Marianne Basler débute sa carrière théâtrale en France, et en France croise le chemin de Jacques Lassalle dans les années 90 qui va la mettre en scène dans une dizaine de spectacles, dont Andromaque dans la Cour d’honneur du Festival d’Avignon en 1994, elle y incarne Hermione. Puis de Jean-Louis Martinelli à Jean-Marie Besset en passant par Jean-Claude Berutti, elle monte régulièrement sur les planches. Elle sera Inès dans Huis Clos de Jean-Paul Sartre dans la mise en scène de Jean-Louis Benoit au Théâtre de l’Atelier. Voici son interview Soir de Première.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Un tract qui prend avec le temps des formes étranges. Il m’arrive de plus en plus souvent d’avoir envie de dormir juste avant de rentrer en scène ces jours-là…
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Je m’efforce de rendre cette journée aussi ordinaire que possible et suis la plupart du temps rattrapée par la nécessité de me munir de quelques objets indispensables et de faire bien sûr les petits mots et cadeaux de première.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Il y a longtemps, oui. Aujourd’hui, il m’arrive d’arriver à la dernière minute au théâtre pour laisser la vie y entrer. Des superstitions, oui, de + en +
La première fois que je me suis dit je veux faire ce métier?
La première fois que je me suis réellement formulée ce désir j’avais 14 ans. Je venais de passer une audition dont la première phrase du texte était : C’est vraiment vrai que vous êtes un enchanteur. Le metteur en scène a estimé que c’était suffisant, j’ai été choisie pour le rôle. Je n’ai jamais cessé d’être enchantée et passionnée depuis.
Premier coup de cœur ?
En Belgique encore, normal puisque j’y ai débuté, La pilule verte de Stanislas Witkiewicz à la caserne Dailly. Mise en scène de Martine Wyckaert. Une pièce de 22 personnages jouée par 2 acteurs. À la fin du spectacle, l’acteur Alexandre Von Sivers s’appuyait contre le mur qui se dérobait laissant apparaître une pièce de 100 m de long dont le sol était jonché de bougies. Il se dirigeait alors vers un piano à queue et Jouait Tchaïkovski.
Premier bide ?
C’était à Bruxelles également, quelques années plus tard dans Don Juan revient de guerre d’Ödön Von Horvath. C’était le mois de juin, il faisait un temps magnifique. Les salles de théâtre étaient désertes. Un soir nous avons joué pour un seul spectateur. Il a adoré !
Première ovation ?
C’était à Bobigny dans Le Cid mis en scène par Gérard Desarthe. La salle était pleine, le public debout, les spectateurs tapaient des pieds comme pour un match de foot.
Premier fou rire ?
Au Théâtre d’Aubervilliers dans La place royale de Corneille. Ma partenaire a eu un trou de mémoire et dit bla-bla-bla sur quelques vers. Avec brio ! Irrésistible.
Premières larmes en tant que spectateur ?
J’ai souvent pleuré au théâtre mais je me souviens surtout d’une fois à Gennevilliers. C’était une représentation de Innocents Coupables d’après Alexandre Ostrovski. Dans une mise en scène de Bernard Sobel. Le spectacle le plus bouleversant que j’ai vu de ma vie.
Première mise à nu ?
J’ai toujours eu l’impression de me mettre à nu en montant sur une scène de théâtre, un sentiment de liberté et de fragilité.
Première fois sur scène avec une idole ?
Tous mes partenaires sont mes idoles. Je n’ai pas le souvenir de m’être dit au théâtre ne pas aimer être face à l’un(e) d’elles ou d’eux. Ce qui n’a pas toujours été le cas en sortant de scène 🙂
Première interview…
Je ne m’en souviens pas.
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