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Rohmer pris trop à la légère

À la une, Clamart, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre
© Pierre Grosbois

© Pierre Grosbois

Derrière le titre rimbaldien Où les cœurs s’éprennent, se cache l’adaptation de deux scénarios de films d’Eric Rohmer sortis dans les années 1980 et montés à la suite par Thomas Quillardet. Les parcours amoureux des deux héroïnes féminines, Louise (Les Nuits de la pleine lune) et Delphine (Le Rayon vert), s’anecdotisent dans ce qui s’apparente, sur la scène du Théâtre de la Bastille, à un bon spectacle de potes.

La représentation est plaisante mais, en flirtant un peu trop avec la comédie de boulevard, elle dit assez peu l’errance et la perte qu’imposent le désir et la quête d’idéal chez Rohmer, la liberté inconséquente et éprouvante des deux femmes aussi agaçantes qu’attachantes interprétées par Anne-Laure Tondu, pas suffisamment allumeuse, et Marie Rémond, très enfantine et entêtée.

L’une veut fuir les carcans du couple, l’autre rêve de s’y conformer. « Quand on m’aime trop, j’aime moins » déclare Louise, éternelle insatisfaite pourtant très courtisée qui tient à sa jeunesse et à son indépendance. Delphine préfère plutôt intégrer n’importe quelle bande pendant les vacances et rêve du grand amour. Dans un cas comme dans l’autre, elles courent, vers la capitale ou vers la mer pour atteindre un but incertain, pour s’échapper des lignes droites, des plans préétablis, chacune prisonnière d’une solitude choisie ou subie. Voilà qui finalement en fait plus des doubles que des contraires. Éprises d’un bonheur apparemment simple et parfois égoïste, elles se trouvent prises au piège des complications qu’elles se sont involontairement imposées. Elles l’assument avec une folle liberté.

C’est bien d’oser prendre sa vie en main dont il est question sur ce grand plateau ouvert et recouvert de papier blanc comme une grande page encore vierge où il reste à écrire son bout d’existence. Pour pareille ambition, la jeune troupe ne bénéficie pas de personnalités d’acteurs égales. Le trio des Nuits de la pleine lune joue avec naturel et fraîcheur mais passe pour un brin palot par rapport à celui du film mémorable pour la séduction nonchalante de Pascale Ogier, la retenue piquante de Fabrice Luchini, l’animalité suintante de Tchéky Karyo. Plus choral et enlevé paraît Le Rayon vert revisité par des comédiens qui se lâchent davantage et gagnent en vivacité et en drôlerie, moins en profondeur, en sensibilité mélancolique. Il manque au spectacle ces tonalités-là. Amoureux de la jeunesse et de ses turpitudes, Rohmer n’est pas que légèreté.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Où les cœurs s’éprennent
D’après les scénarios des films Les Nuits de la pleine lune et Le Rayon vert de Éric Rohmer. Mise en scène Thomas Quillardet. Adaptation Marie Rémond et Thomas Quillardet.
Production 8 avril. Coproduction Le Théâtre de Saint-Nazaire – Scène nationale. Avec l’aide du Ministère de la Culture, de la DRAC Île-de-France et d’Arcadi Île-de-France / dispositif d’accompagnements. Avec le soutien du petit bureau et de l’ADAMI Administration le petit bureau Claire Guièze.
Avec Benoît Carré, Florent Cheippe, Guillaume Laloux, Malvina Plégat, Marie Rémond, Anne-Laure Tondu et Jean-Baptiste Tur
Durée: 2h

Théâtre de la Tempête
Du 1et juin au 20 juin 2021
mardi au samedi à 20h30 et dimanche à 16h30, salle Serreau

9 janvier 2017/par Christophe Candoni
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