Peter Handke, Prix Nobel de littérature 2019

Le prix Nobel de littérature 2019 a été attribué à l’Autrichien Peter Handke pour son « oeuvre influente qui a exploré avec ingéniosité linguistique la périphérie et la spécificité de l’expérience humaine », a annoncé jeudi l’Académie royale suédoise. Au théâtre, on lui doit notamment la pièce Par les Villages, montée en 2013 au Festival d’Avignon par Stanislas Nordey.

Romancier et auteur dramatique, Peter Handke est né en 1942 à Griffen (Autriche), d’une mère d’origine slovène et d’un père allemand. Il commence à écrire à l’âge de seize ans. Après ses premiers succès littéraires et quatre années de droit, il abandonne ses études en 1965, pour se consacrer entièrement à l’écriture, lorsque l’éditeur Suhrkamp accepte son manuscrit Die Hornissen (Les Frelons). Il reçoit en 1973 le prix Büchner (en 1999, il rend la dotation de ce prix en protestation contre les bombardements de l’OTAN en Serbie) ainsi que de très nombreux autres prix littéraires allemands et autrichiens.

Peter Handke, s’attache dans ses œuvres, romans et pièces de théâtre, à dépeindre l’angoisse et l’incommunicabilité dans la société contemporaine. Sa plume avant-gardiste est influencée par Franz Kafka, Samuel Beckett et William Faulkner. Dans Par les Villages  mis en scène en 2013 dans la Cour d’honneur du Festival d’Avignon signée et composé de longs monologues, il raconte la lutte d’une famille pour une succession. Un texte radical et brut porté sans fioritures par Stanislas Nordey et sa troupe.

Sa pièce Voyage au pays sonore ou l’art de la question ne sera pas jouée à la Comédie-Française en 2007, retirée de la programmation à quelques jours de l’annonce de la saison 2005-2006 par Marcel Bozonnet, alors administrateur général. Il avait pris cette décision, après avoir lu dans Le Nouvel Observateur un article faisant état de la visite de l’écrivain autrichien en Serbie qui avait assisté à l’enterrement de Slobodan Milosevic, l’ex-président de la Serbie, mort le 11 mars au cours de son procès pour génocide et crimes de guerre devant le Tribunal pénal international de La Haye.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr