Nous, rêveurs définitifs est un spectacle de magie collective, imaginé par les têtes pensantes de la magie nouvelle, associée à des artistes de la magie classique, comme Éric Antoine. L’ensemble manque cruellement de cohérence et de rythme. Il est en de surcroit plombé par un entracte interminable où le public est invité à participer à un numéro de cartes.
L’idée est très intéressante: mêler deux styles de magie. La traditionnelle représentée par Eric Antoine – popularisé par ses appariations chez Michel Drucker sur France 2 et celle incarnée par Clément Debailleul et Raphaël Navarro, inventeurs de la magie nouvelle avec l’anthropologue Valentine Loiseau. Leur magie utilise les nouvelles technologies et la recherche pour créer de nouvelles illusions. Ce cabaret rassemble des numéros classiques et d’autres plus inattendus comme ce vol orchestré d’objets dans la salle qui frôlent la tête des spectateurs (par Etienne Saglio). On rêve parfois, surtout au début du spectacle, mais on s’ennuie souvent. Le rythme est lent. Les intermèdes musicaux et chantés par Camille Saglio et Madeleine Cazenave ralentissent l’enchainement des numéros.
On ne retrouve pas sur scène ce que l’on nous promet dans la note d’intention. « Un stripteaseur se volatilise en colombes et un vieillard disparaît, emporté par un ballon rouge », on n’a rien vu de cela. Yann Frisch qui vient de présenter un spectacle magnifique au Rond-Point, Le syndrome de Cassandre, livre ici un numéro de jonglage en deux parties qui aurait mérité de ne faire qu’un pour gagner en force.
Cette fête de la magie est surtout gâchée par un « entracte » interminable où la magie traditionnelle prend le dessus. Le public est invité par participer à un numéro de cartes sur scène. « Salut les ploucs » lance hilare Éric Antoine accompagné par Yann Frisch dont on se demande bien ce qu’il vient faire dans cette galère. La dramaturgie se veut gentiment provocatrice, elle est d’une lourdeur inouïe. Cet intermède interactif est grossier, ringard et ridicule. Il plombe le spectacle et surtout la deuxième partie qui traine en longueur.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Nous, rêveurs définitifs
conception : Clément Debailleul, Raphaël Navarro, avec : Éric Antoine, Ingrid Estarque, Yann Frisch, Étienne Saglio, Calista Sinclair
production Théâtre du Rond-Point, production déléguée Compagnie 14:20, coproduction Cirque-Théâtre d’Elbeuf – Pôle national des arts du cirque / Normandie, avec le soutien de L’avant seine – Théâtre de Colombes
Durée: 2hThéâtre du Rond-Point
2 juin – 3 juillet 2016
DU MARDI AU SAMEDI : 21H – DIMANCHE, 15H – RELÂCHE LES LUNDIS, LES 5 ET 7 JUIN
Salle : Renaud-Barrault
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