Michèle Anne de Mey a conçu une danse sans narration qui n’arrive pas à décoller malgré de très beaux effets.
Michèle Anne de Mey, chorégraphe belge a souhaité travailler sur la nature, sur les évènements météorologiques. « Nous nous sommes mis à rêver de la façon dont on parviendrait à faire se déchaîner des éléments naturels dans le cadre clos et artificiel de la scène ».[1]Le spectacle de saison débute par une envolée au dessus des nuages. Un très bel effet : de la fumée vient en masse se heurter contre un mur en plexis qui occupe toute la scène. La 7ème de Beethoven vient renforcer la poésie de l’image. On vole, on surnage, même si l’effet dure un peu trop longtemps.
Le deuxième tableau permet aux danseurs d’entrer sur scène. Un astucieux jeu de projection donne l’impression qu’ils marchent sur l’eau. Un homme nu se jette dans la mer, les corps nagent, on plonge dans l’océan.
Vient ensuite la Neige. Dans l’espace clos, les flocons commencent à envahir la scène. Il neige un peu d’abord, puis les flocons s’intensifient jusqu’à ensevelir les danseurs. Pendant une heure dans cet espace – dans cette boîte à neige semblable à celle que l’on trouve dans les magasins de souvenirs sur les lieux touristiques et que l’on aime agiter – les danseurs vont et viennent. « Plus qu’un conte, c’est une invitation au voyage car il n’y a pas vraiment d’histoire, de trame narrative » explique Michèle Anne de Mey. La surprise est de courte durée. L’ensemble s’essouffle très vite.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
(1)Interview dans programme Chaillot
Chorégraphie
Michèle Anne De Mey
Assistant à la chorégraphie
Grégory Grosjean
Scénographie et costumes
Sylvie Olive
Lumière
Nicolas Olivier
Musique
Ludwig Van Beethoven (Symphonie n°7 en la majeur)
Créé avec et interprété par
Gabrielle Iacono
Gala Moody
Kung Hee Woo
Ashley Chen
Leif Federico Firnhaber
Calendrier de tournée
· MC2 : Grenoble | 6 au 8 janvier 2010
· Théâtre National de Chaillot – Paris | 14 au 16 janvier 2010
· Hippodrome – Douai | 2 mars 2010
· La Passerelle – St Brieuc | 17 mars 2010
· Le Bateau Feu – Dunkerque | 11 mai 2010
· Maison de la Culture d’Amiens | 1er juin 2010
C’est à la sortie du spectacle que j’ai lu les intentions de la chorégraphe et c’est avec soulagement que j’ai lu entre les lignes qu’elle n’avait pas grand chose à faire dire aux danseurs. Soulagé donc de comprendre pourquoi le public s’est ennuyé ferme (applaudissements polis et exultations des producteurs qui étaient les seuls à hurler des bravos peu convaincants…) malgré une forte émotion esthétique provoquée par le dispositif scénique. A un moment donné de la représentation je me suis demandé si c’était un travail sur les traces : traces des corps mouvants dans ces paquets de neige, empreintes de l’homme dans les éléments… Mais non, juste un conséquence, aucune réflexion. Beau et vide à la fois, une performance !