidatures reçues, notamment féminines »…
Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier
Né à Buenos Aires, Marcial Di Fonzo Bo s’installe à Paris en 1987. De 1991 à 1994, il suit la formation d’art dramatique de l’Ecole du Théâtre National de Bretagne. Avec quelques acteurs de cette promotion il participe à la création du Théâtre des Lucioles. Au sein de ce collectif d’acteurs, il met en scène de nombreuses pièces, s’attachant à des auteurs contemporains tels Copi, Leslie Kaplan, Rodrigo García, Lars Norén, Fassbinder, Spregelburd ou Philippe Minyana.
Comme comédien, il est dirigé par de nombreux metteurs en scène, entre autres, Claude Régy, Matthias Langhoff, Rodrigo García, Olivier Py, Jean-Baptiste Sastre, Luc Bondy ou Christophe Honoré. Au cinéma, il tourne avec Claude Mourieras, Emilie Deleuze, Christophe Honoré, Stéphane Guisti, François Favrat, Maïwenn et Woody Allen.
En 1995, il reçoit le prix de la révélation théâtrale du syndicat de la critique pour son interprétation du rôle-titre de Richard III mis en scène par Matthias Langhoff. En 2004, le même syndicat de la critique lui décerne le prix du meilleur acteur pour Muñequita ou jurons de mourir avec gloire de Alejandro Tantanian mise en scène par Matthias Langhoff.
À partir de 1999 il entame une collaboration à la mise en scène avec Élise Vigier. Ensemble, ils mettent en scène plusieurs pièces de Copi, dont la création de La Tour de la Défense à Paris et au Festival d’Avignon, puis à Barcelone et à Moscou. En 2008, il entame une collaboration de longue haleine avec l’auteur argentin Rafael Spregelburd : La Connerie (2008), La Paranoïa (2009) et L’Entêtement (2011) et avec Pierre Maillet La Panique (2009) et Bizarra (2012).
En 2010, il coécrit Rosa la Rouge avec la chanteuse Claire Diterzi. Pour le festival d’Automne 2010, il signe la mise en scène de Push up de Roland Schimmelpfennig, et au Théâtre de Paris, La Mère de Florian Zeller pour laquelle Catherine Hiegel reçoit le Molière 2011 de la meilleure interprète. La même année il met en scène La Grotta di Trofonio à l’opéra de Lausanne.
En 2012, il met en scène Lucide au Théâtre Marigny à Paris et Cossi fan tutti de Mozart à l’Opéra de Dijon sous la direction musicale de Christophe Rousset. En mars 2014, il met en scène au Théâtre National de la Colline Une Femme de Philippe Minyana, Et il réalise son premier film de fiction pour Arte, Démons de Lars Norén puis crée au Théâtre du Rond-Point la version théâtrale.
En 2015 il prend la direction de la Comédie de Caen-Centre Dramatique National de Normandie.
Il monte avec Elise Vigier Dans la République du Bonheur de Martin Crimp et Vera de Petr Zelenka. En 2016 il crée Demoni de Lars Norén au Teatro Stabile Di Genova en Italie. En 2017 il crée Eva Peron et L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi au Théâtre National Cervantès de Buenos Aires. En janvier 2018, toujours avec Elise Vigier, il coécrit M comme Méliès d’après des écrits et des films de Georges Méliès. En avril 2018 il met en scène l’opéra King Arthur d’Henry Purcell sous la direction musicale de Leonardo García Alarcón au Grand Théâtre de Genève.
Elise Vigier est artiste associée à la direction de la Comédie de Caen – CDN de Normandie et artiste associée à la Maison des Arts de Créteil.
Elle a suivi la formation de l’École du Théâtre National de Bretagne. En 1994, elle crée avec les élèves de sa promotion Les Lucioles, un collectif d’acteurs. Depuis 2015, elle est artiste associée à la direction de la Comédie de Caen – CDN de Normandie. Elle co-met en scène plusieurs spectacles avec Marcial Di Fonzo Bo, notamment des pièces de Copi, Rafaël Spregelburd, Martin Crimp, Petr Zelenka.
Avec Frédérique Loliée, elle joue et met en scène en duo l’écriture de Leslie Kaplan, «Déplace le ciel» et «Louise, elle est folle», « Toute ma vie j’ai été une femme ». Comme actrice, elle joue principalement dans des mises en scène de Marcial Di Fonzo Bo, Pierre Maillet, Bruno Geslin, Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna. Dans le cadre d’un projet européen, elle réalise un documentaire « Les femmes, la ville, la folie 1. Paris ». Elle co-réalise également, avec Bruno Geslin, un moyen métrage « La mort d’une voiture » et écrit, avec
Lucia Sanchez et Frédérique Loliée, à la réalisation de films courts intitulés « Let’s Go » dans lesquels elles
jouent également.
Elle a mis en scène « Harlem Quartet » d’après le roman « Just Above My Head » de l’auteur américain James Baldwin créé à la MAC de Créteil à l’automne 2017. Et « M comme Méliè »s en co-mise en scène
avec Marcial Di Fonzo Bo en janvier 18 à la Comédie de Caen. « M comme Méliès » a reçu le Molière du spectacle Jeune public en 2019. Et « Kafka dans les villes » en co-mise en scène avec Frédérique Loliée et la collaboration de Gaëtan Levêque pour le cirque dans le cadre de Spring en Mars 18 sur une composition de Philippe Hersant pour l’Ensemble Sequenza 9.3 à partir de « Premier Chagrin » de Franz Kafka.
En 2020 elle met en scène « Le Royaume des animaux » de Roland Schimmelpfenning avec Marcial
Di Fonzo Bo à la Comédie de Caen. Elle prépare, pour janvier 2021, un deuxième spectacle pour tout public autour de la figure de Buster Keaton avec Marcial Di Fonzo Bo. En novembre 2020, elle créera aux Plateaux Sauvages, dans la série des portraits de La Comédie de Caen, Portrait Kafka, le monde et son contraire sur un texte de Leslie Kaplan.
Pierre Guillois
Pierre Guillois crée sa compagnie en 1991. Elle a tout d’abord pour nom « Les Madeleines » en référence au premier spectacle « La Princesse Madeleine » de Witkiewicz créé dans le jardin des Tuileries à Paris et surtout en hommage aux comédiennes qui étaient à l’initiative de ce projet.
Artiste associé à l’Atelier du Rhin. Après plusieurs années de vie de compagnie en marge de l’institution, après un bref parcours d’acteur et une heureuse expérience d’assistant à la mise en scène avec Jean-Michel Ribes, il devient en 2001, à l’invitation de Matthew Jocelyn, artiste associé à l’Atelier du Rhin, centre dramatique régional d’Alsace à Colmar. C’est dans cette maison qu’il participe une action culturelle de grande ampleur dans les quartiers pauvres de la ville. Assistant de Guy Bénisty dans un premier temps, il devient ensuite le responsable de cette opération et anime pour cela de nombreux ateliers théâtre.
C’est fort de cette réflexion qu’il postule ensuite à la direction du Théâtre du Peuple de Bussang. Nommé directeur en 2005, il retrouve ainsi la possibilité de travailler à la fois avec des amateurs et des professionnels. Il construit un projet dont les fondements sont :
L’exigence vis à vis des amateurs
L’engagement territorial
La mobilisation de moyens capables de supporter une forte ambition artistique.
Très vite, l’écriture vient au centre du travail. Il écrit et passe des commandes de textes à David Lescot, Rémi De Vos, Marion Aubert, invite Olivier Tchang Tchong et David Bobee à s’interroger eux aussi sur cette notion de spectacle populaire.
Avec une équipe extrêmement engagée, il développe fortement les formations en direction des amateurs, initie des rencontres entre auteurs et amateurs, organise des formules d’ateliers sur plusieurs départements et dynamise grâce à cela la présence d’amateurs au sein du Théâtre du Peuple.
« Sacrifices », créé en 2008, co-écrit avec Nouara Naghouche, coproduit avec l’Atelier du Rhin et le Théâtre du Peuple, est symbolique d’un théâtre engagé auquel il aspire. Ce « one woman show » particulièrement violent aura joué plus de 220 fois.
« Le gros la vache et le mainate » est la dernière création de texte de Pierre Guillois à Bussang. Derrière le divertissement annoncé, se niche toute sa réflexion sur un théâtre populaire capable d’audace et de cruauté. Il a été repris en 2012 en tournée, au Théâtre du Rond Point puis au Théâtre Comédia à Paris. Il a totalisé plus de 130 représentations. Il prépare MARS-2037 comédie musicale spatiale qui devait être créée au Volcan au HAvre
Benoit Lambert
Metteur en scène, Benoit Lambert est directeur du Théâtre Dijon Bourgogne, Centre Dramatique National depuis janvier 2013.
Ancien élève de l’École Normale Supérieure, il a étudié l’économie et la sociologie avant de suivre l’enseignement théâtral de Pierre Debauche à Paris au début des années 1990.
En 1993, il crée, avec le comédien Emmanuel Vérité, le Théâtre de la Tentative, et signe depuis lors toutes les mises en scène de la compagnie. Il a été successivement associé au Théâtre – scène nationale de Mâcon (1998-2002), au Forum de Blanc-Mesnil (2003-2005) et au Granit – scène nationale de Belfort (2005-2010).
Formateur et pédagogue, il intervient dans plusieurs Écoles Supérieures d’Art Dramatique (École du TNS, École de la Comédie de Saint-Étienne).
Il est l’auteur de plusieurs articles sur l’histoire et la sociologie du champ théâtral, ainsi que de quatre pièces de théâtre : Le Bonheur d’être rouge écrit en collaboration avec Frédérique Matonti (2000), Que faire ? (le Retour) écrit en collaboration avec Jean-Charles Massera (2011), Bienvenue dans l’Espèce Humaine (2012) et Qu’est-ce que le théâtre ? (2013) écrit en collaboration avec Hervé Blutsch. Ses mises en scène alternent le répertoire classique et les écritures contemporaines et sont marquées par un souci politique, dont le pragmatisme œuvre par le rire. Depuis 1999, il réalise un feuilleton théâtral, Pour ou contre un monde meilleur, et développe un répertoire de « Théâtre à jouer partout ». Ces dernières années il a créé trois pièces de François Bégaudeau : La Grande Histoire – Théâtre en mai 2014, La Devise – 2015 et La Bonne Nouvelle – 2016. En octobre 2017, il met en scène Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux avec quatre jeunes acteur.rice.s engagé.e.s en contrat de professionnalisation. En janvier 2019, il crée avec les élèves du Cycle d’Orientation Professionnelle théâtre des CRR de Dijon et Chalon-sur-Saône, Le Rêve de Lopakhine, un atelier-spectacle d’après La Cerisaie d’Anton Tchekhov.
Avec la création cette année, en collaboration avec Antoine Franchet et Jean-Charles Massera de How deep is your usage de l’art ? (Nature morte) il entame un nouveau cycle de travail et d’expérimentation.
À l’Opéra de Dijon, on a pu voir ses mises en scène de Der Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann – 2015 et Gianni Schicchi de Giacomo Puccini – 2017.
Dorian Rossel et Delphine Lanza
Franco-suisse, Dorian Rossel sort diplômé de l’Ecole Serge Martin à Genève en 1996. Il mène ses premières créations avec le collectif transdisciplinaire Demain on change de nom (1998–2005). En 2004, il fonde la Cie STT. Anne Bisang l’invite comme Artiste Associé à la Comédie de Genève où il crée Quartier Lointain, Soupçons et L’Usage du Monde. Au Théâtre Am Stram Gram, il monte La Tempête de Shakespeare dans une version tout public. Puis il chemine au côté de René Gonzalez comme Compagnon du bord de l’eau au Théâtre Vidy Lausanne. Il tourne avec différents spectacles dont Quartier Lointain au Monfort et au Théâtre de la Ville. En 2012 il devient Artiste Associé au Théâtre Forum Meyrin dirigé par Anne Bruschweiler.
En 2014 il crée Oblomov à la Comédie de Reims en tournée et au Festival Off d’Avignon et Une femme sans histoire à La Bâtie en co-production avec Bonlieu SN d’Annecy et en tournée. Dans un souci de médiation il crée L’avare pour les classes. Il donne divers stages de formation à la Manufacture, à la Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande, à l’ERAC à Cannes et à l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne. En 2016 il crée Voyage à Tokyo avec Yoshi Oida, fidèle acteur de Peter Brook. Puis Le Dernier Métro d’après le film de François Truffaut en 2018 qui sera présenté, entre autres, au Théâtre des Célestins à Lyon.
Depuis, il a créé un spectacle à la croisée des arts graphiques et du théâtre avec L’Oiseau migrateur, présent dans la Sélection suisse en Avignon de 2019, ainsi que Laterna magica, fausse autobiographie d’Ingmar Bergman. Actuellement en création, il ouvre, accompagné par Delphine Lanza, une réflexion sur la bonté dans Madone.
Née à Annecy en 1972, Delphine Lanza est co-metteuse en scène et comédienne. Elle joue principalement en Suisse tant au théâtre qu’au cinéma. Elle a travaillé au théâtre entre autres avec Mathias Langhoff, Patrice Kerbrat, Rezo Gabriaze, Andrea Novicov, Christian Geffroy-Schlitter et au cinéma avec Claude Goretta, Michel Deville, Pierre Maillard, Jacob Berger (« Une journée » Locarno 2007), Nicole Borgeat, David Chidlow. Elle a reçu le prix d’interprétation féminine du cinéma Suisse pour son rôle dans Attention aux chiens (1999) de François-Christophe Marzal. Elle crée la compagnie STT en 2004 aux côtés de Dorian Rossel, participe depuis à chacun d’une des créations, se partageant entre le jeu et la collaboration artistique. Depuis 2018, elle co-met en scène les créations de la compagnie STT avec Dorian Rossel.
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