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A l’Opéra de Paris, le vide et le plein d’un ballet parlé-dansé

Danse, Décevant, Les critiques, Paris

Cri de cœur d’Alan Lucien Øyen (saison 22/23) © Agathe Poupeney / OnP

Le Ballet de l’Opéra de Paris fait un début de saison déconcertant en présentant Cri de cœur, une vaste et poussive création qui croule sous les mots et la morosité du metteur en scène et chorégraphe norvégien Alan Lucien Øyen.

D’abord les mots, après les corps. C’est ainsi que pourrait se résumer l’insolite projet proposé par l’artiste Alan Lucien Øyen, un disciple de la danse-théâtre, à la troupe de danseurs de l’Opéra de Paris, invitée lors des premiers jours de répétitions (il y a plus de deux ans) à n’effectuer aucun mouvement mais plutôt à prendre la parole pour se raconter intimement. Prolongé par des séances d’improvisations où le geste s’est enfin adjoint au récit oralisé, l’exercice a permis de constituer la copieuse matière d’un scénario original qui place le spectacle Cri de cœur sous le signe d’une hybridation déséquilibrée entre la danse, assez sommaire, et les mots, aussi profus que confus.

Le rideau du Palais Garnier se lève d’abord sur une boîte blanche dans laquelle les danseurs n’apparaissent que sous la forme d’ombres noires. Leurs traits sont imperceptibles sauf lorsque certains sont filmés en gros plan. Assez vite, les parois se lèvent pour dévoiler une cage de scène qui s’apparente à un plateau de tournage bientôt surinvesti d’une quantité démesurée de décors et d’objets épars, disparates, autant d’éléments propres à faire exister des espaces privés (de type salon ou chambre à coucher) et d’autres endroits dédiés à la sociabilité. Dans ces différents lieux de vie et d’attente, l’humanité représentée affiche sa nette vulnérabilité et sa difficulté à communiquer.

Fasciné par les dioramas exposés dans les musées d’Histoire naturelle, Alan Lucien Øyen signe une multitude de tableaux qui donnent lieu à de lourds et incessants changements de décors. A la place d’animaux taxidermisés, on y trouve des individus dont l’apparente banalité s’accorde à une inquiétante étrangeté. En déroute, ces êtres ne trouvent pas leur place et semblent parfois absents à eux-mêmes. Cette peinture peut parfois saisir dans sa manière de cristalliser la solitude et l’angoisse existentielles de tout un chacun ; elle peut aussi et surtout perdre et lasser par son aspect discontinu et redondant.

Des bribes de situations et de dialogues, frôlant l’absurde, ont été écrites sur le pouce par le chorégraphe lui-même avec la complicité de son dramaturge Andrew Wale. Sans éviter les poncifs, on y parle, fort longuement, sur un ton morne, de la vie et plus encore de la mort. De l’art et du théâtre aussi. Un vague propos méta-théâtral sur la fausseté du réel et la vérité de la représentation témoigne d’un regard franchement désillusionné mais volontiers déformant et décalé sur la réalité du quotidien.

La dramaturgie laisse beaucoup de place à la subjectivité. Mais l’émotion qu’elle cherche à véhiculer passe pour trop démonstrative et calibrée. Il faut saluer l’engagement des interprètes qui se prêtent au jeu sans doute en prenant des risques et en donnant beaucoup d’eux-mêmes. Marion Barbeau, qui campe une femme visitée dans son salon par un inconnu prénommé Personne, Juliette Hilaire, Simon Le Borgne… tous forment un grand ensemble de plus de trente danseurs aux partitions inégales et pourtant défendues avec une authentique fraîcheur mais nécessairement un peu de verdeur. La pièce qui paraît aussi longue qu’inconsistante génère pourtant pas mal d’ennui et de perplexité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Cri de coeur

Musiques enregistrées

Chorégraphie :
Alan Lucien Øyen

Dramaturgie :
Andrew Wale

Décors :
Alexander Eales

Costumes :
Stine Sjøgren

Lumières et vidéo :
Martin Flack

Les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra
Orchestre de l’Opéra national de Paris

Durée : 2h50 avec un entracte

Palais Garnier – du 20 septembre au 13 octobre 2022

24 septembre 2022/par Christophe Candoni
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