Dernière ascension avant la plaine » retrace le parcours d’émancipation et de quête de son libre-arbitre d’une jeune femme qui s’insurge contre le déterminisme social qui est le sien et contre les injonctions à tenir son rôle. Une pièce sous forme d’enquête qui donne à voir la multiplicité des points de vue face à ce chemin ambigu et controversé: intime, familial, politique et médiatique. Chacun se réapproprie l’histoire. Mais plus on semble la comprendre, plus elle nous échappe.
Après l’enlèvement d’Héloïse, fille d’un riche industriel qui détient les grands médias français, le groupe responsable de cette action et qui se fait appeler « La Steppe », laisse volontairement le trouble gagner la sphère médiatique et l’opinion publique en ne demandant aucune rançon.
Ils ne veulent pas d’argent, mais cherche à gagner l’approbation d’Héloïse à leur cause. Après plusieurs jours de « conversion », Héloïse décide de revêtir le visage de « La Steppe », elle se fait désormais appeler Angela et envoie des communiqués via les réseaux sociaux de plus en plus polémiques mais aussi de plus en plus populaires. Quand ils craignent d’avoir été découverts, La Steppe doit quitter précipitamment leur refuge et partir en cavale pour brouiller d’éventuelles pistes, on assiste alors à une véritable chasse à l’homme, mais aussi à un phénomène populaire d’envergure puisque Angela devient une icône, un modèle d’insoumission et d’empathie. Le « A » d’Angela devient le signe de reconnaissance d’une révolte qui gronde et se propage dans toute la France à une vitesse folle. Mais bientôt ce signe qui représentait la colère, le visage d’Angela qui représentait l’émancipation, sont récupérés comme objet de marketing et leur combat est progressivement avalé par la marchandisation et la vulgarisation politique. La Steppe ne sait plus ce qu’elle doit combattre et se rend compte que l’ennemi n’est plus si facile à définir, qu’il est peut-être même au sein d’eux, par pêché d’orgueil et du besoin de reconnaissance. Alors La Steppe se divise et se fragilise et finira bientôt par être arrêtée par la police. Viendra alors le temps des réinterprétations médiatiques et de ré-écrire l’histoire, en désignant les victimes et les bourreaux pour étouffer ce qui fut pourtant une tentative de soulèvement et de pensée.
Une dernière ascension, comme le dernier combat/la dernière danse face à ce qui nous attache socialement à l’obéissance.
Dernière ascension avant la plaine
Mise en scène : Pauline Laidet
Texte : Myriam Boudenia
Jeu : Anthony Breurec, Margaux Desailly, Antoine Descanvelle, Logan De Carvalho, Etienne Diallo, Tiphaine Rabaud-Fournier et Hélène Rocheteau.
Création musicale : Jeanne Garraud et Baptiste Tanné
Pianiste et chanteuse : Jeanne Garraud
Création lumières : Benoit Bregeault
Scénographie et accessoires : Quentin Lugnier
Régie son: Baptiste Tanné
Création costumes: Aude Desigaux
Administrateur de production : Paul PitaudProduction La Seconde Tigre
Coproduction : Théâtre de la Croix-Rousse (Lyon), Festival Théâtre en mai-CDN-Dijon-Bourgogne.
Soutien en résidence : Das Plateau aux Ulis – Espace culturel Boris Vian, Théâtre de la Croix-Rousse, Théâtre de Vénissieux, Théâtre Dijon-BourgogneCréation au Festival Théâtre en mai du Théâtre Dijon-Bourgogne- CDN.
Du 13 au 16 novembre 2019 au Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon
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