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Music all : cabaret des fragilités

A voir, Gennevilliers, Lausanne, Les critiques, Marseille, Montpellier, Nantes, Reims, Théâtre, Villeneuve d'Ascq
Jérôme Marin

photo Gregory Batardon

Dans Music all présenté pour la première fois en France au festival Actoral, Jonathan Capdevielle, Marco Berrettini et Jérôme Marin se rassemblent autour d’une passion commune : le cabaret. À travers une suite de numéros très divers, ils mettent magnifiquement ce genre en friction avec le réel et avec d’autres types de représentations.

Avec son tourniquet, son portique sans balançoire et sa cabine téléphonique comme on n’en fait plus, avec son faux bosquet derrière lequel on sent bien que toutes sortes de choses pas très belles peuvent se préparer, le décor de Music all indique d’emblée la distance du spectacle par rapport au genre dont il déforme le titre. Elle est grande. Pour la creuser, trois artistes bien connus sur nos scènes pour leurs expériences entre théâtre, musique et danse ont uni pour la première fois leurs forces et leurs langages singuliers : l’acteur, marionnettiste, metteur en scène, chanteur et danseur Jonathan Capdevielle, le chorégraphe et danseur Marco Berrettini et l’auteur, chanteur et artiste de cabaret Jérôme Marin, qui a participé à la réouverture du cabaret parisien Madame Arthur en 2015, et lancé en 2018 son propre rendez-vous, Le Secret. Sur leur semblant d’aire d’autoroute, les trois complices ont l’air de vieux compagnons de voyage. Ou plutôt de vieilles copines.

La première image qu’ils nous offrent ne pourrait être plus opposée aux clichés du Music-Hall, au strass et aux paillettes, à la séduction qui dans les standards du genre font tenir ensemble des numéros variés : des chansons, des scènes comiques, des performances d’effeuillage… Dans de grandes robes à fleurs style petites filles sages, coiffés des perruques qui vont bien, les trois garçons se livrent sur une musique électro à une danse qui n’a rien d’enfantine : celle du Sacre du printemps de Pina Bausch. Lascives, un brin décadentes, leurs fillettes n’ont pas un usage classique des jeux qui font office de scénographie. Cette drôle de récréation constitue le premier « numéro » du cabaret écrit et mis en scène par le trio, qui a fait appel pour l’occasion à bien d’autres talents, à commencer par ceux du compositeur et musicien Théo Harfoush et du cascadeur Franck Saurel sans qui le show n’aurait pas été ce qu’il est : spectaculaire, mais pas dans le sens habituel du Music-Hall.  C’est même dans le sens contraire, du côté du raté, du laid, de la chute que les artistes se construisent un passionnant langage commun.

Alors que le Music-Hall a tendance à tourner le dos, par l’artifice, à tout ce qui ne brille pas, à tout ce qui ne charme pas, Jonathan Capdevielle, Marco Berrettini et Jérôme Marin n’hésitent pas à faire entrer dans le genre qu’ils explorent toutes sortes d’impuretés. Ils invitent par exemple parmi eux, pour prendre le relai de leurs impossibles gamines, un homme (Franck Saurel) déguisé en chenille géante, qui se révèle être un réalisateur de films pornos. Ses histoires sordides d’autostop, sa conversation le temps d’un pipi avec un Rocco Siffredi laconique, prouve que tout est possible sur une scène, à condition de bien vouloir bousculer les conventions, les hiérarchies qui la gouvernent d’habitude. L’insecte côtoie en effet sans complexe Witney Huston, Lady Diana ou encore Marlene Dietrich, ou plus exactement des versions de ces célébrités revues et corrigées par le trio, maître de la métamorphose.

La fabrique des très nombreux personnages qui se succèdent sur le plateau de Music all est presque toujours réalisée à vue. Théâtralisée, elle déborde sur les numéros en tant que tels, jusqu’à se confondre avec eux. Par-dessus leurs justaucorps couleur chair, les trois artistes enfilent aussi bien des habits de lumière que des jupes à carreaux, des cols roulés et des vestons lorsqu’ils incarnent trois Marguerite Duras perchées sur le portique, avec un coup dans le nez. La littérature, la pensée ne font pas figure d’intruses lorsqu’elles débarquent sur le plateau : traitées avec la même irrévérence, avec le même goût de la caricature que les célébrités citées plus tôt et bien d’autres encore, elles participent au grand désordre que Music all fait subir au Music-Hall.

En contaminant ce dernier par d’autres langages qui ne partagent à priori avec lui aucun élément de vocabulaire, les trois complices font bien plus que dénoncer le showbusiness et la consommation qui régissent le milieu du spectacle. À l’échelle de leurs trois corps plus virtuoses qu’ils veulent bien le laisser paraître, ils inventent un carrefour où toutes les rencontres sont possibles. Loin d’en faire un espace apaisé, idéal, ils en mettent en scène les frictions plus que les harmonies. Tragique, âpre autant que comique, leur cabaret a la saveur d’une dernière danse avant bien longtemps.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr 

Music all

Conception & interprétation : Marco Berrettini, Jonathan Capdevielle & Jérôme Marin

Musique Live : Théo Harfoush

Cascadeur : Franck Saurel

Assistant artistique : Louis Bonard

Scénographie & Lumières : Bruno Faucher

Construction modules : MC2 – Grenoble Décoration modules : Daniel Martin

Réalisation haie végétale : Atelier Vierano

Régie Lumières : Antoine Friderici Costumes : Colombe Lauriot Prévost

Création sonore : Vanessa Court Régie générale : Jérôme Masson

Production, diffusion, administration : Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore, Isabelle Morel et Pauline Delaplace Tutu production – Pauline Coppée

Production déléguée Association Poppydog (FR) & *Melk Prod. (CH)

Coproduction (en cours) L’Arsenic – Lausanne (CH), l’ADC – Genève (CH), Festival d’Automne à Paris (FR), CCN2- Centre chorégraphique national de Grenoble dans le cadre de l’accueil studio (FR), le Manège – Scène nationale de Reims (FR), T2G Théâtre de Gennevilliers – Centre Dramatique National (FR), Théâtre des 13 vents, centre dramatique national de Montpellier (FR), Théâtre de Lorient – centre dramatique national (FR), Centre Dramatique National d’Orléans (FR), La rose des vents – scène nationale Lille Métropole – Villeneuve d’Ascq (FR), MC2 :Grenoble (FR) Remerciements à Nanterre-Amandiers, Centre dramatique national Avec le soutien de la fondation Schweizerische Interpretenstiftung et la fondation Ernst Göhner. La compagnie *Melk Prod. est au bénéfice d’une convention de soutien conjoint avec la Ville de Genève, le Canton de Genève et Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture. L’association Poppydog est soutenue et accompagnée par la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France – ministère de la Culture, au titre du conventionnement.

Durée : 2h

Pavillon de la danse – Genève

Du 19 au 23 octobre 2021

T2G – Théâtre de Gennevilliers- Dans le cadre du Festival d’Automne

Du 6 au 15 décembre 2021

Le Lieu Unique – Nantes

Du 28 au 30 janvier 2022

Théâtre des 13 Vents – Montpellier

Du 8 au 10 février 2022

La Manège – Reims

Du 4 au 5 mars 2022

Maison Folie de Wazemmes – Lille

Les 23 et 24 juin 2022

10 octobre 2021/par Anaïs Heluin
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1 réponse
  1. Mo
    Mo dit :
    30 janvier 2022 à 20 h 49 min

    très déçus
    bien trop de vulgarité
    le spectacle pourrait durer une heure de moins
    si on n’avait pas été au milieu du rang, on aurait fait comme certains… fuir

    Répondre

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