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Lazare y revient, une nouvelle fois

Besançon, Décevant, Gennevilliers, Les critiques, Théâtre

Photo : Jean-Louis Fernandez

L’auteur et metteur en scène Lazare recréé une pièce de 2007, Passé – je ne sais où, qui revient avec les anciens élèves du Théâtre National de Strasbourg. Méditation hallucinée sur les massacres de Guelma, en Algérie, en 1945, ce spectacle est aussi intense que difficilement accessible.

C’est un titre prémonitoire qui porte bien son nom : Passé – je ne sais où, qui revient. La pièce, initialement créée en 2007 par Lazare (et l’actrice Anne Baudoux qui l’épaule), recréée en mai 2018 dans le cadre de « L’autre saison » au Théâtre National de Strasbourg, revient sur les planches au Théâtre de Gennevilliers, avec les anciens élèves du TNS. (Nous n’avons pas vu la première version à l’époque en 2007). À en croire l’auteur – metteur en scène, ce spectacle s’impose à lui comme une rengaine qui le hante. Et le hantera toujours. Il est question de mémoire collective refoulée et de monstruosité dissimulée, il est question d’une histoire de France méconnue et d’hallucinations combattues. On y est sensible, ou pas. Chez Lazare, la langue est difficile (souvent confuse), et le théâtre épuise (parfois même, il agresse) ; pour ses débordements, sa nervosité, sa folie. Dans l’ensemble, nous sommes restés sur le seuil, tout en étant séduits par la radicalité artistique et la vitalité des acteurs. Et aussi, malgré tout, par quelques beaux moments.

Tout commence avec sur la terrasse du CDN, avec une lecture d’une demi-heure proposée par quatre comédiens. On y entend des passages d’un livre écrit par Marcel Reggui, Les Massacres de Guelma, Algérie 1945 : une enquête inédite sur la furie des milices coloniales. Et nous découvrons ce que nous ignorions (dans le détail en tout cas) ; comment, le jour de l’Armistice de la Deuxième Guerre mondiale, deux faits anodins lors d’un défilé, au départ pacifique, ont déclenché le massacre de plus de 20 000 Algériens. Le contexte historique est posé, sa monstruosité détonne avec le lieu et son ambiance estivale. Les comédiens se retirent. À nous de les suivre dans l’obscurité de la salle.

Fragmentée en mille morceaux, le récit ici conté s’articule autour d’une mère et de son fils. Elle a perdu son père lors des manifestations de 1945 à Guelma. Il est acteur et sombre dans une espèce de folie, à la lisière du sommeil et de la pleine conscience, à la recherche du nœud entre la petite et la grande histoire. Sur scène, au centre, un lit occupe l’espace, une batterie et quelques amplis à cour, une télévision et une armoire à documents à jardin. Les deux protagonistes détonnent. Il ressemble à clown survolté, avec son grand sourire inquiétant. Elle est plus timide et compose avec des problèmes d’élocution. Les souvenirs reviennent par bribes, leurs accointances et les figures historiques réapparaissent comme des spectres. La terreur est omniprésente. Les scènes sont jouées avec intensité. Le texte, sibyllin, est souvent hurlé. Tout ici est question d’enchevêtrement. On ne comprend pas qui représente quoi, les images virevoltent comme dans un rêve alcoolisé. On est en manque de repères, de clefs et de quiétude aussi, pour que la matière théâtrale s’infuse dans nos esprits. Et pourtant, bien après la pièce, on se surprend à penser à certains moments ; une cavale incroyable évoquant Tex Avery, les soliloques enflammés de l’actrice Claire Toubin, la présence magnétique de Yanis Skouta, ces acrobaties autour du lit. Peut-être que le sens émergera plus tard… Quoi qu’il en soit, Lazare aurait tout intérêt à rendre son théâtre plus accessible, au corps et à l’esprit, car son propos et ses mises en scène comptent.

Igor Hansen-Love – sceneweb.fr

Passé-je ne sais où, qui revient

texte et mise en scène Lazare

Avec
Claire Toubin,
Paul Fougère,
Yanis Skouta,
Océane Cairaty,
Romain Gneouchev,
Ferdinand Régent – Chappey,
Simon-Elie Galibert

En collaboration avec
Anne Baudoux
Assistés par
Simon-Elie Galibert
Scénographie
Estelle Deniaud
Costumes
Aliénor Durand
Création lumières
Simon Drouart
Création son
Vincent Dupuy
Régie générale
Germain Fourvel

Production
Vita Nova

Coproduction
en cours

Avec le soutien
du Jeune Théâtre National et de l’Ecole du TNS

Durée environ1h30

T2G
du 10 au 16 juin 2022

CDN Besançon
du 3 et 4 mai 2023

Points Communs Cergy-Pontoise
23 et 24 mai 2023

14 juin 2022/par Igor Hansen-Løve
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